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Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly, premier président de la Cour suprême : «le ministre de la justice, ne dispose d’aucun pouvoir pour décider du sort d’un magistrat»

Les attaques incessantes contre la justice reflètent un sentiment inhabituel de malaise qui peut porter atteinte au crédit de la justice, à son indépendance et remettre en cause le principe de la séparation des pouvoirs. Telle est la conviction du premier président de la Cour suprême.  Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly prend ainsi la défense du président de l’Union des magistrats, Souleymane Teliko qui doit comparaitre devant la formation disciplinaire du Conseil supérieur de la Magistrature.

« Il n’est pas tolérable, que par leurs comportements, les magistrats, eux-mêmes, contribuent à semer le doute sur la crédibilité de l’Institution judiciaire de nature à remettre en cause leur propre indépendance et celle de la justice. La Constitution de la République du Sénégal consacre le principe de la séparation des pouvoirs, par un système de collaboration des pouvoirs, ce qui donne la possibilité à l’exécutif de prendre des mesures qui concernent le fonctionnement du pouvoir judiciaire ; mais cela ne doit pas être un moyen pour celui-ci de porter atteinte aux principes constitutionnels régissant l’organisation et le bon fonctionnement de la justice (l’indépendance de la justice, inamovibilité des magistrats du siège…) », dénonce le président Coulibaly dans un communiqué de presse.

Pour lui, seul le respect de ces principes, permet aux magistrats d’être les gardiens des droits et libertés définis par la Constitution et la loi. « Il appartient, à l’autorité exécutive, garante du bon fonctionnement de toutes les Institutions, de les respecter et de les faire respecter, en tout temps et en tout lieu. Dans un système de séparation des pouvoirs, reconnaître les attributs de chaque pouvoir est un gage de confiance des citoyens », a fait savoir le premier président la Cour Suprême.

A l’en croire, le ministre de la justice, ne dispose d’aucun pouvoir de sanction, même à l’égard des magistrats du parquet et ne peut que dénoncer au Conseil supérieur de la magistrature les faits motivant les poursuites disciplinaires. « Il ne dispose pas de pouvoir pour décider du sort d’un magistrat qui est traduit devant le tribunal de ses pairs. D’ailleurs, par le passé, des collègues qui ont été traduits devant cette instance sur dénonciation du Garde des Sceaux, ont pu être relevés des poursuites. Il faut éviter de faire de la magistrature un enjeu politique », dira Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly.

 Saly Sagne (Stagiaire-Actusen.sn)

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