A Rewmi, la valse de démissions se poursuit. En effet, l’un des plus brillants esprits de cette formation politique, en l’occurrence l’ancien député Thierno Bocoum a claqué la porte de Idrissa Seck.
A cet effet, Actusen.com, qui a cherché à comprendre pourquoi dans ce Parti, on a du mal à trouver le garrot qui sied, pour arrêter l’hémorragie qui mine ses rangs, a pu accrocher quelques camarades du Président du Conseil départemental de Thiès.
Qui, sous le couvert de l’anonymat, indexent, pêle-mêle, les trois raisons du mal Idrissa Seck. Lesquelles ont pour noms : léthargie dans les instances de Rewmi, le manque de sociabilité de Ngorsi, l’omniprésence et l’omnipotence de Déthié Fall. Au point qu’il soit rebaptisé par certains de ses camarades de Parti, «le Aliou Sall et le Karim Wade» de Rewmi. Décryptage!!!
«Le Président Idrissa Seck est au début et à la fin du mal qui décime notre Parti, «Rewmi». Il ne s’occupe ni du Parti, ni de nous, ses camarades qui l’accompagnent, pendant une décennie ou plus». Cette lourde charge porte les empreintes d’un responsable du Parti de l’ancien Premier ministre et ex-maire de Thiès.
Pour convaincre les plus sceptiques, il indexe, d’abord, «l’omniprésence et l’omnipotence de son Vice-président, Déthié Fall, à la tête de Rewmi. En d’autres termes, beaucoup pensent que ce n’est plus Idrissa Seck qui est le patron de ce Parti. Mais plutôt Déthié Fall, lui-même».
A Rewmi, l’omniprésence et l’omnipotence de Déthié Fall, «le Aliou Sall et le Karim Wade» irritent plus d’un
Dans son réquisitoire de feu, notre interlocuteur affirme : «Vice-président de Rewmi, Chargé des cadres du Parti et Directeur des Structures, Déthié Fall est, en termes de cumul des fonctions, notre Aliou Sall, et notre Karim Wade du temps du règne de son père de Président Abdoulaye Wade».
Comme pour confirmer les écrits de Actusen.com, à la veille des élections législatives. Lorsque votre site renseignait que Thierno Bocoum, aujourd’hui, démissionnaire, avait été zappé par son propre Parti, au moment même où la Coalition «Mankoo Wattu Seneegal» déposait sa liste d’investis au cœur du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique.
Selon ce haut responsable de Rewmi, «hier, c’était Omar Sarr, Me Nafissatou Diop Cissé, Oumar Guèye, entre autres ; aujourd’hui, c’est le très dynamique et pertinent Thierno Bocoum ; demain, ce sera un autre qui partira». Car, selon notre interlocuteur, «le Président Idrissa a troqué le Parti contre je ne sais quoi. C’est Déthié Fall qui fait et défait et Rewmi est en train de le payer très cher».
Léthargie continue : aucune Instance ne vit ; difficile de se souvenir de la dernière réunion du Secrétariat national
Autre reproche fait au Président du Conseil départemental de Thiès : la léthargie qui prévaut au sein de son Parti. «Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, aucune instance de Rewmi ne fonctionne. Les Femmes, les Jeunesses, le Secrétariat national, rien ne bouge et rien ne change. Tout est à l’arrêt. Pas de réunions, pas d’évaluation d’après-élection, rien, nada», râle-t-on, assez souvent, dans les rangs du Parti.
A cet effet, commente un responsable de Rewmi : «pour dire vrai, je ne me souviens pas de l’année à laquelle le Secrétariat national de notre Parti s’est réuni. A l’approche des élections, on fait quelques bruits dans les médias ; puis, paf, silence-radio.
Pour les dernières élections législatives, les rares fois où Rewmi a bougé, c’est dans le cadre de la Coalition «Mankoo Taxawu Seneegal». Encore que seuls Idrissa et Déthié Fall agissaient au nom et pour le compte du Parti, sans que la base n’en ait son mot à dire, à travers des réunions de ses instances».
D’ailleurs, prédit un autre responsable de Rewmi, «demain, que nul ne soit surpris d’entendre qu’un autre camarade est parti. Depuis quand vous n’entendez plus parler Abdourahmane Diouf, qui est un brillant esprit ?
Cela fait des lustres qu’il s’est éclipsé. Parce qu’il le dise ou pas, il n’est pas content. Et il n’est pas le seul. Tous vont finir comme Thierno Bocoum, qui, après 14 longues années de compagnonnage avec Idrissa Seck, a fini par jeter la manche après la cognée».
Le manque de sociabilité de Idrissa Seck indexé : certains de ses camarades disent ne le voir qu’en cas de décès
Toutefois, ce n’est pas seulement son management qui est décrié. Loin s’en faut ! A Rewmi, on dénonce, également, le manque de sociabilité de l’homme envers les siens. «Idrissa Seck fait du relationnel le cadet de ses soucis. Il est rare, voire impossible de voir le Président du Conseil départemental de Thiès dans les mariages et autres baptêmes de ses camarades.
Personne n’attend rien de lui, parce que tous conviennent qu’il n’a pas les moyens d’assister, financièrement, ses camarades. Mais cela fait chaud au cœur de le voir souvent aux côtés des responsables de Rewmi, à l’occasion des cérémonies familiales», reproche-t-on à l’ancien maire de Thiès.
Un responsable joint par téléphone par Actusen.com en rajoute une couche : «les seules fois qu’on le sent, parfois, c’est quand on perd un être cher. A pareille occasion, il peut, plusieurs semaines, voire des mois après le décès, effectuer le déplacement au domicile de la famille éplorée».
Bref, par la magie d’un raccourci rapide, on pourrait résumer la vie en cale sèche de Rewmi par : «thiowli, thiowli, Ngorsi-la» (Idy est en amont et en aval de tout le mal du Parti».
Daouda THIAM (Actusen.com)