Une enquête a été ouverte par la justice belge pour « tentative d’assassinat terroriste », au lendemain de l’attaque contre deux policières par un homme armé d’une machette, a annoncé dimanche le Premier ministre belge Charles Michel.
« Nous avons été informés par le parquet fédéral qu’une enquête a démarré immédiatement pour tentative d’assassinat terroriste (…) compte tenu d’un certain nombre d’éléments apparus immédiatement », a indiqué M. Michel, en référence au fait que l’assaillant, avant d’être abattu, avait crié « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand).
Aucun élément n’a été donné sur l’identité de l’agresseur, lors de cette conférence de presse organisée à Bruxelles à l’issue d’une réunion des services de sécurité du pays, après l’agression survenue samedi dans la ville wallone de Charleroi (sud de la Belgique).
L’auteur n’est « pas encore identifié », avait expliqué samedi soir M. Michel, « mais cela semble être de nouveau une attaque avec une connotation terroriste ».
Réuni dès samedi, l’organisme indépendant chargé de l’évaluation de la menace terroriste en Belgique a décidé de maintenir son niveau inchangé.
Celui-ci se situe au niveau 3 pour le pays de manière générale (correspondant à une menace « possible et vraisemblable »), sur une échelle en comprenant quatre. Concernant spécifiquement les policiers, ce niveau est maintenu un cran en-dessous, à un niveau 2, avec une « vigilance particulière »
– ‘Tête froide’ –
L’agression de samedi est survenue aux alentours de 16H00 (14H00 GMT) devant l’hôtel de police de Charleroi.
L’assaillant « a immédiatement sorti une machette du sac de sport qu’il portait et il a porté des coups très violents au visage de deux policières qui se trouvaient de faction en face de l’hôtel de police en criant « Allah Akbar » », avait expliqué le porte-parole de la police de Charleroi, David Quinaux, au micro de RTL-TVI.
C’est une troisième policière qui a alors ouvert le feu et abattu l’assaillant, décédé plus tard à l’hôpital.
« Les deux collègues sont hors de danger », a précisé la police de cette ville située à une soixantaine de kilomètres au sud de Bruxelles. Une des policières a été atteinte au visage, tandis que sa collègue a été plus légèrement touchée ».
Le Premier ministre belge a salué dimanche « le courage exceptionnel des policières qui ont subi cette attaque grave ».
La police « a fait ce qu’il fallait faire, et a sans doute évité de cette manière une tragédie qui aurait pu être encore plus grande », a-t-il estimé.
Nous avons « donné des indications pour élever le niveau de sécurité de nos policiers », a précisé le chef du gouvernement belge. « Nous gardons la tête froide et le sang froid », soulignant que la situation que connaissait le pays était comparable à celle d’autres pays européens.
Sur le qui-vive, la police belge a effectué des dizaines de perquisitions antiterroristes depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, préparés depuis la Belgique et auxquels ont participé des jihadistes belges.
Le pays a lui aussi été meurtri par des attentats, le 22 mars 2016, à l’aéroport international de Bruxelles et dans la station de métro Maelbeek qui avaient fait 32 morts.