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Accès frauduleux à un système informatique en vue d’obtenir, sans droit, un bénéfice économique : le tradipraticien Amadou Sall et son complice Yankhoba Dia risquent une peine ferme de 6 mois

Les nommés Amadou Sall et Yankhoba Dia ont été appelés à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour avoir soustrait frauduleusement des sommes d’argent dans des comptes orange money des gérants de multiservices et de boutiquiers. Au prétoire, Amadou a reconnu les faits, alors que son acolyte, lui, persiste dans ses contestations. Ils encourent 6 mois d’emprisonnement ferme pour les délits d’accès frauduleux à un système informatique en vue d’obtenir, sans droit, un bénéfice économique.

Âgé de 24 ans, Amadou et son complice Yankhoba Dia ont été attraits à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des délits d’accès frauduleux à un système informatique en vue d’obtenir, sans droit, un bénéfice économique. Ils sont poursuivis par des boutiquiers et des gérants de multiservices et de kiosques orange money. Les faits qui leur sont reprochés  sont établis tant dans leur matérialité que dans leur imputabilité. Le modus operandi qu’on a pu déceler à travers les dépositions des parties civiles est simple. Amadou se présente dans des services d’orange money et leur fait croire qu’il effectue un dépôt.

Ensuite, il leur demande leur téléphone portable pour faire entrer son numéro qui doit recevoir le dépôt. Ainsi, il profite de leur inattention pour ajouter un 0 au montant ou mémoriser leur code d’accès. Ce qui va lui permettre d’envoyer sur son numéro de fortes sommes d’argent. C’est à travers ce mode opératoire qu’il a retiré 850.000 francs chez Sidy Willane, 40.000 francs chez Mamadou Alpha Diallo et 333.000 francs chez Lamine Sonko. Beaucoup plus âgé qu’Amadou, Yankhoba, lui, se chargeait de transporter son complice sur les lieux ciblés à bord d’une motocyclette et le ramenait une fois leur mission accomplie. Calculant le préjudice, la Sonatel, qui aussi s’est constituée partie civile, a évalué la somme à plus d’un million de francs. Les parties civiles sont revenues sur la façon dont le prévenu les a dépouillées.

Sidy Wilane est le premier à expliquer que le prévenu est un habitué des faits. Il révèle qu’il a, plusieurs fois, porté plainte contre X quand il constatait des manquements. « Amadou Sall venait dans ma boutique pour faire des opérations de retrait. Mais à chaque fois qu’il partait, je remarquais qu’il vidait mon compte. J’ignore comment il a fait pour mémoriser mon code secret. Le jour où on l’a eu la main dans le sac, il a tout reconnu devant les policiers », raconte-t-il. À en croire les autres plaignants, c’est aussi cette même méthode qu’il a utilisée pour leur soutirer de l’argent.

Amadou Sall, prévenu : « Je n’ai pas mémorisé leur code d’accès mais, je profitais de leur inattention pour ajouter un ‘’0’’ à la somme que je voulais envoyer »

Effectivement, Amadou ne fait pas partie de ce genre de prévenu qui conteste tout une fois à la barre. Au contraire, il a facilité la tâche à la présidente en lui expliquant comment il s’est emparé des fonds des parties civiles. « Willane a raison. C’est comme ça que je lui ai dérobé de l’argent mais les autres n’ont rien compris. Je n’ai pas mémorisé leur code d’accès mais, je profitais de leur inattention pour ajouter un ‘’0’’ à la somme que je voulais envoyer », a expliqué le récidiviste qui a été condamné à Saint-Louis pour des faits similaires. Le seul problème décelé dans ses aveux est que le prévenu tentait de laver son complice à grande eau. Alors qu’il avait révélé à la police que c’est Yankhoba qui l’aidait dans ses manœuvres, Amadou a voulu faire croire au tribunal qu’il n’était pas au courant de ses agissements. C’est lui-même qui a dit aux enquêteurs que c’est Yankhoba qui recelait le butin. Toutefois, force est de reconnaître qu’Amadou ne manque pas d’esprit d’entreprise, mais malheureusement délictuel. Car, a-t-il renseigné au tribunal, avec toutes les transactions frauduleuses qu’il effectuait, il achetait des motocyclettes qu’il confiait à son acolyte. Ce dernier a déclaré devant la barre qu’il ignorait la nature délictuelle des fonds que lui remettait Amadou.

Conseil de la Sonatel : « il y a une complicité par assistance de la part de Yankhoba Dia car c’est lui qui transportait Amadou pour qu’il effectue ses manœuvres délictuelles »

Mais le conseil de la Sonatel qui s’est constituée partie civile ne croit pas un mot de ces dénégations. Pour la robe noire, il y a une complicité par assistance de la part de Yankhoba Dia. Après avoir demandé au tribunal de les déclarer atteints et convaincus des faits pour lesquels ils comparaissent, l’avocat de la Sonatel a demandé une amende de 5 millions de francs pour toute cause de préjudice. Présent à l’audience, le père d’Amadou, une sacoche à la main, a voulu payer aux parties civiles les fonds que leur a soutirés son fils. Mais, certaines d’entre elles se sont désistées. De son côté, la représentante du procureur, qui a estimé que les faits sont constants, a requis une peine ferme de 6 mois de prison.

À la suite des avocats de la défense qui ont sollicité une application bienveillante de la loi pénale, le tribunal a mis l’affaire en délibéré au 20 avril prochain.

Adja Khoudia Thiam, Stagiaire-Actusen.sn

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