Même si le maître des poursuites doute de l’imputabilité des faits de Ibrahima Faye, la famille de A. Sidibé croit dur comme fer à la culpabilité du sieur. Ce dernier est poursuivi pour le crime de pédophilie et de détournement de mineure. Tout est parti du jour où la gamine fut ôtée de l’autorité de ses parents. Ce n’est qu’à 18 heures qu’elle a été retrouvée. La petite a opposé un refus de réponse catégorique à sa mère qui s’inquiétait de l’endroit où elle se trouvait pendant plusieurs heures. Plus tard, elle s’en est ouverte à sa grande sœur lui confiant qu’elle était dans la chambre occupée par Ibrahima. Mais pas que, elle avoue avoir été violée par celui-ci. Selon sa maman qui l’a conduit à l’hôpital, sa culotte était tachetée de sperme. Les blouses blanches ont délivré un certificat médical attestant la présence de mycoses colorées, des pertes blanchâtres et fétides, des lésions anciennes sur la vulve de la victime.
A.Sidibé : «parfois, il me caressait le corps. Il a enlevé mon slip. Après m’avoir violée, il m’a une fois offert de l’argent»
L’homme désigné être le bourreau de la petite fille âgée de 13 ans au moment des faits, habitait dans le même immeuble qu’elle. Du haut de ses 49 ans, Faye aurait l’habitude de commissionner sa victime ainsi que sa sœur. De leur donner de petites pièces de part de d’autres. Le jour des faits, le 12 août 2021, raconte la victime, Ibrahima l’a conviée dans sa chambre. Arrivée, le monsieur a fermé la porte derrière avant de se déshabiller. Tétanisée par le spectacle, A.Sidibé s’est laissé faire. Elle ajouta : «Parfois il me caressait le corps. Il a enlevé mon slip. Après m’avoir violée, il m’a une fois offert de l’argent», raconte la petite qui renseigne que son bourreau a abusé d’elle à 3 reprises dont ce fameux jour où sa mère la cherchait. Au regard des faits, Ibrahima Faye est placé sous mandat de dépôt. Après plusieurs années de détention préventive, l’accusé a été présenté aux juges de la chambre criminelle de Dakar. Devant les magistrats, Ibrahima conteste les faits qui lui sont reprochés.
Ibrahima : «je ne crois pas qu’elle soit violée parce que je suis convaincu que le certificat médical qu’on leur a délivré est un faux»
«Je ne l’ai jamais violé et je ne lui ai jamais remis de l’argent. J’occupe cet appartement avec mes deux employés à savoir Mor Fall et Lat Fall. J’étais avec eux le jour où la fille m’a accusé de l’avoir violée. Je n’ai rien fait», soutient l’accusé qui estime que c’est sa mère qui lui a dicté toutes ces accusations qu’elle a portées sur sa personne. À l’en croire, c’est une cabale montée de toute pièce contre lui. Pis, la date du 12 août, il n’était pas à la maison, il est rentré vers 22 heures. «Je ne crois pas qu’elle soit violée parce que je suis convaincu que le certificat médical qu’on leur a délivré est un faux. Parce que sa mère m’a confié avoir payé 40 mille francs pour se faire confectionner ledit document», raconte-t-il.
Pointée d’un doigt accusateur par l’accusé, la civilement responsable de la victime, sa mère, balaie d’un revers de mains ces dénégations. «Quand elle est venue auprès de moi, il était 18h. Je lui ai demandé le lieu où il se trouvait lorsqu’elle a disparu de 15h-18h, pendant qu’on la cherchait durant tout ce temps. Elle a refusé de se confier à moi. C’est là qu’elle a confié à sa grande sœur qui l’a vu descendre des escaliers qu’elle était dans la chambre occupée par l’accusé. Elle a avoué avoir été violée par celui-ci. J’ai une fois vu ma fille avec une pièce de 200 francs. Je l’ai questionnée mais elle n’a rien voulu me dire. C’est après l’avoir battu qu’elle m’a dit que c’est Faye qui lui a offert cet argent. Après les faits, j’ai conduit ma fille à l’hôpital où on m’a délivré un certificat médical», raconte la dame.
Cependant, le procureur qui nourrit un doute pesant par rapport à l’imputabilité des faits requiert l’acquittement de l’accusé au bénéfice du doute. De son avis, le certificat médical aussi a parlé d’absence de lésions récentes. Donc, l’on ne peut pas objectivement imputer ces actes charnels à Ibrahima Faye. La défense qui danse le même rythme sollicite l’acquittement. «C’est un père de famille qui vit dans cette maison depuis 17 ans. Ce procès ne devrait pas avoir lieu. S’il n’y a pas d’éléments, le procureur ne doit pas avoir le regret d’acquitter. Le certificat médical dit qu’il n’y a pas de conjonction sexuelle», plaide Me Bocar Arfan Ndao. Délibéré le 3 décembre prochain.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)