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Trafic de migrants et falsification de titre de voyage : 3 prévenus dont une femme atteinte d’un cancer du sein à la barre du tribunal correctionnel

Trafic de migrants et falsification de titre de voyage : 3 prévenus dont une femme atteinte d’un cancer du sein à la barre du tribunal correctionnel

L’affaire opposant les nommés Lamine Sambou, Ndèye Yandé Seck et Ndèye Binta Ndiaye au ministère public a été évoquée, ce jeudi, à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Tous les trois sont cités dans une affaire de trafic de migrants et de falsification de titres de voyage. Les deux premiers nommés risquent une peine ferme de deux ans tandis que la troisième, Ndeye Binta Ndiaye, atteinte d’un cancer, encourt 2 ans assortis du sursis.

Ndeye Bineta Ndiaye est en train de vivre les pires moments de sa vie. Un cancer du sein lui étant diagnostiqué, elle voit son nom être mêlé dans une affaire de trafic de faux titres de séjour pour l’étranger. La jeune dame qui espère par-dessus tout une guérison totale regrette amèrement d’avoir suivi le conseil de sa voisine Ndèye Yandé Seck.

En effet, alors qu’elle méditait un jour sur son avenir et celui de ses enfants, sa voisine avec qui elle partage le même immeuble depuis 12 ans lui a fait une proposition alléchante. Elle lui a fait croire qu’elle connaissait un individu nommé Lamine Seydi qui confectionne des titres de séjours, pour toute personne qui désire se rendre en Europe ou aux États-Unis. Alors qu’elle a pensé à sa sœur en premier lieu, sa voisine lui a proposé d’y aller d’abord.

Elle lui conseille alors de faire les démarches afin qu’elle puisse se soigner en France. Ainsi, elle lui a dit qu’elle doit débourser la somme de 5.000.000 de francs CFA payable en deux tranches pour acquérir le document. Chose faite, Ndeye Bineta Ndiaye obtient son titre de séjour dans un délai de deux semaines.

Malheureusement au moment où elle s’apprêtait à prendre l’avion, elle a été arrêtée car le caractère faux du document a été décelé conduisant ainsi à son arrestation. Interrogée sur l’origine du faux, elle cite le nom de sa voisine Ndèye Yandé Seck. Au moment de l’interpellation de cette dernière chez elle, les flics procèdent également à l’embarquement de Lamine Sambou qui se trouvait sur place.  Des passeports et des cartes de séjour pour l’Espagne ont été également saisis.

À l’enquête, la part de responsabilité de chacun a été déterminée. Tandis que Ndèye Yandé Seck se chargeait du recrutement de candidats aux voyages, Lamine Sambou, un concessionnaire gambien de passage à Dakar discutait avec le cerveau Lamine Seydi, qui est établi en Allemagne.

Si les deux dames ont bénéficié d’une liberté provisoire, Lamine Sambou croupit en prison depuis 8 mois. Leur affaire évoquée, hier, à la barre de la chambre Correctionnelle du tribunal de grande Instance de Dakar, il espère retrouver ses proches dans un avenir proche.

Poursuivi pour association de malfaiteurs, trafic de migrants et complicité de falsification de titres de voyage, ce marié a contesté les faits. À l’en croire, il n’a jamais su que les documents en question étaient falsifiés. «Lamine Seydi, je l’ai connu au cours d’une transaction de véhicule. Il m’a fait part de son business qui consistait à délivrer ces documents pour des gens désireux de se rendre à l’étranger. C’est ainsi qu’il m’a demandé de le mettre en rapport avec des personnes tentées par l’aventure», a-t-il raconté.

Néanmoins, même s’il jure n’avoir jamais reçu d’argent de la part de Seydi, il reconnaît avoir une fois empoché 350.000 francs CFA de celui-ci car il avait un besoin pressant d’argent. Toutefois, il ressort de la procédure que c’est grâce à lui que la dame Ndèye Yandé Seck connaît Lamine Seydi. Mais face au juge, hier, celle-ci qui répond des mêmes chefs que son prédécesseur atteste le contraire.

«Je ne connais pas Seydi. Je ne l’ai jamais vu. Quand Lamine Sambou m’a parlé de l’activité de celui-ci, je m’en suis ouverte à mon amie qui était malade. Je voulais qu’elle ait l’opportunité de se soigner en France car on venait de lui diagnostiquer un cancer. Je ne me suis jamais doutée que les titres de séjours étaient falsifiés car j’ai voyagé en France grâce à ce procédé», s’est-elle défendue.

Malgré ses dénégations, ses propos tenus lors de la confrontation ne militent pas en sa faveur. En effet, elle avait soutenu devant Ndeye Bineta Ndiaye et les enquêteurs que pour chaque personne démarchée, elle recevait des sommes variants de 350.000 francs CFA à 2.000.000 de francs CFA.

Désemparée, Ndeye Bineta Ndiaye qui est poursuivie pour complicité de falsification de titres de séjours et usage de ce faux a dit être trompée par sa voisine qu’elle poursuit en même temps pour escroquerie. D’ailleurs, en dehors des 5.000.000 de francs CFA son avocat réclame 2.000.000 de francs CFA à Ndèye Yandé Seck en guise de dédommagement. La représentante du ministère public ayant requis 2 ans d’emprisonnement avec sursis, son avocat a sollicité sa relaxe car elle souffre du fait de sa maladie et également du fait de cette affaire.

La substitut du procureur de la République a aussi requis 2 ans d’emprisonnement ferme contre Ndèye Yandé Seck et Lamine Sambou. Les avocats de ces derniers ont sollicité une relaxe au bénéfice du doute car les éléments pour entrer en voie de condamner ne sont pas constitués à l’endroit de leurs clients.  Le verdict sera rendu le 23 juin prochain.

Adja K. THIAM  (Actusen.sn)

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