La région de Kaffrine va abriter, ce samedi, la semaine nationale de la Santé de la mère et de l’enfant. Cette 3ème édition autour du thème : «l’élimination des décès évitables des mères et des enfants» est dédiée à faire la promotion de la santé chez ces cibles à travers une remobilisation du personnel. La sensibilisation des populations sur les facteurs de décès évitables sera l’occasion de beaucoup d’échanges. «L’Etat du Sénégal accorde une attention particulière à la santé de la mère et de l’enfant. Cela se traduit par les engagements qui sont pris au niveau national et international. Ces 10 dernières années, d’importants efforts ont été faits en termes de recrutement de personnels, de délégation de tâche, de disponibilité de produits…», se félicite Docteur Amadou Doucouré, Directeur de la Santé de la Mère et de l’Enfant. Il est revenu également sur les défis à relever.
«Pour relever les défis, il faut qu’on accélère les interventions, rapprocher davantage les points de prestations. Il y a aussi l’ouverture des blocs opératoires, la planification familiale…»
«Force est de constater qu’il y a de réels défis toujours dans le secteur de la santé de la mère de l’enfant. Nous sommes à 8 ans de l’amélioration des Objectifs de développement durable qui voudraient que le Sénégal atteigne au moins un ratio de mortalité maternelle avoisinant au maximum 70% de naissance vivante, un taux de mortalité néonatale de 12% pour naissance vivante, un taux de mortalité infantile à 25% pour naissance vivante », a fait savoir la blouse blanche. Docteur Amadou Doucouré a montré la voie à suivre, si on veut atteindre ces objectifs. «Il faut qu’on accélère les interventions, rapprocher davantage les points de prestations. Il y a aussi l’ouverture des blocs opératoires, la planification familiale…», a-t-il énuméré. Quid de l’approche pour une meilleure prise en charge des urgences ? Dr Doucouré explique : «l’objectif d’un système de santé, c’est d’être réactif et de donner aux populations des soins de qualité».
«Avec madame la ministre de la Santé et de l’Action sociale, nous avons l’ambition de rapprocher les soins obstétricaux-néonataux d’urgence et de faire de telle sorte qu’une femme, dans une zone reculée, reçoive les mêmes soins obstétricaux que ceux qui sont dans les grandes villes»
Selon le directeur Amadou Doucouré, la santé de la mère et de l’enfant est un indicateur de développement et la population sénégalaise a le droit de réclamer des soins de qualité. «C’est à nous de prendre toutes les dispositions pour que ces soins soient de qualité mais aussi des soins qui n’entraînent pas des dépenses catastrophiques. Nous sommes dans cette dynamique et aujourd’hui, avec madame la ministre de la Santé et de l’Action sociale, nous avons l’ambition de rapprocher les soins obstétricaux-néonataux d’urgence et de faire de telle sorte qu’une femme, dans une zone reculée, reçoive les mêmes soins obstétricaux que ceux qui sont dans les grandes villes», a-t-il promis. A l’en croire, c’est une semaine qui nous permettra de faire la promotion de la santé maternelle, néonatale et infantile mais aussi d’offrir des soins gratuitement à la population.
«Si on a choisi Kaffrine, c’est parce qu’en 2021, nous avons recensé dans cette région 26 décès maternels et 239 décès néonatals. Et quand nous avons fait des audits, nous avons constaté plusieurs facteurs modifiables et qui ont peut-être provoqué ces décès»
Docteur Doucouré a donné les raisons pour lesquelles, on a choisi Kaffrine pour lancer la semaine nationale de la Santé de la mère et de l’enfant. «Le choix de Kaffrine se justifie par plusieurs raisons. Kaffrine est une jeune région qui a de l’avenir. En 2021, le rapport annuel nous a permis de noter au niveau de Kaffrine, 26 décès maternels mais aussi 239 décès néonatals. Et quand nous avons fait des audits au niveau de Kaffrine, nous avons constaté plusieurs facteurs modifiables et qui ont peut-être provoqué ces décès maternels », explique-t-il. Docteur Doucouré dit avoir noté également «beaucoup d’accouchement à domicile à Kaffrine mais aussi au faible taux de prévalence contraceptive qui est à peu près à 22% alors qu’on avait un objectif de 38% mais aussi une couverture adéquate en consultation prénatale qui est assez insuffisante».
«A Kaffrine, il y a eu beaucoup d’accouchement à domicile, un faible taux de prévalence contraceptive qui est à peu près à 22% alors qu’on avait un objectif de 38% et une couverture adéquate en consultation prénatale qui est assez insuffisante»
D’après Docteur Amadou Doucouré, Directeur de la Santé de la Mère et de l’Enfant, ce sont des facteurs qui, de notre point de vue, pourraient être modifiés et qui peuvent impacter positivement sur la santé maternelle néonatale. Il rappelle que plusieurs panels sont prévus, des thématiques sur la problématique de l’accouchement à domicile, la référence et la contre référence, la question de la disponibilité du sang, la mise au sein précoce… Le lancement officiel du guide d’accueil des prestataires de santé marquera les événements. Les populations également seront sensibilisées sur certaines pratiques qui peuvent avoir un impact positif sur la santé.
Actusen.sn