Double buteur lors du succès des Bleus sur l’Irlande en huitième de finale de l’Euro (2-1), Antoine Griezmann a encore été décisif. C’est pourtant plein d’humilité que l’attaquant de l’équipe de France s’est présenté devant la presse ce lundi, revenant sur la révolte des joueurs après la pause. »Quand l’arbitre a sifflé le penalty je me suis dit, comme tous les Français: ‘Fait chier, va falloir courir après le score !' » Sans filtre, Antoine Griezmann a raconté ce lundi aux journalistes comment il avait vécu ce France-Irlande crispant, passant du statut d’attaquant frustré loin du but adverse à héros national. Positionné sur l’aile droite en début de partie, l’attaquant de l’Atlético a basculé dans l’axe lorsque Didier Deschamps est modifié son schéma pour passer en 4-4-2, inscrivant deux buts.
« J’ai assez de liberté, à droite ou dans l’axe, confie Griezmann. A droite, le coach me demande d’être entre les lignes, de rentrer dans l’axe mais je laisse un boulevard côté droit et ça fait décaler tout le monde. Dans l’axe avec Coman à droite, c’était plus facile, j’étais plus libre, je faisais un peu ce que je voulais. » Un ajustement tactique accompagné d’une révolte mentale survenue dans les vestiaires à la pause. « On s’est dit les choses, qu’il fallait se bouger le cul et qu’on montre qui était l’équipe de France. On s’est dit qu’on allait passer pour des cons. Le coach a fait des choix tactiques qui nous ont aidés. Je suis très fier de l’effort du groupe et de la réponse qu’on a donnée. »
« Je m’en fous de comment on joue »
« On parle souvent de notre style de jeu, se justifie le natif de Mâcon. C’est vrai que nos premières minutes sont mauvaises ou très mauvaises, il faut s’améliorer mais quand on gagne, moi je m’en fous de comment on joue ! Les matches sont compliqués, les adversaires nous attendent mais plus on avance dans le match plus la défense est fatiguée et c’est là que l’adversaire a moins de jus et on fait mal. Les joueurs qui rentrent nous font beaucoup de bien. Ce n’est pas bon pour le cœur des français mais tant qu’on gagne… C’est une compétition compliquée, il faudra faire beaucoup d’efforts mais on a l’équipe pour aller au bout. »
L’équipe et le mental. Sous le feu des critiques en début de tournoi, Antoine Griezmann a été fort dans les actes et le discours suit. « Les critiques, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, il faut les prendre et les accepter, c’est le métier. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même d’avoir loupé deux occasions contre la Roumanie. » Celui qui compte désormais trois buts dans cet Euro est-il devenu le leader des Bleus ? « Le leader, pour moi, c’est tout le groupe. Les buts et les passes décisives c’est tant mieux mais c’est le collectif avant tout. A l’Atlético aussi on me dit que je suis leader, ça ne me pèse pas trop. » S’il empile les buts en sélection comme en club, tout ira pour le mieux !