Les maladies non transmissibles qui touchent tous les pays du monde sont responsables de plusieurs décès par an au Sénégal. Elles compromettent les progrès en cours pour l’atteinte des objectifs de développement durable (Odd) à l’horizon 2030. C’est pourquoi le Sénégal qui fait face à la double charge de morbidité́ et de mortalité liée à ces pathologies mise sur la Couverture sanitaire universelle (Csu) «qui est un mécanisme pour assurer un accès équitable partout et pour tous». Le ministère de la Santé et de l’Action sociale, sous le leadership du président de la république Macky Sall, a érigé l’accès équitable à des services socio-sanitaires de qualité au rang de priorité nationale. En effet, informe le document, conformément au Plan Sénégal Emergent (Pse) et au Plan national de développement sanitaire et social (Pndss) 2019-2028, le gouvernement du Sénégal a mis en place plusieurs stratégies innovantes pour réduire les inégalités d’accès aux prestations socio-sanitaires.
Le ministère de la Santé renseigne également que pour les maladies non transmissibles, des investissements efficients ont été consentis pour accroitre la sensibilisation et l’éducation sanitaire, la détection et le dépistage précoces, la prise en charge adéquate. Toutefois, pour faire face à ces maladies, le ministère de la Santé a adopté plusieurs stratégies qui ont été déjà mises en œuvre et qui tournent autour de différents points tels que : la diminution des facteurs de risque comportementaux, l’amélioration de l’égalité des chances dans l’accès à la prise en charge, la promotion et la prévention des MNT, le renforcement des compétences individuelles en matière de santé et de lutte contre les MNT. «Des enjeux majeurs sont aussi à considérer à savoir la collaboration intra-sectorielle multidisciplinaire et multisectorielle, la consolidation des environnements favorables à la santé, l’amélioration de la prise en charge des MNT, le renforcement de la recherche et du suivi/évaluation», lit-on dans la note.
Dans le cadre de la décentralisation du dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus ; il y a aussi la formation des professionnels de santé et l’équipement des structures ; des unités de dépistage et de traitement des lésions précancéreuses du col de l’utérus ont été mises en place dans 71 structures sanitaires, dont 11 proposent un dépistage de haute performance avec la disponibilité de tests HPV (Virus du Papillome Humain : pour dire que notre pays va ainsi au-delà des tests classiques basés sur l’utilisation du lugol). «En outre, des Cliniques du Diabète et de l’Hypertension artérielle ont été mises en place dans des centres de santé pour renforcer le dépistage et la prise en charge de proximité de ces affections. Concernant la maladie rénale chronique, des mesures évolutives importantes sont prises par l’Etat du Sénégal par rapport à l’accessibilité géographique et la gratuité de la dialyse dans le service public. Ainsi, de trois centres de dialyse en 2010, notre pays est passé à 23 centres de dialyse dans les structures publiques en 2023», martèle le document.
Dans le domaine de l’accès aux médicaments, le ministère a annoncé la subvention de la chimiothérapie pour un montant d’un milliard de Francs CFA. Ce qui permis de rendre gratuite la chimiothérapie pour le cancer du sein et du col de l’utérus, et de subventionner celle des autres types de cancers à hauteur de 40 à 50% selon le schéma thérapeutique. Pour l’exercice 2023, ce budget a connu une hausse de 500 millions. De plus, la subvention pour l’insuline est passée de 300 à 500 millions pour le traitement du diabète. Aussi, pour la formation continue à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, des guides de prise en charge ont été élaborés sur les maladies respiratoires chroniques (asthme, bronchopneumopathie chronique obstructive) et hématologiques notamment la drépanocytose et l’hémophilie. Au titre de la prévention de maladies du sang, l’appel est lancé aux communautés pour une meilleure compréhension des risques liés aux mariages consanguins.
Les médicaments et les produits de santé occupent une place importante ; c’est ainsi que la Pharmacie nationale d’Approvisionnement (PNA) a été renforcée pour une meilleure disponibilité des médicaments à tous les niveaux de prestations ; l’homologation, le contrôle de qualité et la régulation du marché sont assurés par l’Agence de Réglementation pharmaceutique. Toujours dans le cadre de la Couverture sanitaire universelle, une attention particulière est réservée aux couches vulnérables, en particulier celles vivant avec un handicap dont l’enrôlement dans les mutuelles de santé et les bourses de sécurité familiale a été facilité, depuis 2014, par l’instauration de la carte d’égalité des chances. «Notre engagement en faveur de la Couverture sanitaire universelle (CSU) sera encore plus fort. Il doit aussi être renouvelé et pérennisé à travers des initiatives innovantes qui rendent nos systèmes sanitaires performants et résilients», conclut la note.
Mansour SYLLA (Actusen.sn)