Si les juges de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar suivent le réquisitoire du ministère public, A.A. Diop écopera la perpétuité. Le cuisinier est attrait devant la barre de la chambre criminelle pour des faits d’incendie volontaire dans un endroit habité et de tentative de meurtre. L’accusé est écroué depuis 2022.
A.A. Diop encourt la perpétuité. Pour des divergences avec sa belle-sœur, le monsieur a incendié leur maison. En tout cas, c’est ce qui ressort des débats d’audience. Cependant, le monsieur a, lors de l’enquête préliminaire à la barre de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar, contesté les faits qui lui sont reprochés. L’accusé, de sursoit cuisinier est écroué depuis 2022. Il lui est reproché les crimes d’incendie volontaire dans un endroit habité et de tentative de meurtre. Le jour des faits, vers 23 heures, Diop a regagné la maison familiale. Alors que son frère et sa belle-sœur étaient dans la chambre, le monsieur a mis le feu dans la pièce. Les flammes ont ravagé la majeure partie de la maison. Le canapé, une chaise et des accessoires ont complètement été calcinés. Pis, il a tenté de bloquer la porte pour éviter toute issue à sa belle-sœur et son époux alors que le feu se propageait. Heureusement, l’incendie a été maîtrisé de justesse.
Traduit en justice par son grand frère, M. Diop, il a été présenté au magistrat de ladite chambre criminelle deux ans après. Selon sa version des faits, une braise est tombée près de la chambre de son frère alors qu’il s’apprêtait à mettre l’encens. Il réitère : «je pense que l’un des charbons est tombé sur le canapé qui se trouvait près de la porte de la chambre de mon grand frère. Je n’ai jamais eu l’intention de mettre le feu dans la maison. J’étais à l’intérieur au moment où le feu se propageait». S’agissant des conflits avec sa belle-sœur, il dira : «dans la famille on ne me considère pas. Bien avant les faits, j’étais sorti mais quand je suis rentré j’ai trouvé la porte fermée, j’ai même grimpé le mur pour entrer pour rentrer».
Ceci n’est pas pour convaincre le ministère public qui requiert de déclarer A.A. Diop coupable des faits qui lui sont reprochés. Le maître des poursuites qui a requis la perpétuité, juge les faits illustrés par des photographies versées dans le dossier très alarmants. Cependant, la défense assure que le sieur Diop n’a jamais eu l’intention de donner la mort. «Est-ce que la volonté réelle a été rapportée. On nous parle d’un état d’ivresse de mon client. Sur quelle base pouvons-nous croire cela parce que son frère l’a dit. L’imputabilité de l’incendie n’a pas été contestée mais la volonté de donner la mort n’a pas été démontrée. Les problèmes familiaux sont notés dans toutes les maisons mais de là à vouloir le condamner à la perpétuité n’est pas juste», a plaidé la robe noire. Toutefois, l’accusé va prendre son mal en patience. L’affaire est mise en délibéré. Diop retourne ainsi à la citadelle du silence attendant le 16 juillet prochain.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)