Dans son speech, Bassirou Diomaye Faye n’a pas manqué de manifester sa « conviction profonde » quant à l’unité dans la diversité, soutenant qu’elle est la clé pour garantir la paix, le développement durable et la dignité humaine pour tous, et partout dans le monde. Placé sous le thème : « Ne laisser personne de côté : agir ensemble pour la paix, le développement durable et la dignité humaine des générations présentes et futures », la 79ème session ordinaire de l’assemblée générale des Nations Unies a vu la participation de plusieurs sommités mondiales, d’acteurs et décideurs pour proposer des solutions aux problèmes d’ordre mondial.
« Le monde doit se regarder en face, sans complaisance »
« Nous vivons dans un monde troublé, où les principes de la Charte des Nations Unies, qui prônent l’égalité, la justice et le respect des droits humains, sont chaque jour mis à mal. Les conflits s’étendent, les inégalités se creusent, et les crises climatiques aggravent la vulnérabilité de millions de personnes à travers le monde. De surcroît, nous assistons à une remise en cause inquiétante du multilatéralisme, à un moment où l’humanité en a le plus besoin », rappelle le Président sénégalais devant ses pairs. Pour lui, « le monde doit se regarder en face, sans complaisance », après avoir constaté, pour le déplorer, que « les valeurs que nous avons juré de défendre sont piétinées dans plusieurs régions du globe. » Pour cause, il soutient dans avoir constaté que le droit international, ciment de la paix mondiale, est souvent violé.
« Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur la tragédie qui se déroule dans le Sahel »
« Des résolutions adoptées par cette même Assemblée sont ignorées. En tolérant ces violations répétées, nous foulons aux pieds les principes de la Charte des Nations Unies et sapons les fondements mêmes de cette Maison de la paix. Jamais les fondements des Nations Unies n’ont autant vacillé qu’en ces temps de violence, de peur et d’incertitude », dénonce le Président sénégalais. « Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur la tragédie qui se déroule dans le Sahel. Des groupes terroristes sèment la terreur, pillent et tuent des populations civiles innocentes. Cette région, autrefois stable, est désormais en proie à une violence quotidienne, tandis que les Nations Unies, et particulièrement le Conseil de sécurité, restent trop souvent inertes. Je dois rappeler ici que la paix et la sécurité de l’Afrique sont indissociables de la paix mondiale, et il est impératif que le Conseil de sécurité remplisse pleinement son rôle en tant que garant de la stabilité internationale », plaide-t-il.
« Je dois rappeler ici que la paix et la sécurité de l’Afrique sont indissociables de la paix mondiale, et il est impératif que le Conseil de sécurité remplisse pleinement son rôle en tant que garant de la stabilité internationale »
Dans la foulée, il a exprimé à nouveau la préoccupation du Sénégal face à la situation tragique qui perdure en Palestine. « Des générations entières y ont grandi sous l’ombre de l’oppression, privées de leur droit fondamental à un État viable. Le Sénégal, en tant que Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable. Nous réitérons notre soutien à la solution des deux États, avec Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies. Cette guerre, qui n’épargne ni femmes, ni enfants, ni infrastructures vitales, est une plaie ouverte sur la conscience internationale. Il est impératif que le droit international humanitaire soit rétabli dans toutes les zones de conflits, et que les Nations Unies jouent pleinement leur rôle de médiateur et de garant de la paix », insiste Bassirou Diomaye Faye.
« Nous ne pouvons plus accepter que les mécanismes de gouvernance mondiale continuent de reproduire ces inégalités »
Si aujourd’hui, plus de 750 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, et des millions d’autres basculent chaque jour dans l’extrême pauvreté, le Président Faye estime que ces chiffres éloignent de plus en plus le monde des Objectifs de Développement Durable fixés pour 2030. « Nous ne pouvons plus accepter que les mécanismes de gouvernance mondiale continuent de reproduire ces inégalités », peste-t-il. Pour l’enfant de Ndiaganiao, il est impératif de sauvegarder et de renforcer le multilatéralisme comme cadre unique d’action pour la paix et la sécurité internationales. « Cela passe par une réforme urgente des institutions mondiales, notamment le Conseil de sécurité, le FMI et la Banque mondiale, afin qu’elles soient plus inclusives et qu’elles reflètent les réalités géopolitiques et économiques actuelles. Le continent africain, en particulier, doit avoir une place plus importante dans ces instances de décision », soutient-il. Deuxièmement, Bassirou Diomaye Faye dira : « il est temps de corriger les injustices économiques qui freinent le développement de nombreux pays du Sud. » Agir avec détermination contre le réchauffement climatique, en respectant le principe de responsabilité commune mais différenciée, la nécessité de rompre avec toute tentative d’imposition de normes civilisationnelles unilatérales sont entre autres plaidoiries portées par le Président Sénégalais.
Acttusen.sn