Sur les coups de 6 heures, des flics sont intervenus avant que les choses ne dégénèrent. Placées en garde à vue, elles ont fait face au juge du tribunal d’instance de Dakar, quelques jours après. Devant la barre, les prévenus n’ont pas passé par quatre chemins. D’emblée, elles ont reconnu les faits qui leurs sont reprochés. Pour sa défense, Lala Thiam dira : « J’étais ivre tout comme elle. Nous étions des amies maintenant on se parlent plus. On s’est retrouvées dans un appartement meublé aux Almadies. Je suis venue avec une copine elle aussi pareille. On s’est mises à se lancer des piques. À un moment donné, elle m’a frappé avec une bouteille. Et j’ai riposté. Quant à sa cooprévenue, Khadidja Ruth Marie, « c’était un dimanche que des amis de son ex l’ont conviée à une soirée. Arrivée sur les lieux, j’ai retrouvé Lala et elle a commencé à me lancer des piques. Sous l’emprise de la colère énervée, j’ai cassé une bouteille et l’ai frappé avec », raconte-t-elle.
Dépassée par le récit des jeunes filles, le président s’interrogea : « À votre âge, comment pouvez-vous retrouver dans des appartements ivres et se battre avec des tessons de bouteille? ». Le parquet en appui, se demande aussi si les prévenues ne sont pas des belles de nuit. Une affirmation qu’elles ont toutes les deux balayée d’un revers de main avant de faire leur mea culpa. Toutefois, même si l’avocat de la défense reconnaît que ces gamines ont trop de liberté, il sollicite la bienveillance du tribunal. Une plaidoirie qui a porté ses fruits. En effet, le tribunal après en avoir délibéré a reconnu Lala Thiam et Ruth Marie coupables des chefs de coups et blessures volontaires. Elles ont échappé belle. Le juge ayant fait fi de leur âge les a condamnés à une peine d’avertissement. Trois mois assortis du sursis.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)