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Le président de la Catalogne entend appliquer le résultat du référendum

Le président de la Catalogne Carles Puigdemont a tenu mercredi 4 octobre au soir un discours de défiance, au cours duquel il a reproché au roi Felipe VI de ne pas reconnaître les aspirations du peuple catalan. Sans prononcer le terme d’indépendance, le dirigeant séparatiste a réaffirmé son intention de mettre en œuvre le résultat du référendum. Il a toutefois laissé la porte ouverte au dialogue. Une porte aussitôt refermée par Madrid.

Dans son discours du 4 octobre, Carles Puigdemont a adressé des critiques cinglantes au monarque espagnol, qui avait accusé la veille les dirigeants catalans de mettre en danger la stabilité de toute l’Espagne. « Le roi s’approprie le discours et les politiques du gouvernement de [Mariano] Rajoy – catastrophique en ce qui concerne la Catalogne – ignorant délibérément les milliers de Catalans qui ne pensent pas comme eux, qui sont victimes d’une violence policière qui a heurté la sensibilité du monde entier », a-t-il affirmé.

Aux yeux du dirigeant catalan, « le roi a manqué hier une opportunité de s’adresser à tous les citoyens. La Constitution lui octroie un rôle modérateur, qu’il n’a pas montré et auquel il a tourné le dos », lors de son discours de la veille.

Carles Puigdemont a laissé « une porte ouverte au dialogue et au respect d’autrui », malgré l’opposition de Madrid. Une offre rejetée à peine quelques heures plus tard par le gouvernement de Mariano Rajoy. Dans un communiqué, ce dernier affirme : « si M. Puigdemont veut parler ou négocier, ou envoyer des médiateurs, il sait parfaitement ce qu’il doit faire auparavant : se remettre dans le chemin de la loi, qu’il n’aurait jamais dû quitter ».

Eviter l’affrontement et garder le cap ?

Le contraire de ce que le président de la Catalogne a martelé au cours de son discours : « nous n’allons pas bouger. Mon gouvernement ne va pas dévier d’un seul millimètre de l’engagement de paix, de sérénité, mais aussi de fermeté qui est le chemin que nous avons choisi ».

Le leader catalan tente ainsi de concilier deux postures, deux positions apparemment contradictoires : en appeler à une médiation internationale pour éviter l’affrontement entre Madrid et Barcelone, et en même temps, maintenir coûte que coûte ce qu’il appelle « sa feuille de route », à savoir effectuer lundi au parlement de Barcelone une déclaration unilatérale d’indépendance.

Une perspective qu’évidemment Madrid ne veut même pas imaginer et qui supposerait, à n’en pas douter, des mesures de rétorsion allant jusqu’à la prise de contrôle total de la région de Catalogne, analyse notre correspondant François Musseau. Selon des résultats toujours provisoires, le oui à l’indépendance l’a emporté avec 90 % des suffrages sur une participation d’un peu plus de 42 %.

Rfi

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