A l’instar des autres pays du monde, le Sénégal est résolument engagé dans la lutte contre la fraude, la corruption et l’enrichissement illicite. C’est ainsi que depuis 2019, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption a initié une mission nationale de prévention, visant à faire tous les départements du pays, afin de sensibiliser contre ces fléaux.
François Ndiaye, chef du département de prévention à l’Ofnac : « la fraude et la corruption sont en train de miner l’économie du Sénégal »
Le choix de Dakar pour clôturer, hier, cette tournée nationale n’est pas fortuit. « Le département de Dakar est très particulier dans la mesure où la plupart des activités économiques, culturelles, politiques au Sénégal trouvent, ce que je peux dire, leur point d’ordre ici », explique d’emblée François Ndiaye, chef du département de prévention à l’Ofnac.
Mamadou Lamine Ngom, adjoint au préfet de Dakar : « au-delà d’être la capitale, Dakar (…) devient immédiatement une zone de tension. Les risques de fraude et corruption sont beaucoup plus élevés à Dakar que partout ailleurs »
En effet, la mission nationale de prévention recevait hier quelques autorités administratives, des élus territoriaux, des chefs de services et techniques, autres membres des organisations communautaires de base, les associations de jeunes, les associations de femmes, mais également les imams et prêtres pour les sensibiliser sur les conséquences de la corruption, afin qu’ils sensibilisent, à leur tour, leurs communautés respectives.
« La fraude et la corruption sont en train de miner l’économie du Sénégal. De par sa position internationale, Dakar doit en grande partie s’armer pour ne pas tomber sous ces fléaux. Les acteurs ici présents doivent être des relais de la mission de l’OFNAC dans ce sens », soutient François Ndiaye.
« Le département de Dakar est très particulier dans la mesure où la plupart des activités économiques, culturelles, politiques au Sénégal trouvent leur point d’ordre ici », renseigne François Ndiaye
Se caractérisant par sa forte population, Dakar est ainsi une zone où les risques de fraude et de corruption sont plus élevés. « Au-delà d’être la capitale, Dakar est caractérisée par de fortes densités. Ce qui fait qu’elle devient immédiatement une zone de tension. Les risques de fraude et corruption sont beaucoup plus élevés à Dakar que partout ailleurs. C’est pourquoi, au moment d’élaborer la convocation, nous avons pris sur nous de convoquer le maximum de cibles possibles », renchérit l’adjoint au Préfet de Dakar, Mamadou Lamine Ngom. Le préfet ayant constaté la démission de Barthélémy Dias de poursuivre : « on peut même dire que Dakar est une zone dans laquelle les gens ont érigé comme règle la quête de la survie. Et quand on parle de quête de survie, c’est évident que les risques de corruption seront élevés. »
Mamadou Lamine Ngom : « Dakar est une zone dans laquelle les gens ont érigé comme règle la quête de la survie. Et (…) c’est évident que les risques de corruption seront élevés »
C’est ainsi qu’il fallait, selon les autorités, tenir ce comité départemental de développement (CDD) de sensibilisation contre la fraude, la corruption et l’enrichissement illicite. « L’objectif du CDD est de permettre aux chefs de services ici présents, aux acteurs culturels, aux acteurs politiques, aux décideurs d’être des relais de notre mission de sensibilisation », dira François Ndiaye.
« Des personnes influentes qui, lors des cérémonies religieuses, lors des prières, lors des messes qui sont célébrées peuvent prêcher la bonne parole et faire de sorte que la population, de manière générale, soit sensibilisée afin de renverser la tendance et de faire de notre pays un pays intègre », ajoutera à son tour Mamadou Lamine Ngom. Toutefois, ils n’ont pas jugé nécessaire de donner pour le moment l’indice de perception de la corruption, estimant qu’il s’agit d’un contexte assez sensible.
Actusen.sn