Le sieur Makhtar Sagna a écopé, hier, d’une peine d’emprisonnement d’un mois ferme. Il est reconnu coupable du délit de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 45 jours sur la personne du déficient mental Ismaïla Keïta.
En quittant sa maison à Thiaroye pour se rendre à la tombe de son défunt père au cimetière de Yoff, Makhtar Sagna ne pouvait s’imaginer que c’est en prison qu’il allait atterrir. Hélas pour lui, après s’être recueilli sur la tombe de son géniteur, il s’est retrouvé dans une situation à laquelle il ne s’attendait pas et sa réaction lui a coûté très cher. En effet, dès qu’il a franchi le seuil du cimetière, il a eu la surprise d’être assailli par le nommé Ismaïla Keïta qui a surgi de nulle part. Ce dernier, après avoir ramassé un bâton, a asséné au prévenu de violents coups. Irrité par l’acte que venait de commettre Ismaila Keïta, Makhtar Sagna a voulu laver l’affront. Ainsi, il a récupéré le bâton des mains de son bourreau avant de lui donner, lui aussi, des coups. Sauf que lui, il est allé plus loin en lui infligeant une correction qui a occasionné des blessures graves à Ismaila. Il l’a sauvagement roué de coups avant de lui fracasser le bras droit. Comme si ce n’était pas suffisant, Makhtar Sagna lui a aussi tailladé l’œil gauche.
Ainsi pour des faits de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 45 jours, Makhtar Sagna comparaissait hier, vendredi, devant le juge des flagrants délits de Dakar.
Au parloir, le prévenu a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés. » C’est moi qui lui ai cassé le bras. Le jour des faits, je sortais du cimetière de yoff après avoir fini de me recueillir sur la tombe de mon père, il s’est rué sur moi en m’asseyant des coups de bâton. Je ne le connaissais pas et c’était la première fois que je le voyais », a expliqué le prévenu Makhtar Sagna dont le corps présentait aussi des blessures d’après le procès-verbal d’enquête. Par ailleurs, alors que l’enquête a démontré que la victime, Ismaïla Keïta, souffrait de troubles mentaux, son comportement à la barre l’a démontré à suffisance. Parce que lorsqu’il a été appelé à s’expliquer, il ne cessait de répéter à haute voix que c’est Makhtar Sagna qui lui avait cassé le bras. La mère du plaignant, quant à elle, a été appelée à la barre par le tribunal afin d’être édifiée sur l’état mental de son fils, elle a confirmé qu’il était sujet à des troubles psychiques.
Selon la vieille dame, son fils suivait un traitement qu’il a par la suite arrêté. Mais, la présidente lui a conseillé de l’interner avant qu’il ne commette l’irréparable. « Il faut l’interner ou bien le suivre partout où il va. Vous devez tirer une leçon de cette histoire. Il pouvait s’en prendre à un enfant », lui a asséné la juge. Le procureur en a rajouté une couche : » Je voudrais revenir sur ce que la présidente a dit, tout à l’heure. Il pouvait croiser un enfant et le blesser ou bien le tuer. Si vous avez une personne qui n’est pas maître de ses actes, il faut l’interner ».
À la suite de ses recommandations, la bonne dame a réclamé 600.000 francs CFA de dédommagement. Lors de son réquisitoire, la représentante du procureur a demandé qu’une peine de 6 mois de prison assortis du sursis soit infligée au prévenu. Le conseil de la défense a relevé qu’aujourd’hui ce qui importe c’est de retenir que la famille du prévenu est allée à la rencontre de celle de la victime pour régler cette affaire à l’amiable. De ce fait, la robe noire, qui a demandé la clémence du juge, a précisé que la maman de la partie civile a d’emblée déclaré qu’elle voudrait juste que les frais médicaux soient payés par le prévenu. Finalement, Makhtar Sagna a été reconnu coupable et condamné à 1 mois ferme de prison et à payer la somme de 600.000 francs à la mère de la victime.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)