Le président de la République ne savait bien dire lorsqu’il dénonçait les « recrutements anarchiques » dans les entreprises publiques et parapubliques. Prenant part à une cérémonie de remise d’une certification de l’Association française de normalisation à la direction des moyens généraux de la présidence de la République, Macky pense que beaucoup d’agents de l’État « n’ont pas la compétence requise et ne cessent de réclamer de l’argent ».
Sauf qu’en posant ce diagnostic froid, le chef de l’État « oublie » que c’est lui-même qui a montré la voie qui mène vers ce « recrutement anarchique ». En effet, dès son accession à la magistrature suprême, Macky a été le premier à servir les membres de sa famille dans les institutions de l’État sans aucune rigueur. C’est le cas au consulat du Sénégal à Paris où le président a casé son oncle Thioba Dia et sa sœur Rokhaya Sall. Le choix de ces derniers avait été d’ailleurs décrié par l’opposition sénégalaise en France qui exige «des hommes ou des femmes qu’il faut à la place qu’il faut».
Cette logique de « la fratrie avant la patrie » a apparemment inspiré les proches du président comme Abdou Mbow, vice-président de l’Assemblée nationale. Selon des informations de Guestuinfo, le parlementaire a casé son frère Mansour Mbow au Port autonome de Dakar. Sur quelle base ? A-t-il les compétences pour travailler au Port ? En tout, son Abdou Mbow ne veut répondre à ces questions. Contacté par Guestuinfo, le porte-parole de l’Alliance pour la République n’a ni confirmé ni infirmé.» Je n’ai rien à dire. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent», nous a-t-il répondu.
Mais Abdou Mbow n’est pas le seul à bénéficier de cette faveur au Port autonome de Dakar. Le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba et le député Moustapha Cissé Lo ont respectivement placé leur enfant dans cette société, comme l’avait révélé Guestuinfo il y a quelques mois. C’était sous le magistère de Cheikh Kanté.
Et puisque tout le monde cherche à sécuriser socialement da famille, Thèreze Diouf Faye, ne s’en est pas privée, elle aussi. Au contraire, la Directrice générale du FONGIP a réussi à caser son mari à l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), l’une des boîtes les plus juteuses du pays.
Nous y reviendrons.
Daouda Gbaya (Guestuinfo.com)