- Les marchés sur les cartes d’identité, les passeports et les permis de conduirepermettront à ces groupes étrangers d’encaisser pas moins de 100 milliards pour des services qui peuvent être réalisés par des structures nationales.
- Le secteur de la téléphonie est contrôlé presque entièrement par des sociétés d’intérêt étranger. Les enjeux financiers, de sécurité et de contrôle dans ce secteur sont suffisants pour que nous en gardions un contrôle national. Le secteur génère des bénéfices déséquilibrés par rapport à son caractère de service public.
- Huawei et le réseau de l’Etat. Nous avons accepté de confier la construction du réseau de l’Etat à des sociétés sans transfert de technologie, nous plaçant ainsi dans une dépendance dangereuse, préjudiciable à notre sécurité nationale. L’ADIE reste une structure inutile. Elle vient encore d’avaliser une autre phase de de près de 55 milliards, encore sur emprunt. Au total plus de 150 milliards ont été empruntés et dépensés sans résultat conséquent.
- Presque tous les systèmes informatiques de l’Administration sont confiés en réalisation aux groupes étrangers. (Trésor, Finances, Impôts et la plupart des départements sectoriels).
- Le cas d’ATOS est parlant. Cette société n’ a rien investi au Sénégal et va se retrouver à la tête du secteur des services numériques grâce à un marché de 8 milliards du MEF (sur prêt de la banque mondiale), l’influence manifeste de Mr Thierry Breton, ex-ministre du budget de la France avec l’appui de notre propre président. Ce dernier n’a jamais appuyé les sociétés locales, et ne s’est jamais déplacé pour les encourager. Il l’a fait pour ATOS.
- Le Parc des technologies numériques. Korea Telecom n’a pas réalisé sa promesse de réaliser un parc technologique à Dakar mais finira probablement par se faire payer 30 milliards avec ATOS pour réaliser le parc des technologies numériques sur emprunt de l’Etat. Les sénégalais s’endetteront encore pour enrichir ces sociétés.
- Les retombées du secteur numérique font l’objet d’une gestion gabégique. Personne ne sait comment les redevances du secteur sont utilisées du fait de la parafiscalité. Elles sont captées pour un usage politique par l’ARTP. Et pour cause, les responsables de ce secteur sont nommés du simple fait des proximités politiques qu’ils ont avec l’autorité. Que ce soit l’ARTP ou le ministère. C’est étonnant pour des ministères techniques. Tout cela participe à une mauvaise gestion des décisions comme le renouvellement des licences d’Orange ou l’octroi de la 4 G.
Finalement, sur 10 ans, au total, c’est plus de 1000 milliards de bénéfices qui seront réalisés par les groupes étrangers dans le secteur des TIC. Aucun groupe national n’émerge dans ce paysage parmi les principaux bénéficiaires. Où est le schéma de développement dans cette orientation de notre secteur numérique ?
Amadou Gueye/ Coordonnateur de l’UNIS