Le report de l’élection présidentielle prévue pour le 24 février a suscité diverses réactions au Sénégal. Et parmi les voix qui se sont exprimées sur cette décision, celle du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (Sdt-3S). Réunis après une large concertation, Cheikh Seck et ses camarades déclarent : «nos institutions sont mises à rudes épreuves. Pourtant nos textes législatifs et réglementaires ne souffrent d’aucune ambiguïté même si elles doivent évoluer selon les contextes et les situations dans un sens positif. Notre pays court dangereusement vers la dislocation si on n’y prend pas garde à cause des thuriféraires pour ne pas dire idolâtres. La sécurité et la stabilité de notre pays s’appuient sur un socle extrêmement solide qu’est la constitution que personne n’a le droit de fragiliser. Cette constitution garantit la séparation des pouvoirs, même si cela n’est qu’une guise de forme à cause des modes de fonctionnement et du choix des hommes qui les composent. Mais si aujourd’hui celui qui est le gardien ou le garant de cette constitution viole notre moyen de protection, nous avons le devoir de l’arrêter par tous les moyens légaux».
Selon le Syndicat démocratique des travailleurs de la santé, les dérapages constatés ne datent pas d’aujourd’hui. «Les libéraux avaient déjà commencé à détruire notre administration et cela a été parachevé par le régime en place avec le concept : le parti ou la coalition avant la patrie. Avant on entrait dans la fonction publique par voie de concours, malheureusement aujourd’hui la fonction publique est devenue une zone de pourvoyeurs d’emplois pour leurs clientélismes politiques, et cela date depuis plus de 10 ans. Des Directeurs d’hôpitaux ou responsables ou des chefs de services administratifs et financiers (qui gèrent les marchés dans les hôpitaux) sont nommés sans répondre aux profils requis pour ces postes car ne disposant pas de diplômes requis ou reconnus par la fonction publique ou le CAMES». Ces syndicalistes ont totalement rejeté les arguments évoqués par le président de la république pour reporter le scrutin.
«On n’a pas besoin d’aller plus loin pour savoir que tout cela est purement politique et les conséquences seront dictatoriales. L’adage dit qui ne dit rien consent. Mais comme nous sommes d’avis contraire, nous n’avons d’autres choix que de réagir et défendre notre nation», indiquent-ils. «L’heure est venue de faire face à cette forfaiture et protéger notre nation par des voies légales de notre pays et du droit international. Les centrales syndicales ont commencé à réagir, ce qui est encourageant mais il faut aller au-delà en posant des actes forts et assumer leurs places dans les prises de décisions dans ce pays. Nous demandons au chef de l’État de ne pas promulguer la loi. Nous demandons aux députés de saisir le conseil constitutionnel pour attaquer cette loi », ont-ils préconisé. «Aux candidats de saisir la cour suprême pour attaquer le décret. De rétablir walf tv dans ses droits, rétablir l’internet et laisser les candidats dérouler leurs campagnes. Nous exhortons tous les membres de la société civile, les travailleurs ou les citoyens soucieux du devenir de notre pays à la mise en place d’un cadre de concertation et de résistance», concluent-ils.
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