Le climat politique est très tendu ces derniers jours au Sénégal depuis l’approbation du projet de loi portant report de l’élection présidentielle acté par l’Assemblée nationale. Une situation qui a fait réagir l’Action pour les droits humains et l’amitié (ADHA). Dans un communiqué, Adama Mbengue et Cie se disent préoccupés par le devenir du Sénégal et appellent à la restauration du calendrier électoral. «L’Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) reste profondément préoccupée par les mesures prises aux fins de repousser de plusieurs mois l’élection présidentielle au Sénégal initialement prévue le 25 février 2024. Une telle initiative entache notre longue tradition démocratique et ouvre ainsi une période de grande incertitude au Sénégal », lit-on dans le document. Selon l’Adha, « la modification de l’article 31 permet de proroger de fait la durée du mandat du Président de la République qui pourtant ne peut l’être, d’autant plus que frappée d’intangibilité à travers l’article 103 de la Constitution du Sénégal ».
L’Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) parle d’un forcing, qui selon elle, a abouti au prolongement du mandat présidentiel et constitue le recul démocratique le plus notoire des deux dernières décennies. « En constatant la violation de la Constitution en son article 103 et aussi le changement anticonstitutionnel au regard de la charte africaine de la démocratie des élections et de la gouvernance, ADHA rappelle que la liberté de manifester permet à tous les citoyens d’exprimer, à titre individuel ou collectif, leur désaccord et de chercher à influencer ou à renforcer les processus d’adoption des décisions politiques », souligne le communiqué. A l’en croire, « la période préélectorale est assurément une période test pour les droits humains et la bonne gouvernance. Action pour les Droits Humains et l’Amitié (Adha) rappelle que la Constitution est au-dessus du Président de la République qui ne peut reporter l’élection présidentielle à l’état actuel du processus électoral.
L’Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) interpelle l’État du Sénégal et lui recommande « de poursuivre le processus électoral enclenché ; de respecter le droit des libertés d’expression et de manifestations pacifiques du peuple sénégalais comme le stipule la Constitution ; d’assurer aux candidats retenus un bon déroulement de leur campagne, dans la paix et la sérénité ; de veiller à la liberté d’expression, à la transparence et à la régularité des élections avant le 2 avril 2024 ». Adha a également recommandé « à la société civile, à la Cedeao, à l’Union européenne et à la Communauté internationale d’accompagner le Sénégal jusqu’au terme du processus électoral ; à certains députés, certains membres de la société civile, chroniqueurs et journalistes, partisans du report des élections, de savoir raison garder ; et à l’État de cesser les arrestations arbitraires, de libérer tous les détenus d’opinion et politiques ». Action pour les Droits Humains et l’Amitié « exige à l’État de prendre en toute urgence les mesures nécessaires pour rétablir le calendrier électoral, conformément aux dispositions de la Constitution du Sénégal. Elle exige aussi à l’État la restitution de la licence de WALF TV ».
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