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Sortie de Bassirou Diomaye Faye : l’Apr démolit le président de la République

Les réactions suite à la sortie du chef de l’Etat samedi dernier se poursuivent. Après Bougane Gueye Dany, qui a réagi dès le lendemain, c’était au tour hier des membres de l’Alliance pour le République de faire le procès de la sortie du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Face à la pressé hier, Seydou Gueye et Cie ont d’emblée expliqué qu’ils voulaient respecter la courtoisie républicaine mais, que c’est le Président, lui-même, qui a décidé de mettre un terme à «la trêve de façon si inélégante». Et par rapport à la sortie du chef de l’Etat, le porte-parole du jour a souligné qu’ils en ont «une appréciation simple marquée par une absence de cap, absence d’orientation sur les politiques publiques, inexistence du Projet, reniements en cascade, dénigrements, menaces, inquisitions et perquisitions fiscales, pertes d’emplois…..».

«Ce furent 100 jours d’incompétence, de bavardages, de reniements, de tâtonnements et de confusions de rôle»

Le seul bémol observé, fait savoir Seydou Gueye, «c’est la poursuite de nos grandes réalisations : poursuite du PSE, mise en exploitation de Sangomar pour le pétrole, mise en service du BRT, reprise de l’opération mensuelle de nettoiement etc… Certes pour nous, les 100 jours ne peuvent pas faire l’occasion de présenter un bilan mais restent une opportunité majeure pour définir un cap, les orientations fondamentales de la vision et du projet politique à mettre en œuvre pour apporter réponses aux attentes et aspirations légitimes des populations».

Hélas, estime-t-il, «ce furent 100 jours d’incompétence, de bavardages, de reniements, de tâtonnements et de confusions de rôle. Le constat est évident : 100 jours sans vision, 100 jours sans projets, 100 jours sans baisse significative des prix des denrées de première nécessité,100 jours de conspiration contre la magistrature, 100 jours de harcèlement contre la presse et les entreprises du secteur privé». «Le Président Bassirou Diomaye Faye lors de sa sortie médiatique, a cru devoir malicieusement ternir l’important travail fourni par le régime sortant décrivant dans une logique de dénigrement infondé et indigne de son rang les performances économiques et budgétaires du Sénégal au cours des 3 dernières années. Au-delà du fiasco, son émission taillée sur mesure a permis de déceler une faiblesse conceptuelle dans sa vision du Sénégal de demain masquant ainsi ses insuffisances dans la mise en œuvre du fameux ‘’projet de transformation systémique. Par endroit, sa sortie révèle une absence préoccupante de maîtrise à minima du Budget et ses règles d’exécution», a dit Seydou Gueye qui rappelle que «le Sénégal a connu une croissance remarquable de 6,5%. Cela a été réalisé grâce à des efforts soutenus d’une gestion des finances publiques saines, une stratégie pertinente d’amélioration de l’attractivité du pays et des réformes structurelles majeures».

«Sa sortie révèle une absence préoccupante de maîtrise à minima du Budget et ses règles d’exécution»

Cette consolidation budgétaire engagée, grâce aux réformes entreprises pour mobiliser des recettes et rationaliser des dépenses, poursuit-il, «a permis la réalisation d’infrastructures routières, aéroportuaires, portuaires, sportives, sanitaires, universitaires, judiciaires, sécuritaires et scolaires modernes qui ont radicalement transformé le pays en moins d’une décennie. La projection de croissance en 2023 à 8,8% aurait pu se réaliser si l’exploitation du pétrole et du gaz avait démarré comme prévu dans le dernier trimestre 2023. Cette croissance sera très certainement entre 6 et 7%. L’économie sénégalaise est résiliente et dynamique, avec une croissance parmi les plus élevées du continent».

«Il ne s’agit pas d’argent frais logé dans les placards de la présidence de la République»

Sur les Fonds Politiques, Seydou a d’abord rappelé l’engagement de Bassirou Diomaye Diakhar Faye de les supprimer sans délai une fois arrivé au pouvoir avant de constater pour le déplorer un reniement : «Faute de les supprimer, il a décidé de les rebaptiser en fonds secrets après avoir commencé à les utiliser. Toujours sur ce point, le président BDF affirme sans sourciller qu’il n’a rien trouvé en arrivant au pouvoir. Cette réponse traduit son ignorance manifeste des règles et mieux un défaut palpable de coordination avec ses services dont il vante curieusement la compétence». Les fonds politiques de la présidence de la République, explique-t-il, «sont des fonds votés à l’Assemblée nationale dans les rubriques et montants ci-après dans la LFI 2024 : les Fonds de solidarité africaine: 2.156.296.000F, fonds spéciaux de la Présidence de la République: 3,5 milliards F Cfa et fonds d’intervention sociale de la Présidence de la République: 2,3 milliards fcfa. Soit au total, 7.956.296.000F. Ces fonds susvisés existent et sont votés par l’assemblée nationale depuis plusieurs décennies sans subir une quelconque variations ni à la hausse ni à la baisse et aucun chef d’Etat n’a eu le manque de pudeur et l’inélégance de mettre cette question d’ordre stratégique sur la place publique. Il ne s’agit pas d’argent frais logé dans les placards de la présidence de la République».

«L’affabulation sur le chargement du navire pétrolier relève de l’hérésie»

Sur les stocks de sécurité, Seydou Gueye affirme que «le Président Diomaye a trouvé un pays bien approvisionné avec une réserve sécuritaire ayant permis au pays de fonctionner naturellement. L’affabulation sur le chargement du navire pétrolier relève de l’hérésie. Il apprendra que les déchargements de nos commandes pétrolières ont toujours été effectués au rythme des acomptes versés par l’Etat à ses fournisseurs, ce qui a permis au Sénégal depuis plus d’une décennie de rompre avec les délestages».

Sur la question du prix de l’eau fixé par arrêté interministériel et non par décret, il convient de souligner que l’Etat du Sénégal a conclu avec Sen’Eau une convention exigeant de l’Etat la garantie de l’équilibre financier et des évaluations périodiques du prix de l’eau. Il ne s’agit ni plus ni moins du respect d’un engagement contractuel de l’état du Sénégal». Par rapport à l’anéantissement annoncé de contrats signés avec des partenaires et les initiatives de renégociation aux forceps des contrats, notamment dans le domaine de la santé, de l’eau et des industries extractives, le porte-parole du jour soutient que «le président Diomaye prend le risque d’exposer le pays à des poursuites judiciaires et des condamnations pour rupture brutale, sans aucun fondement si ce n’est la volonté du prince, de conventions régulièrement signées.

«C’est le bureau de l’Assemblée nationale qui avait mandaté le PAN pour trouver une solution consensuelle dans le cadre du dialogue des institutions»

Le Sénégal jusque-là a été un pays ouvert, soumis aux règles et valeurs de l’Etat de droit avec une image de démocratie et de stabilité, qui lui ont permis d’être l’un des pays les plus attractifs pour les investissements directs étrangers. Ces agissements enfantins sont aux antipodes des principes de continuité de l’Etat, de promotion et de protection des investissements souscrits par l’Etat à travers plusieurs instruments juridiques internationaux».

Les responsables de l’Apr n’ont pas, aussi, manqué de déplorer «les confessions anti républicaines du Président Diomaye sur le CSM. Concernant le fonctionnement des institutions de la république, Seydou Guèye estime qu’«il est inadmissible que celui-là même qui en est le garant constitutionnel cautionne le comportement irresponsable de son PM vis à vis de la deuxième institution du pays qu’est l’assemblée nationale. Contrairement aux affirmations du président Diomaye, c’est le bureau de l’assemblée nationale qui avait mandaté le PAN pour trouver une solution consensuelle dans le cadre du dialogue des institutions. Pour dire simplement que la rencontre entre le PR et le PAN a été à l’initiative de l’assemblée nationale».

Seynabou FALL (Actusen.sn)

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