Agée de 54 ans, Cecile Françoise Claude Biagui est accusée d’avoir escroqué un enseignant dénommé Malick Diop. Domiciliée à Ouakam, elle a initié le fonctionnaire dans ce registre de money numérique. Le préjudice est estimé à 500.000 francs CFA.
Madické Diop a été dupé comme un débutant. Enseignant de son état, il est tombé dans le piège de la cryptomonnaie. De l’argent fictif générant un placement de capital pour un versement indéterminable mais incertain. Malgré son niveau académique notoire, il a cru à ce rêve de dormir debout. Fort de cela, il s’est fait grugé de la somme de 500.000 francs Cfa par une dame dénommée Cecile Claude Françoise Biagui. Cette dernière, vendeuse de produits bio, s’est tournée vers le secteur du crypto. Initiée par une certaine Salim, elle est chargée de recruter de part et d’autres des investisseurs. C’est ainsi qu’il a rencontré le plaignant par l’intermédiaire d’une certaine Sophie, sa collègue, enseignante. À cause d’elle, Madické a pris confiance et s’active à son tour dans cette pratique. En échange, un investissement de 500.000 francs CFA soit un dividende hebdomadaire de 15.000 F, pendant les 6 premiers.
Si les trois premiers mois sont passés crème, la remise s’est stoppée nette au second trimestre. Céline Biagui ne respecte plus les clauses du contrat. Madické qui ne voit plus l’affaire en bon train, demande le remboursement de son investissement. Mais c’était sans savoir que sa tutrice dans le milieu n’était qu’intermédiaire. Malgré cela, il a reçu 200.000 francs et il reste un reliquat de 300.000 francs CFA. Découragé des promesses non tenues de sa collaboratrice, Madické Diop a porté l’affaire en justice.
Comparue librement, Cecile Claude Françoise Biagui s’est présentée devant les juges du tribunal des flagrants délits de Dakar, ce lundi 22 janvier 2023. À l’enquête comme à la barre, la prévenue tente de faire porter le chapeau à un certain Salim qui serait son patron. Elle confie avoir investi 40 millions de francs CFA en vain. Toutefois, il ressort de la procédure qu’en plus du contrat établi par elle, l’argent lui a été versé main à main. La constance de ces faits cristallise sa culpabilité. La parquetière, dans cette même logique indique : «si vous étiez juste l’intermédiaire votre rôle devrait se limiter juste à mettre en rapport les deux parties. Mais vous avez signé le contrat».
À titre de témoin, Sophie appuie son collègue et confirme : «elle s’est présentée comme gérante. Je ne poursuis personne parce que j’assume. Je sais que dans la crypto parfois ça marche comme ça peut foirer à tout moment». A cet effet, la partie civile demande la restitution de son argent, soit 300.000 f. La représentante du procureur à son tour requiert l’application de la loi pénale. Tandis que la défense sollicite la relaxe. L’avocat demande au tribunal de porter une attention sur la base du contrat qui est effectivement un contrat d’investissement. Donc à risque. «L’abus de confiance n’est pas constitué. Les victimes de Salim sont plus d’une cinquantaine», renseigne-t-il avant d’ajouter que la somme qui a été remise à Françoise a été utilisée conformément aux instructions de Mr Madické Diop.
Dans ces conditions, la robe noire qui espère que le tribunal ne puisse entrer en voie de condamnation demande le renvoi de la prévenue à des fins de la poursuite. Toutefois, Cecile Françoise Claude Biagui va prendre son mal en patience. Le tribunal situera le 29 janvier prochain.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)