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Affaire Me Padounou/ex-travailleurs de la société ‘’sen sécurité’’ : le procès renvoyé au 28 juillet

L’affaire opposant l’avocat Me Emmanuel Padounou et les ex-travailleurs de la société ‘’Sen sécurité’’ a été appelée hier à la barre de la 4ème chambre correctionnelle du tribunal de Dakar. Mais, suite à des échanges houleux entre avocats de la partie civile et quelques membres de la composition, l’affaire a été finalement renvoyée au 28 juillet à la demande des prévenus qui souhaitent saisir le bâtonnier.

L’avocat Me Emmanuel Padounou a traduit, hier, devant la barre de la 4ème chambre correctionnelle de Dakar, 4 ex-travailleurs de la Société ‘’Sen sécurité’’ qu’il avait défendus par le passé lors d’un différend qui les opposait avec ladite société. Ils sont poursuivis pour des faits de diffamation, violences et voie de fait et de menaces. En effet, après avoir aidé les prévenus à gagner le procès qui les opposait à la société, ces derniers s’en sont pris à la robe noire à qui ils réclamaient les indemnités. Selon eux, la partie civile a fait main basse sur leur dû après avoir gagné le procès. C’est ainsi que les mis en cause se sont rendus devant le cabinet de l’avocat qui était chargé de leur dossier où ils ont organisé un point de presse pour lui demander de leur restituer leur droit. Pire, ils l’ont accusé de voleur lors de ce face à face avec la presse. Irrité par les accusations de ses clients, la robe noire ne s’est pas limitée à nier les faits, mais a porté plainte contre quatre d’entre eux, notamment Khalil Ndiaye, Mamadou Moustapha Sy, Pape Fodé Barro et Sidy Bodian.

Mamadou M. Sy, prévenu : « J’ai saisi pas mal d’avocats et je ne parvenais pas à le faire parce qu’ils m’ont dit qu’ils n’allaient pas faire face à un collègue. »

Devant le juge, hier, les prévenus ont, à l’unanimité, réfuté les accusations qui pèsent contre eux. Toutefois, ils ont reconnu s’être rendus devant les locaux de l’étude de l’avocat et  l’avoir accusé de voleur. Tentant de se justifier, leur porte-parole Mamadou Moustapha Sy déclare : «Nous étions au nombre de 52 personnes lors de ce point de presse. Et moi, en tant que porte-parole, j’ai demandé à mes collègues de ne pas aller à cette rencontre sans les journalistes puisque je le connais bien. Dans mes propos, j’ai dit que les autorités judiciaires devraient nous départager à propos de notre contentieux. Et j’ai saisi le bâtonnier à plusieurs reprises. J’ai dit que nous voulons attirer l’attention des autorités nationales et internationales sur les agissements peu orthodoxes de Me Padounou parce qu’il a volé notre argent. »

Etayant ses allégations, il poursuit : « Il nous avait demandé de ne pas encaisser nos chèques et aussi d’aller à notre audience. Et lorsque le dossier a été jugé par le tribunal du travail, il nous a fait savoir que c’était fini. Ce, avant de nous dire que nos indemnités étaient disponibles. Mais 3 mois après, il nous a révélé que l’autre partie a fait appel. Ce qui n’était pas le cas lorsque nous avons vérifié. Et lorsque nous lui avons demandé, il a confirmé qu’il n’y a ni appel, ni opposition. Pour quelqu’un qui devait recevoir un montant de 800 000 frs qu’il nous avait interdit de toucher, il nous a remis comme indemnité la somme de 428 600 F Cfa alors que d’autres ont fait 20 ans de service.» Le comparant a déploré à la barre le fait qu’aucun avocat n’ait voulu les défendre. « J’ai saisi pas mal d’avocats et je ne parvenais pas à le faire parce qu’ils m’ont dit qu’ils n’allaient pas faire face à un collègue. »

Me Bamba Cissé, avocat de la partie civile : « Le parquet devait prendre ses responsabilités. Ces gens ne devaient pas comparaître libres. On menace des avocats à la barre et avec des armes en plus »

Ces allégations ont été démenties par les 14 avocats constitués pour la défense de leur confrère. À les en croire, les déclarations du prévenu sont fondées sur un faux. Car, expliquent-ils, c’est eux-mêmes qui ont refusé la proposition de se faire assister par un conseil. Cette thèse est confortée par le juge, Amath Sy qui leur a lu les écrits qui l’attestent et qui sont consignés dans le plumitif d’audience. À cet effet, le représentant du bâtonnier, indigné par la mauvaise foi des prévenus, a sollicité le renvoi du procès afin que ces derniers puissent trouver des avocats comme ils le souhaitent. Avant que le juge lui accorde cette faveur, un autre problème s’est posé entre l’avocat de la partie civile, Me Etienne Ndione et l’un des prévenus. Selon la robe noire, celui-ci le menaçait en pleine audience. Ce qui a suscité la colère des avocats de la partie civile. « Le parquet devait prendre ses responsabilités. Ces gens ne devaient pas comparaître libres. On menace des avocats à la barre et avec des armes en plus », a estimé Me Bamba Cissé.

Ces propos ont provoqué une vive tension entre quelques membres de la composition, à savoir le représentant du ministère public et l’un des assesseurs et l’avocat, occasionnant une suspension de l’audience pour quelques minutes. À son retour, le juge a renvoyé le dossier au 28 juillet prochain à la demande des prévenus qui souhaitent saisir le bâtonnier afin que ce dernier désigne des avocats pour assurer leur défense.

Adja K. Thiam (Actusen.sn)

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