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Viol et pédophilie : ce que le Nigérian de 43 ans a fait à une mineure de 12 ans

Kelvin Oluche ne va pas humer l’air de la liberté avant 2027 si le juge de la Cour d’appel suit le réquisitoire de l’avocat général qui a demandé la confirmation de la peine de 10 ans à laquelle il a été condamné en première instance. Nigérian de nationalité, il a été jugé par le Tribunal des flagrants délits de Dakar, au cours du mois d’août de l’année 2017, pour des faits de viol et pédophilie sur une fillette de 12 ans. Ce, avant la criminalisation du viol. Ayant interjeté appel pour l’infirmation de la peine, il est rejugé, hier, à la Cour d’appel de Dakar qui l’élucidera sur son sort le 08 novembre prochain.

C’est une histoire qui avait pour point de départ une dénonciation de l’enseignant de la victime, Fatima Diatta, à son père qui était de retour d’une mission. L’instituteur, qui avait constaté une métamorphose brusque de son élève, a interrogé celle-ci pour en savoir les raisons.  Ainsi, Fatima Diatta s’était confiée à lui, lui racontant qu’elle a été victime d’un abus sexuel dont l’auteur était leur voisin nigérian Kelvin Oluche.

Interrogée, la fillette, qui est seulement née en 2005 et élève en classe de 6ème à l’école Derklé, a déclaré qu’elle a été commissionnée par sa grande-sœur pour récupérer un chargeur de téléphone dans la chambre de Kelvin Oluché et ce dernier en a profité pour entretenir des rapports sexuels avec elle. Après, l’accusé lui a demandé de rentrer dans la toilette pour se nettoyer et c’est après acte que le père a consulté un médecin à l’hôpital Nabil Choucair. Celui-ci lui a délivré un certificat médical faisant état d’une déchirure hyménale ancienne.

L’accusé à l’enquête préliminaire : «c’est la grande-sœur de la victime qui m’a induit en erreur sur son âge et ma relation sexuelle avec Fina Diatta était consentante. J’avais même mis un préservatif»

Interpellé et interrogé au niveau du Commissariat de Grand-Yoff, Kelvin Oluche avait reconnu les faits, allant même jusqu’à dire que c’est la grande-sœur de la victime qui l’a induit en erreur sur son âge ; que sa relation sexuelle avec Fatima Diatta était consentante et qu’il avait même mis un préservatif. Mais, devant le juge, le prévenu a fait un revirement, en contestant toutes les déclarations faites à l’enquête préliminaire. « La fille est, une fois, venue dans ma chambre. Elle y venait même souvent pour prendre un chargeur. Et c’est sa grande-sœur qui l’envoyait. Mais je n’ai jamais violé la fillette et je ne me souviens même pas de ces déclarations qu’on vient de me coller», avait-il argué pour sauver sa peau. Malgré ses dénégations, le juge du Tribunal en charge de ce dossier lui avait infligé une peine de 10 ans d’emprisonnement ferme.

Fatima Diatta, la victime : «il a fermé la porte et m’a poussée sur le lit, avant de me déshabiller et de me pénétrer. Je ne pouvais pas crier, parce qu’il avait mis un oreiller sur mon visage»

Hier, aussi, lors du procès en appel, l’accusé a persisté dans ses dénégations. «Je ne l’ai jamais violée. Ce n’est même pas envisageable, parce que je vis en concubinage», se défend-t-il. Quant à la victime, elle n’a pas bougé d’un iota sur sa déclaration servie, depuis le début de l’enquête. «J’ai été abusée par le prévenu Kelvin Oluché, lorsque j’allais chercher un chargeur pour ma grande-sœur. Devant mon refus, il a fermé la porte et m’a poussée sur le lit, avant de me déshabiller et de me pénétrer. Il ne m’a pas menacée avec un couteau. Je ne pouvais pas crier, parce qu’il avait mis un oreiller sur mon visage», accuse la partie civile, de plus belle.

Me Ciré C. Ly, avocat de la défense, qui demande l’annulation du jugement : «Tout ce qu’elle dit n’est qu’un tissu de mensonges»

Les déclarations de la plaignante ont été battues en brèche par Me Ciré Clédor Ly, avocat de la défense, qui les qualifie de mensonges. Ce, après avoir sollicité l’annulation du jugement, non sans avoir évoqué la nullité du procès-verbal d’enquête. «Il a été auditionné sans l’assistance de son avocat. D’ailleurs, le jugement n’a pas été motivé. Or, si le premier juge n’a pas motivé sa décision, cela veut dire qu’il est dubitatif.

La partie civile a menti. Déjà, les faits ont eu lieu, un vendredi soir, et le père dit avoir été informé le lendemain par le maître d’école de la fillette. Pis, à la Police, la fille avait dit que kelvin l’avait menacée avec un couteau, qu’il l’a repoussée sur le lit qu’il a commencé de la caresser, avant de la pénétrer», a plaidé la robe noire qui a sollicité la relaxe, au bénéfice du doute. À sa suite, le Parquet général a requis la confirmation de la décision du jugement de première instance, soit 10 ans ferme, avec un dédommagement de 1.000.000 de francs. La Cour rendra son verdict le 8 novembre prochain.

Adja K. Thiam (Actusen.sn)

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