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Tribunal de Dakar : deux frères condamnés pour avoir agressé un boutiquier à la sortie de la mosquée

Âgé de 22 ans, Libasse D. traîne une mauvaise réputation. Domicilié à l’unité 5 des Parcelles Assainies, il est étiqueté de chef de gang de son secteur. Un préjugé que le jeune homme a confirmé ayant commis une forfaiture qui lui a valu deux ans d’emprisonnement. Avec la complicité de son frère nommé Pape Habibou N., il a grièvement blessé Cheikh Ibrahima S.. Assommée à l’aide d’une pierre, la victime est toujours internée au service neurologie de l’hôpital militaire de Ouakam. Tout est parti d’une histoire avec son jeune frère Ibnou. Le sus nommé, selon le plaignant avait pris la casquette d’un enfant qui était venu acheter des bonbons dans sa boutique.

Alerté, Cheikh Ibrahima a récupéré la casquette, avant de la remettre au petit. Depuis, Ibnou ne cesse de proférer des injures à l’encontre du commerçant. C’est alors que ce dernier l’a corrigé le 11 septembre. Avisé, Libasse décide de venger son frère Ibnou. À la sortie de la mosquée le 13 septembre à 14h, Cheikh Ibrahima a été ainsi pris à partie par Libasse, Pape Habibou et Cherif Ousseynou N. Lorsqu’il s’est écroulé, l’un des mis en cause lui a lancé une pierre à la tête. Croyant qu’il était mort, ils l’ont abandonné sur place.

Deux de ses bourreaux, Libasse D. et Pape Habibou N., placés sous mandat de dépôt le 23 septembre, ont comparu hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre du chef de coups et blessures volontaires ayant entraîné 21 jours d’incapacité temporaire de travail. Poursuivis pour les mêmes faits, les deux autres membres de la bande, Ibnou D. et Cherif Ousseynou Laye N., seront jugés par le tribunal pour enfants.

Toutefois, Libasse et Pape Habibou ont contesté les faits devant le prétoire. Présenté comme un chef de gang aux Parcelles Assainies, le premier nommé, 22 ans, a reconnu avoir échangé des coups avec la partie civile quand il l’a trouvé en train de se battre avec son jeune frère. Pape Habibou a, pour sa part, nié toute implication dans la rixe. Alors qu’il a été cité par ses coaccusés. Me Baba Diop a soufflé que l’état de la partie civile s’aggrave de plus en plus. Raison pour laquelle il a été retenu au service neurologie de l’hôpital militaire de Ouakam qui lui a délivré un autre certificat médical de 30 jours. En guise de dommages et intérêts, Me Diop a demandé 5 millions.

Le substitut du procureur a retenu la préméditation. « L’intention était en réalité d’attenter à la vie de la victime », a relevé le parquetier qui a requis deux ans ferme contre les prévenus. Le conseil de ces derniers a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Rendant sa décision, le juge a condamné les prévenus à deux ans, dont un ferme, et à payer solidairement un dédommagement 1,5 million de francs.

Aïssatou TALL (Actusen.sn)

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