Deux, trois, quatre ans qui passent et toujours rien pour les victimes de la répression politique. Amnesty International tance le président congolais dans son dernier rapport. Félix Tshisekedi à qui l’ONG reproche de ne rien faire pour donner le sentiment d’une justice à ceux qui ont souffert de la répression sous les dernières années de Joseph Kabila.
Félix Tshisekedi avait promis de ne pas « fouiner » dans le passé. Et c’est bien ce que lui reproche Amnesty International. Depuis son arrivée au pouvoir, les victimes de la répression politique n’ont toujours pas obtenu justice, même pas les militants de son propre parti. Entre 2015 et 2018, elle a fait plus de 300 morts, des milliers de blessés et détenus arbitraires, selon la conclusion d’un rapport intitulé « Sans suite ».
Mais pour son auteur, le chercheur congolais Jean Mobert Senga, le chef de l’État congolais peut faire beaucoup en restant dans ses prérogatives constitutionnelles : « Nous lui demandons de reconnaître personnellement et publiquement la souffrance des victimes et leur besoin de justice. Nous lui demandons aussi de suspendre toutes les personnes qui sont soupçonnées d’être responsables de ces violations de droits humains commises entre 2015 et 2018 en lien avec le processus électoral afin que ces personnes puissent répondre de leurs actes devant la justice, y compris les personnes qui ont été ciblées par les sanctions de l’Union européenne et des États-Unis d’Amérique pour soupçons de violations graves des droits humains, mais aussi des personnes qui font l’objet de plaintes par les victimes, notamment le commissaire provincial de la police pour la ville de Kinshasa qui est toujours en fonction aujourd’hui, qui s’appelle Sylvano Kasongo, ainsi que tous les autres dont il est question dans le rapport, y compris d’ailleurs Major Lokeso que plusieurs témoins ont cité comme étant responsable de la mort de Rossy Mukendi en février 2018. »
Rfi.fr