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Travaux d’aménagement et de bitumage de la boucle de Kalounayes et des voiries : le Fogny et le Kassa exigent le départ de la Société chinoise et portent leur choix sur l’entreprise sénégalaise Ecotra

Les populations de la capitale du Fogny (Bignona) et du Kassa (Oussouye) ont entamé, ce week-end, une rébellion contre l’entreprise China Railway Saventh Group (CRSG) qui exécute le marché des travaux d’aménagement et de bitumage de la Boucle des Kalounayes et des Voiries. Elles ne veulent plus voir, même en peinture, la société chinoise qu’elles accusent d’avoir réduit leur jeunesse à l’esclavage, parce que payée en monnaie de singe, avec des salaires qui frisent l’indécence. Exigeant des Autorités sénégalaises l’arrêt des travaux démarrés par CRSG, les habitants de cette partie Sud du Sénégal disent préférer la Société privée sénégalaise Ecotra, qui leur offre, disent-ils, de très bons salaires.

Le marché portant sur le projet de la boucle des Kalounaye que la Banque africaine de développement a filé à l’entreprise chinoise, Railway Saventh Group (CRSG) est en train de prendre des proportions inattendues. En effet, quelques jours après le coup de gueule des entreprises de Btp qui enragent de nervosité contre le fait que les Sociétés étrangères sont privilégiées au détriment du Secteur privé dans l’attribution des marchés, les populations de la capitale du Fogny (Bignona) et du Kassa (Oussouye) ont entamé, hier, une rébellion au Sud du Sénégal. Elles exigent le départ de la Société chinoise, CRGS, qu’elles accusent ‘’d’exploitation abusive de la jeunesse à qui elle offre des salaires misérables.’’

Au détour d’un rassemblement suivi d’un point de presse, ces habitants que disent que les jeunes employés par l’entreprise CRGS sont payés en monnaie de singe, en dépit des tâches ardues qu’ils exécutent. «Coutumière des faits, l’entreprise chinoise «CRSG» ne respecte aucune règle ici dans les Kalounaye. Elle exploite abusivement, et de façon inhumaine, les jeunes de nos villages. D’ailleurs, rares sont ceux qui réussissent à décrocher un travail chez elle», explique Malamine Diatta, un pensionnaire des Kalounayes.

Malamine Diatta, habitant des Kanoulayes : «Nous attirons les autorités sur le comportement malsain et inhumain de cette entreprise chinoise CRSG qui se croit toujours dans l’ère du colonialisme»

Refusant de lâcher les Chinois, Malamine Diatta embraie en ces termes : «nous attirons les autorités sur le comportement malsain et inhumain de cette entreprise chinoise «CRSG» qui se croit toujours dans l’ère du colonialisme. Nous ne voulons plus d’elle dans les Kalounayes. C’est la raison pour laquelle, nous lançons un appel pressant au président de la République, afin qu’il puisse faire partir cette entreprise chinoise de notre contrée. Nous ne pouvons plus travailler avec elle.’’

Ismaïla Diédhiou : ‘’l’entreprise sénégalaise «ECOTRA» est présente dans nos villages. C’est avec elle que nous voulons travailler. Elle a offert de nombreux emplois et de bons salaires à nos jeunes.’’

Après avoir tiré à bout portant sur ceux qu’ils qualifient de ‘’lobbys qui favorisent les entreprises étrangères au détriment des entreprises locales dans le processus de passation des marchés public, en atteste le différend en date entre la Société privée sénégalaise «ECOTRA» et l’entreprise chinoise «CRSG», les animateurs du rassemblement ont plaidé la cause de l’entreprise du milliardaire Abdoulaye Sylla. ‘’L’entreprise sénégalaise «ECOTRA» est présente dans nos villages. C’est avec elle que nous voulons travailler. Elle a offert de nombreux emplois et de bons salaires à nos jeunes», renchérit, à son tour, Ismaïla Diédhiou.

El Hadj Moustapha Badji, âgé de 70 ans : «nous exigeons que l’entreprise chinoise «CRSG» quitte les Kalounayes dans les meilleurs délais et que l’Etat arrête d’envoyer ici des entreprises étrangères qui ne font que nous piller et traduire nos pauvres enfants en esclaves.»

Dans un réquisitoire de feu, un sexagénaire s’électrifie de rage en ces termes : «nous exigeons que l’entreprise chinoise «CRSG» quitte les Kalounayes dans les meilleurs délais et que l’Etat arrête d’envoyer ici des entreprises étrangères qui ne font que nous piller et traduire nos pauvres enfants en esclaves». Refusant de lâcher les basques aux Chinois, El Hadj Moustapha Badji, âgé de 70 ans et ses compatriotes du Fogny et du Kassa se veulent formels : ‘’avec une  croissance portée par des sociétés étrangères, les retombées sur le plan économique et social ne seront ressenties que par leur pays d’origine.’’ Aussi, disent-ils à qui veut les entendre qu’une  croissance qui n’est pas portée par le secteur privé national, ne bénéficie pas aux Sénégalais que nous sommes.»

Retour sur le forcing de la Banque africaine de développement qui a arraché le marché des mains d’Ecotra pour le filer à l’entreprise chinoise CRSG, n’en déplaise à l’Arrêt de la Cour suprême

Pour rappel, Ecotra SA avait, dans un premier temps, gagné le marché des travaux d’aménagement et de bitumage de la Boucle des Kalounayes et des Voiries. Mais coup de théâtre : la Banque africaine de développement a tordu le bras à l’Ageroute pour que ce marché soit arraché des mains d’Abdoulaye Sylla et filé à la société chinoise Railway Saventh Group.

Sans séisme ni onde de choc, Ecotra avait saisi d’un recours la Cour suprême. Et la plus Haute Juridiction du Sénégal a donné raison à la Société privée sénégalaise et exigé que le marché soit restitué à l’entreprise privée sénégalaise. Mais la Bad refuse de s’exécuter et les Chinois sont en passe de démarrer le chantier. C’est pourquoi, récemment, en conférence de presse, Me Demba Ciré Bathily, l’un des avocats d’Abdoulaye Sylla d’Ecotra, s’était fâché tout rouge en ces termes : «non seulement on ne favorise pas les entreprises nationales, mais aussi, on crée des critères artificiels pour les écarter et c’est l’économie nationale qui en pâtit.» Or, ajoutait, ce jour-là, l’entreprise sénégalaise : ‘’Eotra, c’est un investissement de 77 milliards F Cfa ; 800 employés dont 500 permanents soit une masse salariale mensuelle de 500 millions de F Cfa ; plus de 1800 fournisseurs dont la majorité sont des Sénégalais avec un portefeuille de travaux publics de 180 milliards de F Cfa.’’

Pourtant, dans cette affaire, il urge de préciser que non seulement l’offre formulée par la Société d’Abdoulaye Sylla était la moins disante (12 milliards F Cfa contre 16 milliards proposés par l’entreprise chinoise), mais aussi les 14 millions d’euros devant servir aux paiements de réhabilitation de la route Senoba-Ziguinchor-Mpack et du désenclavement de la région Sud du pays ne sont nullement un don, mais plutôt un prêt que le Sénégal devra payer, jusqu’au dernier centime.

Saly SAGNE (Actusen.sn)

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