Dans ce pays, nous avons la fâcheuse habitude de nous mettre à pleurnicher, après le pire. Alors que nous sommes très souvent, pour ne pas dire toujours, les auteurs de nos propres malheurs. La preuve, les feux de brousse, c’est nous qui les commettons. La plupart du temps, notre indiscipline nous amène à griller un mégot de cigarette que nous ne prenons pas la peine d’éteindre.
Les accidents de la circulation avec leur lot de morts, c’est encore nous. Même si nous sommes ô combien enclins à accuser ‘’Satan’’, des forces obscures ou Dieu. Nous nous réfugions, dans bien des situations, derrière la fameuse excuse : c’est le fruit du ‘’ndogalu yala’’ (volonté divine).
Les accidents en mer, comme le naufrage du bateau ‘’Le Joola’’, ça porte aussi les mêmes empreintes de la négligence. Le chavirement de la pirogue transportant 70 femmes de Bettenty et ayant fait 21 victimes, c’est aussi l’homosénégalensis. Et à chaque fois, on organise des funérailles, porte le masque des mauvais jours, pour essayer de se faire sérieux, distribue des billets de banque aux familles des victimes, puis paf, dès le lendemain, on commet à nouveau l’irréparable.
Pour les incendies dans les marchés, inutile d’aller jusqu’au ciel pour en dénicher un accusé : c’est toujours nous. Parce que nous sommes coupables de branchements électriques clandestins, d’occupation anarchique des espaces. Le défaut d’approvisionnement en eau des bouches d’incendie, également, c’est nous. Bref, dans ce merveilleux pays, nous avons une longue tradition avec le délit.
Maam Sagar (Billet SourceA)