Interpellé avec son camarade, Cheikh Diop en train de dévaliser la boutique Bassirou Diouf, le jeune Mansour Tine est attrait à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour les chefs de vol en réunion. Le montant du préjudice est estimé à 3,8 millions de francs CFA. Le juge rendra son délibéré le 2 janvier 2024.
Depuis l’année dernière, Bassirou Diouf est victime de vol. Propriétaire d’un magasin de denrées alimentaires, en l’espace d’un an, il a perdu plusieurs millions. À un pas d’embrasser la faillite, le boutiquier installe une caméra de surveillance afin de dégoter la source de son problème. En effet, à chaque fois qu’il quitte le local, deux individus s’introduisent avec une camionnette qu’ils chargent de sac d’oignons et plusieurs produits de la boutique. Il s’agit de Cheikh Diop et de Mansour Tine. Ce dernier, électricien de son état, est fraîchement de retour de France. Domicilié à Diakhaye, il a fait connaissance avec son acolyte qui lui a conseillé de transporter des marchandises. Interpellé en flagrant délit en train de dérober des produits, son compagnon a pris la poudre d’escampette.
Le jeune homme appréhendé tombe aux aveux sous plusieurs versions. Après avoir reconnu les faits qui lui sont reprochés, il soutient que c’est Cheikh Diop qui a mûri le plan. En effet, d’après ses déclarations, il était convenu d’aller vers le commerce de Bassirou Diouf pour y subtiliser des produits. Pis, lorsqu’il s’adonnait à sa mission, l’autre restait aux abords de la voiture pour faire le guet. Le sieur Tine confie aux enquêteurs : «je suis impulsif. C’est juste une mauvaise fréquentation». Le mis en cause n’a pas tardé à revenir sur ses allégations. Il indique avoir ignoré que Diop n’était pas le propriétaire du magasin. Malgré son argumentaire qui ne tient qu’à un fil, le prévenu est placé sous mandat de dépôt le 8 décembre 2023.
Après plusieurs semaines de détention provisoire, Mansour Tine est présenté aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar pour les chefs de vol en réunion. Devant le parquet, le prévenu tergiverse dans ses allégations. D’abord il connaît les chefs d’accusation avant d’indiquer : «Diop m’a engagé pour l’aider à transporter des marchandises. Il devait me payer 20 000 francs CFA. On était deux à charger le véhicule. Il m’a dit qu’il travaillait dans les locaux». Compte tenu de ces explications à dormir debout, la partie civile réclame 4 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts.
Le Ministère public pour sa part requiert l’application de la loi. L’avocate de la défense qui sollicite la relaxe évoque la naïveté du prévenu qui revient au Sénégal après 9 ans de vie en France. «Il n’a fait qu’un mois dans ce pays. Il était en possession du véhicule de sa mère. Le voleur a profité de sa naïveté pour l’embarquer dans ses manœuvres», rétorque la robe noire. Toutefois, l’affaire est mise en délibéré. Mansour Tine retourne à la citadelle du silence attendant le verdict du juge qui sera rendu le 2 janvier prochain.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)
