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Subventions pour la baisse des prix de certaines denrées alimentaires : des milliards injectés, des résultats mitigés

Le Conseil national de la Consommation a dévoilé ce vendredi les prix officiels des denrées alimentaires. Les prix du bidon de 20 litres est désormais fixé à 18.500 F Cfa (ex usine ou à l’importation), le prix de gros est de 17 750 Fcfa, le bidon de 20 litres. Le demi-gros est à 19.000 FCfa et pour le détail, la bouteille est à 1000 F Cfa. Le riz brisé à l’import ressort à 375.000 FCFA la tonne. Et en gros, c’est 379000 Fcfa et le demi-gros fixé à 385000 F Cfa. Le prix du détail est à 410 FCFA le kilogramme. Pour le sucre cristallisé, produit généralement fabriqué à Richard Toll, la tonne reviendra à 558.000 F Cfa, pour le sucre importé, le prix en gros est fixé à 566.000 Fcfa. Le kilogramme s’établit désormais à 600 F Cfa au lieu de 650 F Cfa. Quant au prix de la farine de blé de type 55, il sera désormais à 15.200 F Cfa le sac de 50 kg et la farine boulanger améliorée sera de 15.700 F Cfa le sac de 50kg.

Par conséquent, pour le prix de la baguette, il passe de 175 à 150 F Cfa, soit une baisse de 25 F Cfa. S’agissant du ciment, le prix au distributeur est de 71.000 Fcfa la tonne. Pour rappel, la taxe de 2000 Fcfa a été levée. Ainsi, le sac va désormais passer à 3550 F Cfa. Les nouveaux prix entrent en vigueur le lundi 24 juin sur l’ensemble du pays. Les efforts qui ont permis cette baisse coutent à l’Etat, 53 milliards Fcfa. Ce qui pose la question de l’efficacité des subventions. Car, le constat est que les impacts des différentes politiques de subventions ne sont pas ressentis par les populations à la base. Les commerçants et industriels retournent un mois après aux anciens prix, prétextant un contexte international ou une hausse du fret ou le surenchérissement des coûts de production.

Ainsi le consommateur, devant la défaillance de la chaîne de régulation, subit le diktat du commerçant. En 2022, le ministère des Finances avait renoncé à 47 milliards Fcfa à travers la renonciation de Taxes et impôts avant de décider d’une baisse des prix. Un an plus tôt, 50 milliards FCFA ont été déboursés pour subventionner. Mais trois mois plus tard avec les différentes décisions, l’inapplication des tarifs gouvernementaux a été constatée. Ce qui implique une réduction des marges budgétaire sans que les objectifs ne soient atteints. Autre secteur qui vit presque de subventions, c’est l’énergie. En trois ans, les apports du gouvernement pour stabiliser les prix de l’électricité et du carburant ont grimpé à 1800 milliards Fcfa. Là, le paradoxe est que malgré les fonds conséquents injectés, les tarifs restent élevés.

L’année dernière, il y a eu une levée de boucliers contre la Société d’électricité nationale. À côté, le litre d’essence est vendu à 990 FCFA et 790 FCFA pour le gasoil. Ainsi, pour l’essence, le Sénégal a le tarif le plus cher dans la zone Uemoa. Des prix élevés qui se répercutent dans des secteurs tels que le transport. Cette question liée à l’efficacité des subventions a été évoquée hier lors des Echanges du Conseil national de la Consommation par l’acteur économique et importateur, Moustapha Tall. «Les dernières politiques de subventions n’ont produit aucun effet. Il faut des solutions structurelles et surtout ne plus permettre aux multinationales de contrôler notre marché que ce soit pour le riz, l’huile ou le sucre », regrette Moustapha Tall.

Cette tendance à subventionner sans grands effets, interpelle également les institutions de Bretton woods.  Clôturant mercredi sa mission à Dakar, le Fonds monétaire international a suggéré au gouvernement sénégalais d’orienter les subventions vers les familles vulnérables à travers un bon ciblage. Ce qui selon le chef de mission du Fmi à Dakar, Gemayel Edwards, garantira une meilleure efficacité.

Adja Khoudia THIAM DIENG (Actusen.sn)

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