En l’espace d’un an, le marabout Mor Seck a écopé deux fois d’une peine ferme de 6 mois. Il est encore une fois reconnu coupable du délit d’escroquerie, ce jeudi, par le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar.
Pour une seconde fois durant cette année, Mor Seck alias Mara Seck a écopé d’une peine ferme pour des faits similaires. À peine a-t-il purgé une peine de six mois qu’il a été envoyé une nouvelle fois à la citadelle du silence pour des faits d’escroquerie. Cette fois ci, le montant du préjudice reproché au prévenu exerçant le métier de marabout s’élève à 2.500.000 F Cfa . Selon le plaignant Cheikh Ka, c’est par l’entremise du nommé Ibrahima qu’il a fait la connaissance de Mara.
Ayant le souhait de faire voyager son frère en Italie, Ibrahima lui vante les mérites de Mara qui selon lui excelle dans le domaine d’obtention de visas pour l’Europe. Confiant, Cheikh accompagné de l’entremetteur se rend chez le marabout à Ouakam. À en croire le plaignant, celui-ci lui a réclamé la somme de 3.500.000 francs CFA. C’est par la suite qu’ils sont tombés d’accord dit-il sur le montant de 2.500.000 francs CFA. Après avoir reçu le pactole, Mara lui promet qu’il va recevoir le visa dans un délai d’une semaine.
C’était de la poudre aux yeux. En effet, après avoir encaissé l’argent, le marabout s’est éclipsé dans la nature. C’est au bout de quatre semaines et par pure hasard que Cheikh est tombé sur lui, à la cité Mixta. «Dès qu’il m’a reconnu, il a pris la tangente. Je me suis ainsi lancé à sa poursuite jusqu’à réussir à l’arrêter», a relaté la partie civile qui informe que c’est la deuxième fois qu’il se fait escroquer pour les mêmes raisons.
Entendu, Mor Seck alias Mara Seck plaide non coupable. «Il a remis les 2.000.000 à Ibrahima. C’est un ami du nom de Diokhané qui devait lui délivrer un visa. Je n’étais qu’un simple intermédiaire. J’ai connu Ibrahima en 2017 en Côte d’Ivoire. Il travaille à l’ambassade», s’est-il dédouané.
Toutefois, ses allégations n’ont pas convaincu le maître des poursuites. «Il a fait croire à la victime qu’il pouvait l’aider à trouver un visa. Même s’il tente de diluer sa responsabilité pénale. Il y a des manœuvres frauduleuses parce qu’il y a eu plusieurs rendez-vous vous chez le prévenu qui peuvent être considérés comme des mises en scène. Je me demande même si Diokhané n’est pas un nom imaginaire. C’est un individu qui revient ici au moins pour la deuxième fois», a relevé le substitut du procureur de la République qui a requis 2 ans d’emprisonnement ferme contre Mor Seck.
L’avocat de la défense Me Baba Diop a lui sollicité la relaxe à titre subsidiaire et l’application bienveillante de la loi si le tribunal est convaincu de la culpabilité de son client.
Finalement, ce dernier a été reconnu coupable du délit d’escroquerie. Il a écopé d’une peine de 6 mois d’emprisonnement ferme. Il est contraint d’allouer la partie civile la somme de 2.500.000 de francs CFA qu’il a réclamée en guise de dédommagement.
Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)