Dans un post sur X, le coordonnateur d’Amnesty Sénégal a plaidé les libérations d’Amath Suzanne Kamara et de l’ancien commissaire de police, Cheikhouna Keyna. «Amath Suzanne Kamara et l’ex commissaire Cheikhouna Keita doivent être remis en liberté. Les peines de prisons pour les délits de diffamation, Offense au chef de l’Etat, Outrage ect… doivent être supprimées comme recommandé par les mécanismes régionaux et internationaux des droits humains. Et une fausse nouvelle qui ne risque pas de troubler l’ordre public ne doit pas faire l’objet de poursuites pénales», a, en effet, publié le défenseur des droits de l’homme. Une plaidoirie qui ne surprend guère dans la mesure où cette position a été défendue par Amnesty international. D’ailleurs, Seydi Gassama n’est pas le seul à croire que les délits d’opinion ne doivent plus faire l’objet de sanction pénale.
Alassane Seck de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (Lsdh) y croit dur comme fer. Joint par votre canard, le «droit l’hommiste» n’a pas emprunté quatre chemins pour défendre cette position : «Nous souhaitons qu’on ne mette pas quelqu’un en prison pour des délits d’opinion, de diffamation. Pour nous, ces délits sont dépassés, ils sont décadents et Seydi Gassama demande qu’on applique les nouvelles normes de gouvernance».
D’ailleurs, notre interlocuteur a invité les autorités à porter ce combat. Pour la suppression de ces délits, estime M. Seck, « il suffit d’une volonté politique. Nous souhaitons que l’Etat porte cela, ce sera plus rapide. L’Etat devrait porter ces projets de lois qui sont d’arrière-garde. Pour une proposition de loi, les députés doivent être dans les dispositions mais cette Assemblée est appelée à disparaitre d’ici quelques jours. On attend de voir mais d’ici la fin de semaine, on sera fixé sur une nouvelle situation qui devrait d’aller vers des élections dans les meilleurs délais et avoir une majorité qui permettra au gouvernement une majorité pour pouvoir dérouler son programme comme promit lors de la campagne ».
D’ici là, le droit de l’hommiste estime que pour le cas de l’ancien commissaire de police, Cheikhoune Keita, «s’il est accusé et qu’il ait des preuves de sa culpabilité, il ne peut pas avoir de traitement particulier parce qu’il a été directeur de l’Ocrtis. C’est un citoyen normal et il doit répondre des mêmes délits qu’on lui reproche. Maintenant, l’Etat doit prendre ses responsabilités pour le mettre en sécurité ».
Interpellé sur le projet de loi sur la Commission national des droits de l’homme qui doit être examiné, aujourd’hui, par les députés en plénière, Alassane Seck dira : « C’est une commission qu’on doit rénover. Cette commission qu’on appelle aujourd’hui le comité sénégalais est à un statut B. Cette loi devrait permettre à la commission d’être réhabilitée et c’est ce qu’on espère. Ce comité, dirigé par Amsatou Sow Sidibé, est resté en statut B depuis 2012 et c’est déplorable. Si cette loi est votée, l’Etat devrait aider cette commission nationale qui devrait reprendre sa place de statut A ».
Seynabou FALL (Actusen.sn)