10 millions aux familles des personnes décédées dans les évènements douloureux de 2021 à 2024. Et 500 000 F CFA aux survivants. Ainsi en a décidé le gouvernement sénégalais, à travers le Ministère de la famille et des solidarités, comme assistance financière aux victimes et autres ex-détenus politiques. Seulement, ces nouvelles mesures ne sont pas unanimement appréciées par les concernés dont certains jugent dérisoire la somme de 500 000 F CFA. Nous avons joint par téléphone Lamine Bara Diop dit Diop Taïf, un des ex-détenus. « Je suis en phase avec ces nouvelles mesures. Et c’est le lieu de dire que ce n’est pas une indemnisation mais juste une assistance financière de l’Etat du Sénégal envers ses fils pour prendre en charge certains cas urgents. On assiste des Sénégalais. Ce sont des Sénégalais qui sont assistés par l’Etat sénégalais. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire de notre pays. Les victimes des inondations ont été tout récemment assistées. C’est l’argent du contribuable sénégalais qui revient aux Sénégalais », précise-t-il d’emblée.
Toutefois, même s’il ne fait pas partie de ce lot, beaucoup d’ex-détenus n’ont pas ce point de vue. A ce sujet, Diop Taïf dira : « Nous sommes dans un groupe WhatsApp où nous partageons toutes nos doléances. Il faut dire que la majorité n’est pas en phase avec ces mesures. Beaucoup ont jugé que la somme de 500 000 F CFA est trop petite, que cette somme ne peut rien régler. Car certains ont des arriérés de loyer, d’autres ont même été expulsés par leurs bailleurs. Certains ont perdu leur job, d’autres ont perdu l’usage de leur jambe. A cela s’ajoutent, les lenteurs notées dans la distribution de cet argent. » Se voulant plus explicite, il poursuit : « Je n’en fait partie, il faut que ça soit clair. Mais la majorité du CODEPS (Collectif des ex-détenus politiques et victimes du Sénégal) n’est pas d’accord. Il y a quand même une partie qui est d’accord. 500 000 F Cfa ne peut pas résoudre les milles et uns problèmes de certaines victimes. C’est pourquoi, je recommande au gouvernement de revoir à la hausse cette somme. »
Si ledit collectif informe de la tenue de sa conférence de presse demain mardi, Diop Taïf annonce la couleur : « La conférence de presse va tourner autour de leurs situations. Certains disent qu’ils ont droit à une formation qualifiante et à un emploi. D’autres soutiennent qu’ils doivent bénéficier des bourses familiales et autres financements de la Der. Mais cela ne revient qu’aux familles des martyres. Comme en a décidé pour le moment le gouvernement. »
Amadou DIA (Actusen.sn)