Très respecté à Rufisque et un peu partout au Sénégal, l’imam Abdou Aziz Ndoye se trouve actuellement dans une situation délicate. L’homme, adulé par ses amis et proches a été appelé ce lundi, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour escroquerie portant sur 30 millions de F Cfa. La partie civile Fatou Diaw gère une agence de voyage tout comme le prévenu. Dans le cadre du pèlerinage à la Mecque, El Hadji Abdou Aziz Ndoye avait passé une annonce dans un groupe Watchap qu’il avait la possibilité d’acheter des billets d’avion pour le pèlerinage. Ainsi, il a été contacté par la partie civile qui lui a remis 93 millions de francs CFA pour l’acquisition de 75 billets d’avion. Mais, l’imam soutient qu’il a été victime d’arnaque par Ousmane Doucouré et Djibril Dieng à hauteur de 124 millions de francs CFA.
A l’en croire, ce dernier qui s’est fait passer pour un agent de l’agence Iberia lui a vendu de faux billets de voyage. Ousmane Doucouré était l’intermédiaire entre lui et Dieng. Par ailleurs, il précise que Fatou Diaw n’ignorait pas qu’il fait de la sous-traitance même si son agence détient un agrément 2016. À l’en croire, depuis lors, il n’a jamais eu de problème avec les pèlerins. «Fatou m’a remis un chèque barré un vendredi soir. J’étais dans l’avion au moment où on m’a envoyé les billets. Quand l’affaire a éclaté, j’ai écourté mon voyage pour tirer l’affaire au clair», a déclaré le prévenu qui jure n’avoir jamais eu l’intention de causer préjudice à ses clients.
L’avocat de la partie civile qui estime que les faits sont établis à l’encontre du comparant a réclamé la somme de 50 millions de francs CFA pour désintéresser sa cliente. Le représentant du ministère public a requis 3 mois assortis du sursis pour le prévenu après disqualification des faits en abus de confiance. Selon lui, le prévenu qui est délinquant primaire a fait des efforts pour désintéresser la partie civile depuis que l’affaire a éclaté. Les avocats de la défense, après avoir vanté le non comportement de leur client ont sollicité une application bienveillante de la loi.
Au terme des plaidoiries, le tribunal après disqualification des faits en abus de confiance a déclaré le prévenu coupable de ce chef. Il a écopé d’une peine de trois mois de prison assortis du sursis. Il doit allouer la somme de 35 millions de francs CFA au prévenu. La contrainte par corps a été fixée au maximum. Le prévenu qui a comparu libre échappe ainsi de justesse à la prison.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)