La dame Aïssatou Sarr a été condamnée, hier, à une peine d’emprisonnement de 2 ans dont 15 jours ferme par le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar. Poursuivie pour les délits d’accès frauduleux dans un système informatique et de collecte illicite de données à caractère personnel, elle a été attraite à la barre par sa cousine germaine Fatou Ndiaye avec qui elle partage la même concession à Fatick.
C’est une histoire de famille qui a atterri à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Fatou Ndiaye a traduit en justice sa cousine germaine Aïssatou Sarr à qui elle reproche les délits d’accès frauduleux dans un système informatique et de collecte illicite de données à caractère personnel. Selon la partie civile, sa cousine a posté ses vidéos intimes sur son statut Whatsapp. Ainsi, la vidéo a immédiatement fait le tour de la toile. Étant la risée de ses professeurs et camarades, elle a abandonné l’école.
Invitée à donner sa version des faits, la prévenue Aïssatou Sarr a évoqué une affaire de règlement de compte entre elle et la grande sœur de la partie civile. À l’en croire, c’est en représailles aux quolibets de celle-ci qu’elle a posté cette photo en statut. « Je voulais porter la réplique à sa grande sœur qui ne cesse de me traiter de prostituée sur les réseaux sociaux. J’avais même porté plainte contre elle mais ma mère m’a contrainte de retirer la plainte vu qu’elle est ma cousine. Ainsi, je suis allée me plaindre auprès de ma grand-mère mais j’ai vu qu’elle recommençait de plus belle. », explique la prévenue qui a éclaté en sanglots.
Poursuivant, elle ajoute : « Je reconnais avoir posté sa vidéo mais seule sa grande sœur pouvait voir mon statut. Sur la photo, j’ai écrit que la différence entre nous peut-être c’est que moi on me paye alors qu’avec elle, c’est gratuit. Je n’ai envoyé la vidéo à personne ». Interrogé sur la provenance des vidéos, elle soutient, d’une voix tremblante, les avoir pris sur le site Seneporno. «J’ai pris les images à Seneporno. Vu que je ne pouvais pas télécharger la vidéo, j’ai fait une capture d’écran», raconte la prévenue qui précise avoir caché le corps de sa cousine en publiant sa vidéo».
Pour le représentant du ministère public, la prévenue est de mauvaise foi parce qu’elle est allée dans un site où il y a des images obscènes pour effectuer une capture d’écran en vue d’attenter à l’honneur de sa cousine. Aussi, ajoute le parquet, le tribunal n’a pas la preuve qu’elle a réduit sa confidentialité avant de poster la photo. À cet effet, il demande au tribunal de la déclarer coupable et de la condamner à une peine de 2 mois ferme.
Prenant la parole pour ses plaidoiries, le conseil de la défense a imploré la clémence du tribunal. « C’est avec beaucoup de gêne que je plaide ce dossier parce qu’il concerne une même famille. Si on suit le réquisitoire du parquet, on risque de disloquer davantage la famille. Ce sont juste des disputes de borne fontaine qui se sont déplacées sur les réseaux sociaux », plaide la robe noire. Le tribunal, après délibéré, a reconnu Aïssatou Sarr coupable des délits pour lesquels elle comparaissait et l’a condamnée à une peine d’emprisonnement de 2 ans dont 15 jours ferme.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)