Après une campagne électorale réussie, le 24 mars 2024 a vu l’arrivée au pouvoir du plus jeune Président sénégalais qui aura 45 ans demain mardi, 25 mars, jour de son anniversaire. Investi le 2 avril 2024, l’inspecteur des Finances de carrière préside depuis un an aux destinées de notre nation. A ses côtés, il y a le très influent Premier Ministre, président de son parti politique, avec qui il entretient une relation visiblement sincère, à l’image de celle, ou presque, entre le prophète Mohammad (PSL) et son compagnon Abu Bakr. Si le second nommé avait investi le premier en tant que candidat de son choix, l’enfant de Ndiaganiao tente de le lui rendre dignement, sans jamais en faillir, dans les missions qui sont désormais les siennes.
Certaines nominations de Bassirou Diomaye sous le coude de Ousmane Sonko
Bassirou Diomaye Faye n’a jamais « heurté » son PM, quitte à ne pas faire appliquer certaines de ses décisions prises pourtant par décret, mais qui n’emportent pas l’adhésion de Ousmane Sonko. Le cas de Samba Ndiaye heurte la conscience de plus d’un. Nommé depuis le 23 octobre 2024, cet allié de la coalition qui a porté Diomaye au pouvoir, n’a toujours pas pris fonction en tant que Président du Conseil d’administration de la SN-HLM. Sa nomination, annoncée dans le communiqué du Conseil des ministres, avait certes suscité la colère des responsables et autres militants du Parti Pastef, mais la sortie de leur leader en dit long sur l’état actuel de la situation qui n’honore le chef de l’Etat. « Nous accusons réception des multiples réactions de votre indignation suite à une nomination, intervenue récemment. Je ne doute pas quant aux mesures correctives qui seront apportées au plus vite. (…) Le Parti reste ouvert à tous les Sénégalais convaincus par le projet, mais il reste en revanche fermé à toute personne impliquée dans une gestion scandaleuse d’une responsabilité publique ou ayant fait montre d’un zèle excessif contre le parti, ses leaders ou ses membres », avait déclaré le Président du Parti au pouvoir dans la foulée de la polémique née de cette nomination de l’ancien maire de Ndoffane.
En recevant la presse au Palais de la République, Bassirou Diomaye Faye avait pourtant tenu à rappeler qu’il est « le Président de tous les Sénégalais » même si, a-t-il dédramatisé dans la foulée, nous sommes en démocratie quand les militants de son parti sont en désaccord avec certaines de ses décisions. Mais, précise-t-il, « il y a des gens dans la Coalition ‘‘Diomaye Président’’ qui nous ont soutenus et ont œuvré pour notre accession au pouvoir. » Que nenni ! Sa décision est restée lettre morte à la présidence, même si Samba Ndiaye a fait des pieds et des mains pour obtenir la signature de ce fameux décret.
Quand Diomaye traîne les pieds dans l’application des conclusions des dernières Assises de la justice
Depuis un an, le nouveau régime tente tant bien que mal à respecter ses engagements, notamment dans la mode de gouvernance. Les résultats issus de la reddition des comptes laissent croire que le tandem Diomaye-Sonko a hérité d’un pays en ruine. Le dernier rapport de la Cour des comptes en atteste. Plusieurs manquements ont été notés dans les finances publiques, laissant apparaître des détournements de deniers publics, entretenus par « une association de malfaiteurs » selon les mots du ministre de la justice, Ousmane Diagne, citant d’autres chefs d’accusation, qu’il a prêtés aux auteurs de ces actes, dont les responsabilités seront situées, prévient-il.
Il n’a pas renoncé à siéger au sein du Conseil supérieur de la magistrature : une promesse manquée
Jurant de garantir une justice équitable et impartiale, ainsi que l’indépendance des magistrats, Bassirou Diomaye Faye ne joue assurément aucun rôle dans les dossiers politico-judiciaires en instance. Mais le Président sénégalais, loin de ce qu’il avait promis avant son accession à la magistrature suprême, n’a pas renoncé pour autant à son siège au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) dont il assure la présidence jusqu’aux dernières nouvelles. Pour se dédouaner, il avait manifesté sa neutralité, soulignant les avis divergents des magistrats sur la question qu’il fallait aussi tenir en compte.
D’ailleurs, les conclusions des Assises nationales de la justice, qui devaient permettre de réformer le secteur, ne sont toujours pas mises en œuvre, même si elles sont entre les mains du président de la République depuis juillet dernier. Parmi les recommandations retenues, figuraient la mise en place d’un juge des Libertés, l’amélioration des conditions de détention, l’encadrement des retours de parquet, l’africanisation du symbole de la justice et la refonte du Code pénal et du Code de procédure pénal afin d’en extraire les dispositions abusives et arbitraires.
L’amélioration des conditions de vie des Sénégalais, emploi des jeunes et migration irrégulière : toujours pas une réponse efficace
Sur le coût de la vie, l’avènement de Diomaye n’a pas permis pour le moment d’améliorer les conditions de vie des ménages, même si une deuxième baisse des prix des denrées de première nécessité est annoncée par le Premier ministre lors de son dernier face à face avec les députés dans le cadre des questions d’actualité. Il en est de même pour la migration irrégulière, au moment où la jeunesse attend avec impatience la politique efficace de l’emploi promise par les nouvelles autorités afin qu’elle soit utile à elle-même et à sa communauté. Jusqu’à mercredi, le chef de l’Etat rappelait aux membres du gouvernement que « la jeunesse doit inciter l’Etat et les acteurs économiques et sociaux à travailler ensemble pour promouvoir l’entrepreneuriat et l’insertion des jeunes demandeurs d’emploi sur l’étendue du territoire national. »
Amadou DIA (Actusen.sn)