Cette nouvelle vague de cas contamination sans précédent liée à la Covid19, notée pendant ces dernières semaines inquiète plus d’un. La preuve, le Bureau exécutif national (Ben) du Syndicat autonome des Médecins, pharmacie et Chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) a tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué. Le Sames s’est réuni en session ordinaire pour se prononcer sur les questions du secteur de la santé et avertir les populations face une rechute sanitaire. Toutefois, il a saisie l’occasion pour lancer un appel aux autorités de la presse pour qu’ils conscientisent davantage les Sénégalais.
« Les services sont au bord de l’implosion surtout à Dakar, et bientôt ce sera quasi impossible de trouver une place pour les malades graves qui sont de plus en plus jeunes. Au même moment aucune mesure déterminante n’est prise et des rassemblements se font en toute inconscience. Si rien n’est fait d’ici la fête de Tabaski, la situation de Dakar se retrouvera sur l’ensemble du territoire », déclare le Bureau exécutif nationale du Sames.
Ledit syndicat demande, ainsi, à l’Etat d’interdire tous les rassemblements religieux, culturels et politiques qui favorisent la propagation de la maladie et de faire respecter le port du masque dans les services et sur la voie publique.
« Ce péril doit nous faire dépasser nos clivages et l’argument sanitaire doit prévaloir pour éviter de se retrouver devant une situation incontrôlable. Ainsi, le Sames lance un appel aux chefs religieux, aux responsables politiques et de la société civile pour leur participation à faire respecter les gestes barrières et à se vacciner surtout dans les régions de l’intérieur du pays. Un sursaut national est attendu de tous les acteurs de la vie publique pour préserver notre cher Sénégal ».
Pour une lutte plus efficace contre le coronavirus, le Sames lance un appel aux acteurs de la presse qui, selon ses membres, doivent en faire leur propre affaire parce que personne ne sera à l’abri si cette flambée continue et se dissémine.
Toutefois, les syndicalistes dénoncent la politisation des postes de responsabilité au Ministère de la Santé et le non-respect des critères de la mobilité. « Au moment où tous les agents de santé sont concentrés sur la lutte, le Ministère de la Santé et de l’Action sociale continue de désorganiser le secteur comme l’illustre la mutation clientéliste du néphrologue de l’hôpital Mathlaboul Fawzaïni à celui de Ndioum dont le service d’hémodialyse n’est même pas fonctionnel, la nomination à des postes stratégiques du Ministère de la Santé de novices comme au SNEIPS et à Dakar en bafouant les règles préétablies. Cela illustre à suffisance la communication inefficace, peu convaincante ou quasi-absente pour lutter contre la Covid-19, laissant un boulevard aux personnes s’opposant à la vaccination. Le Sames apporte son soutien total aux camarades de Mathlaboul Fawzaïni et à ceux de l’hôpital de Mbour où Polimed a fini de mettre à genou un hôpital jadis solvable. Le Sames se réserve le droit de mettre en place un plan d’action pour lutter contre les dérives constatées», relate le communiqué.
Le Syndicat encourage les agents de santé pour leur engagement dans cette lutte solitaire et appelle la population sénégalaise pour le respect des mesures barrières et l’adhésion massive à la vaccination, en dehors de toutes considérations religieuses, politiques ou idéologiques. Nous gagnerons cette bataille ensemble mais aidez-nous en suivant nos conseils.
Aissatou TALL (stagiaire Actusen.sn)