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Après avoir gagné la confiance de sa patronne : Faty Souaré vol un chèque d’un million et dupe une gargotière qui va le retirer à sa place

Deux (2) ans dont trois ( 3 ) mois ferme ! C’est la peine qu’encourt la femme de ménage Faty Souaré qui comparaissait, hier, au tribunal d’instance de Dakar pour des faits de vol commis à l’occasion du service. Elle a été attraite par sa patronne qui l‘accuse d’avoir volé ses affaires dont un chèque d’un million de francs  qu’elle a fait  retirer par  une femme rencontrée fortuitement.

Après 3 ans de saine cohabitation, la relation qui liait Faty Souaré à son ex-patronne Dr Mame Awa Touré s’est lamentablement terminée  devant la barre d’une juridiction. En fait, elles ont malheureusement fini par avoir un différend pour une affaire de vols répétés.  En effet, il a résulté de l’instruction d’audience, hier, devant le juge des flagrants délits de Dakar, que la prévenue Faty Souaré était engagée par la partie civile comme femme de ménage en 2018. Au fil du temps Mame Awa Touré et son employée  ont tissé des relations  tellement particulières que la première finit par faire de la seconde une véritable  assistante.

La patronne recrute d’autres domestiques pour la suppléer à ses missions initiales. Ainsi, Faty Souaré  suivait sa patronne dans tous ses déplacements,  partout où elle voyageait. C’est en ce sens qu’elles se sont rendues au Sierra Léone en 2019. Pendant tout ce temps qu’elle habitait avec Faty Souaré, la plaignante constatait des manquements, soit en argent soit en matériel. Mais son esprit n’a jamais osé penser que son assistante était l’auteur de ces vols répétés. Ce, jusqu’à ce qu’elle note la disparition de ses basins (Thioub) alors que seule la prévenue avait accès à ses armoires.

Les caméras de surveillance installées dans sa maison lui ont ouvert les yeux. Car, ayant visionné les vidéos, Mame Awa Touré a vu des hommes défiler dans sa maison en son absence. C’est ainsi qu’une rupture de confiance s’est installée entre elle et sa domestique. Le comble, un beau jour, la banque l’a appelée pour l’informer du retrait d’un chèque d’un million de son compte. Les réquisitoires faits par les banquiers ont permis de désigner une certaine Ndèye Ami Guèye comme étant celle qui a retiré l’argent. Interrogée, cette dernière informe avoir été commise par une fille qui lui a fait croire qu’elle a perdu sa carte d’identité. C’est à cet effet qu’elle a identifié la prévenue dans un lot de photos présentées par les gendarmes qui l’avait interpellée après réquisition.

Ainsi pour des faits de vol commis à l’occasion du service, Fatou Souaré faisait face au juge du tribunal d’instance de Dakar. Malgré les preuves réunies par les enquêteurs, la mise en cause a adopté le système de défense de la dénégation. À l’en croire, seuls les restes des repas qui étaient dans le frigo ont été pris à l’insu de la partie civile. Mais, fait-elle croire, les Thioub et les draps ont été juste changés de place. Pourtant sur le procès-verbal d’enquête, elle a avoué avoir volé ces affaires.

Témoin N. Amy Guèye : «J’ai rencontré la prévenue, au rond-point ‘’case ba’’ qui m’a suppliée de l’aider à retirer de l’argent de la banque. Car, m’a-t-elle fait croire, elle avait un examen et devait au préalable passer à la comptabilité pour payer ses frais de scolarité alors qu’elle avait perdu sa carte d’identité»

Entendue à titre de simple renseignement, la gargotière Ndeye Amy Guèye est revenue sur les faits : «Ce jour-là je partais au marché pour acheter des condiments. C’est en cours de route que j’ai rencontré la prévenue, au rond-point ‘’case ba’’ qui m’a suppliée de l’aider à retirer de l’argent de la banque. Car, m’a-t-elle fait croire, elle avait un examen et devait au préalable passer à la comptabilité pour payer ses frais de scolarité alors qu’elle avait perdu sa carte d’identité. C’est ainsi que je suis entrée dans la banque pour procéder au retrait. À ma sortie, elle m’a offert 10.000 francs », témoigne-t-elle. Non sans préciser que la prévenue était ce jour-là de teint un peu plus clair qu’hier. La prévenue a battu ces allégations en brèche.

Sœur de la partie civile : « Ce chèque d’un million a été pris en 2019 en Sierra Léone mais c’est en juillet 2021 qu’elle l’a retiré parce qu’elle attendait le bon moment »

Absente à l’audience, la plaignante a été représentée par sa sœur avocate, Me Ndèye Fatou Touré. Cette dernière est revenue sur la relation entre la prévenue et son ex-patronne. « Ma sœur la considérait comme sa propre fille. En 2019 elle l’a emmènée en Sierra Léone. Elle ne pouvait jamais imaginer qu’elle était capable de voler des chèques, des thioup de 150.000 F et même l’argent de Ndèye Thioro, ma nièce, à qui son mari avait envoyé 100.000 francs. Ce chèque a été pris en 2019 en Sierra Léone mais c’est en juillet 2021 qu’elle l’a retiré parce qu’elle attendait le bon moment !»

Prenant la parole, l’avocat de la partie civile, Me Ousseynou Gaye, n’a pas raté la prévenue. Pour lui, Fatou Souaré n’est rien qu’une cleptomane. « L’ingratitude a un nom, elle s’appelle Faty Souaré. En la recrutant, Docteur Touré s’est rendu compte que sa domestique voulait un certificat de langue (anglais et allemand) mais manquait de moyens. Ma cliente a dépensé des millions pour faire d’elle une bonne citoyenne. Faty était chouchoutée, choyée. C’est elle-même qui a dit qu’elle est voleuse en reconnaissant avoir pris un tissu mais prétend l’avoir remis à sa place. Si elle n’avait pas volé, elle n’aurait pas demandé pardon sur les messages vocaux joués par la représentante de la partie civile à la barre ? », s’interroge la robe noire qui réclame la restitution de la somme d’un (1) million.

Le procureur requiert une peine de 2 ans dont 3 mois ferme : « Il n’y a pas de confusion possible. Faty Souaré était beaucoup plus claire au moment où elle était déférée. Mais, compte tenu des rigueurs carcérales, elle s’est noircie »

Pour le substitut du procureur, il n’y a pas de confusion possible car, ayant inculpé la prévenue, il affirme que celle-ci était beaucoup plus claire au moment où elle était déférée. Mais, compte tenu des rigueurs carcérales, elle s’est noircie. Pour la répression, il a requis une peine d’emprisonnement de 2 ans dont 3 mois ferme. De l’avis de Me Bamba Cissé, conseil de la défense, « dans ce genre d’affaires, il ne fallait pas se précipiter mais analyser le chèque pour voir s’il y avait empreinte digitale de Fatou Souaré. Si vous avez un doute accordez-lui le bénéfice du sursis surtout que même la partie civile n’a pas intérêt à ce qu’elle retourne en prison. » Délibéré le 18 août prochain.

Adja K. Thiam (Actusen.sn)

 

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