Le pays voit partir un Premier ministre qui a sous-estimé l’hostilité d’une majorité de son peuple vis-à-vis de Bruxelles, et raté son pari de réconcilier son parti et son pays, divisés depuis des décennies sur la question européenne. David Cameron restera donc à jamais celui qui a fait sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne avec des conséquences que personne ne peut encore mesurer.
Un David Cameron qui, depuis avoir annoncé sa démission au lendemain du vote, paraît étrangement peu concerné par le sort de son pays, ou feint de n’en être pas affecté. On l’a vu plaisanter le jour où il a dû s’exprimer devant les députés au Parlement, une semaine après le Brexit.
Et puis lundi 11 juillet, après avoir apporté son soutien à Theresa May, on l’a même entendu chantonner discrètement en rentrant dans sa résidence, avant de conclure pour lui-même « Right », «Voilà», semblant se dire « une bonne chose de faite ».
Pourtant, le Brexit signe la fin abrupte de sa carrière politique et risque fort d’occulter un bilan économique positif bien que terni par un bilan social victime de l’austérité.
Theresa May prend ses fonctions
Alors que sa famille se prépare à quitter le 10 Downing Street et que les déménageurs se dépêchent d’emporter les derniers cartons, David Cameron doit se rendre mercredi 13 juillet à midi à la Chambre des communes, pour la séance hebdomadaire des questions au Premier ministre, qui sera une séance d’adieu.
David Cameron ira ensuite au palais de Buckingham pour présenter officiellement sa démission à la reine et recommander Theresa May pour le remplacer.
Cette dernière pourra alors à son tour rencontrer Elizabeth II avant d’annoncer les premiers portefeuilles de son gouvernement. Perçue comme la plus à même de réunifier le parti conservateur, on s’attend à un mélande prudent de pro et ani Brexit, avec une attention particulière à la parité homme-femme.
Mais sa conversion au maintien dans l’Union européenne au cours de la campagne laisse tout de même certains Britanniques dans le doute. Elle devra assurer à la fois la continuité avec le gouvernement précédent, mais aussi le changement tant attendu par les citoyens.
Et bien que Theresa May souhaite une équipe rajeunie, on s’attend à reconnaître quelques poids lourds, avec encore des interrogations sur le sort réservé à George Osborne (ministre de l’Economie), Michael Gove (ministre de la Justice) ou encore Boris Johnson (l’ancien maire de Londres).
Seule certitude, en entrant à Downing Street, le couple Theresa et Philip May sera accueilli par « Larry the cat » (le chat Larry), le seul locataire qui reste après avoir été confirmé dans ses fonctions de chasseurs de rats et souris en chef, selon une tradition qui remonte aux années 20.
Actusen.com avec Rfi.fr