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Tribunal de Dakar : ce que risque l’étudiante en troisième année de droit qui a sectionné les doigts de la coépouse de sa soeur

Le maître des poursuites a requis, hier, contre Amina Kamara une peine de 2 ans dont 1 an ferme. Ayant comparu devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, cette étudiante de droit en troisième année est poursuivie pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 45 jours. 

Amina Kamara risque de de ne pas retourner de sitôt à la faculté des droits où elle est étudiante en troisième année. La raison, le minister public a requis, hier, contre elle, une peine ferme d’un (1) an. Prévenue de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 45 jours au préjudice de Ndeye Amy Fall, elle comparaissait, hier, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Revenant sur les faits qui l’ont poussé à traîner la prévenue devant cette juridiction, Ndeye Amy Fall, coépouse de la sœur de la mise en cause raconte que c’est avec les pieds nus, et la main ensanglantée qu’elle s’est présentée à la clinique Suma Assistance. Sous un soleil ardent, la dame, la peur dans le ventre, raconte au médecin qui l’a pris en charge que ses blessures sont l’œuvre de la sœur de sa coépouse.

Grièvement blessée, un certificat médical d’une incapacité temporaire de travail de 45 jours lui a été prescrit. C’est ainsi qu’elle a déposé plainte contre l’auteur de ces coups qui selon elle peuvent causer la perte de l’usage de ses doigts. Trois mois après les faits, celle-ci a comparu à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Née en 1998, celle-ci, répondant au nom de Amina Kamara, est étudiante en troisième année de droit. Face aux juges, elle a reconnu avoir blessé la plaignante, mais évoque l’excuse de provocation. À l’en croire, le jour des faits alors qu’elle souffrait de douleurs à la gencive, elle a tout fait pour monter à l’étage avec sa nièce pour manger. Mais, dit-elle, comme celle-ci n’avait pas de place, elle s’est levée pour changer de place. C’est à ce moment, renseigne-t-elle, qu’elle a reçu un violent coup de banc à la tête. Elle est tombée. C’est à ce moment, raconte-t-elle, que la coépouse de sa grande sœur a commencé à la rouer de coups jusqu’à lui ôter ses vêtements.

«C’est en slip que je suis descendue. Tous les enfants qui étaient là bas ont vu ma nudité. Je me suis rhabillée et j’ai pris une lame, avant de remonter », a-t-elle soutenu. Elle explique qu’elle a dû se munir de cette lame tranchante pour se défendre car la femme de ménage de la partie civile prenait partie pour sa patronne. D’après elle, celle-ci s’est une nouvelle fois jetée sur elle dès qu’elle l’a aperçue. Sans défense ajoute-t-elle, elle a usé de la lame qu’elle avait dissimulé dans sa poche et a blessé son vis-à-vis. Elle justifie le fait d’être retourné retrouver la dame parce que celle-ci a menacé de la marabouter avec ses habits qu’elle avait laissé là bas. «Je voulais juste récupérer mes habits. Elle a refusé de me les remettre», a-t-elle vainement essayé d’expliquer à la représentante du ministère public et aux juges qui avaient du mal à admettre son retour sur les lieux de la bagarre. Surtout munie d’une lame.

Sa version a été contesté par la plaignante Ndeye Amy Fall . «Elle a l’habitude de murmurer des choses à chaque fois qu’elle monte pour manger. En dehors des mots blessants qu’elle proférait en mon encontre, elle me bousculait à chaque fois que l’occasion se présentait. Ce jour là, j’ai eu le malheur de lui demander d’arrêter ce qu’elle faisait. Très agitée, elle s’est jetée sur moi. Au préalable, elle a voulu me balancer le banc qui a atteint ma femme de ménage. Après elle est descendue en disant qu’elle va me tuer. Paniquée je suis allée me réfugier dans ma chambre », a narré la partie civile. « Quand elle est descendue, je suis ressortie pour manger. C’est là que je l’ai entendue monter avec hargne disant qu’elle va me tuer. Dès que j’ai aperçu la lame, j’ai appelé au secours en protégeant instinctivement mon visage. Avant que les domestiques ne réagissent, elle m’a lacéré la main. C’est sous le soleil ardent que je suis rendue à la clinique, pieds nus », s’est-elle plainte en précisant qu’elle risque de perdre l’usage de ses doigts. Depuis lors, elle ne parvient pas à les bouger.

Ce qui a poussé son avocat à solliciter une expertise pour évaluer le pronostique fonctionnel des doigts de sa cliente, et le pronostique esthétique. Ce n’est qu’après, a-t-il soutenu, qu’il va pouvoir évaluer le préjudice subi par sa cliente.

La représentante du ministère public qui a écarté l’excuse de provocation et la légitime défense, a requis la requalification des faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la perte de l’usage d’un membre. Pour la peine, elle a demandé 2 ans d’emprisonnement dont 1 an ferme.

Les avocats de la défense, favorable à un apaisement, ont sollicité une application bienveillante de la loi pénale pour leur cliente qui risque de voir ses espoirs de devenir juristes se dissiper.

L’affaire mise en délibéré, la décision sera rendue le 26 juin prochain.

Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)

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