La pandémie de COVID-19 a secoué toute l’actualité brulante du monde depuis un bon bout de temps. Occasionnant ainsi la fermeture des universités, des lieux de cultes, … Aujourd’hui, le système éducatif sénégalais est dans une situation inquiétante et somnolente. Les étudiants constituent la composante «pré-gouvernementale» du Sénégal. Certes la communication gouvernementale sur la COVID-19 était trop axée sur la peur, la crainte, la méfiance et à la longue cela a atteint son paroxysme et l’usure du temps prend place. Les gens n’ont plus la même appréhension de la maladie même s’ils reconnaissent son existence. C’est ce qui a le plus poussé les gens à reprendre leurs vieilles habitudes celles de ne pas accorder beaucoup de crédit à la parole publique et gouvernementale. Pendant tout ce temps, les représentants d’étudiants se sont sacrifiés en restant au campus pour défendre nos intérêts et en utilisant beaucoup de stratégies de lutte pour que nous puissions retrouver les chemins des amphithéâtres. Je ne saurais être neutre et ne pas donner mon point de vue en tant qu’étudiant et particulièrement de l’UGB car ces questions nous interpellent directement ; en tant qu’étudiants et futurs cadres de cette nation, nous avons l’obligation morale et éthique de participer à la prise de conscience de notre communauté.
La « dés-attribution temporaire » des chambres et la « réattribution temporaire » par le CROUS …
« Le social au service de l’excellence » et « l’excellence au service du développement »: l’UGB doit son excellence à cette bonne et belle socialisation tant cultivée depuis sa création. Une codification provisoire comme solution d’après le CROUS, reste une source de tensions qui pourra semer les germes de la terreur, de l’intolérance, de la division et de la scission. Cette codification entrainera beaucoup de bouleversements et les conséquences ne seront pas uniquement d’ordre social mais social et pédagogique. Et cela affectera le crédo tant chanté « université d’excellence ». Le mieux serait de laisser les étudiants aller dans leurs chambres et les autres qui n’ont pas de logements peuvent occuper le Village P déjà réceptionné. Il ne faut pas chercher des problèmes là où il n’y a pas de problèmes. Toute personne qui connait l’UGB sait que le social est très impactant sur le pédagogique. De bonnes conditions sociales permettent à l’UGB de retrouver son essence naturelle et originelle faite de paix, de solidarité, de cohésion sociale, d’excellence et surtout de tolérance. Le phénomène de l’héritage des chambres a toujours été le point fort de l’UGB et a favorisé la bonne cohésion sociale. Dans toute société normale, il y’a des règles qui sont établies et qui doivent être respectées par tous. Mais malheureusement, lorsque la parole d’une autorité qui doit être une langue d’évangile perd sa crédibilité, ses actes ne pourront nullement faire l’objet d’une acceptation par sa communauté. Ce qui règle le problème reste un dialogue fécond avec les représentants d’étudiants sur les préoccupations majeures des étudiants à savoir la question de l’eau, de l’électricité, de l’assainissement, de nouveaux blocs pédagogiques, d’un nouveau restaurant universitaire, d’un centre hospitalier digne de ce nom et qui pourra assister les étudiants en temps réel, … Il y’a d’autres préoccupations plus urgentes et plus pressantes à l’UGB que cette « codification provisoire » qui soulèvent déjà beaucoup de rebellions au niveau des réseaux sociaux. D’après tout ce qui a pu se passé récemment à l’UGB, les autorités devraient réfléchir mûrement sur les décisions qu’elles prennent à l’endroit car l’histoire a montré que de mauvaises décisions conduisent inéluctablement à des conséquences désastreuses, néfastes et à la limite irréparable. La loi du forcing et le « Manu militari » ne marchent pas et risquent de rouvrir la boîte de Pandore.
Le « Retour Graduel » des étudiants …
La situation actuelle de la pandémie dans le pays reste connue de tous et les cas communautaires dans la région de Saint-Louis augmentent considérablement depuis quelques temps. Un retour progressif serait la chose la plus judicieuse dans la mesure où le nombre pourra être bien gérer et contrôler. En plus, beaucoup d’étudiants sont souffrant (Asthmes, drépanocytose, diabète, …) et lorsque le coronavirus les attaque, les choses vont s’empirer et il y’aura une panique générale qui va entrainer certainement un regain de surface du nombre de cas de coronavirus. Connaissant la situation complexe de l’UGB, les étudiants ne veulent pas perdre encore une année et c’est une chose compréhensible. Mais face à cette situation, il faudra savoir que chaque décision a des conséquences et des conséquences qui engendrent un MAL quel que soit la décision qui sera prise. Et entre le Mal et le Moindre Mal : je choisirai le Moindre Mal à savoir celui d’un retour graduel et progressif spécifique pour chaque Unité de Formation et de Recherche (UFR) incluant ainsi la sécurité sanitaire, hygiénique et surtout pédagogique. La situation pédagogique de l’UGB est marquée par des chevauchements rocambolesques et continuels et c’est la cause principale de la réaction bouillonnante des étudiants ces temps-ci. Quand même chaque UFR dans son conseil doit analyser la situation de manière froide et de dire les niveaux qui peuvent revenir au campus en se basant évidemment sur le calendrier universitaire déjà voté par ce même conseil. La CESL en son communiqué N° 00015 du 20 Juin 2020 a milité officiellement sur un retour progressif en alertant l’opinion nationale et internationale sur l’urgence d’un retour des étudiants progressivement et les autorités n’avaient pas voulu en ce moment-là comprendre le libellé du sujet sur cette question. Et par conséquent, elles n’ont pas accordé de l’importance aux propos des étudiants qui pourtant jouissent d’une pertinence sans commune mesure. Avec l’utilisation de la prospective de Gaston Berger, si les acteurs universitaires ne s’entendent pas sur cette reprise, on tendra malheureusement vers une crise universitaire qui affectera non seulement la situation pédagogique mais aussi la situation sanitaire du pays.
Mes propositions de solutions :
¨ D’abord, que le CROUS renonce à sa volonté d’une dés-attribution temporaire suivie d’une attribution provisoire. Les étudiants de la première vague n’ayant pas de logement peuvent loger provisoirement dans les chambres des étudiants de la deuxième vague comme cela se fait durant les grandes vacances ;
¨ Ensuite, réserver le village P pour les cas suspects éventuels de COVID19 ;
¨ Un retour progressif favorisant une certaine maitrise de la crise sanitaire avec les mesures d’accompagnement qui sied. Il faut un « dé-corporatisme » des différents acteurs universitaires pour une volonté commune : Sauver l’année avec une certaine maîtrise de la situation sanitaire.
Alioune GUEYE Etudiant, Université Gaston berger de Saint-Louis Gueye.alioune2@ugb.edu.sn