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Conséquences de l’incendie de la salle de vente de Dakar : le ciel s’assombrit pour les commerçants 

Au lendemain de l’incendie à la salle de vente, les commerçants affichent la mine des mauvais jours. Souvenirs d’instants difficiles pour des acteurs qui ont tout perdu, impuissants.

Les dégâts sont énormes. Le site abritant la salle de vente sur l’Avenue Lamine Gueye est devenu méconnaissable. Des débris de métaux entassés entourent deux cantines. Un vent poussiéreux y souffle. Les Klaxons des véhicules piégés par les bouchons tympanisent les riverains. Rien que le décor ambiant témoigne de la gravité de l’incendie. C’est un feu qui s’est déclaré dans l’après-midi du lundi qui a tout réduit en cendres. Malgré les brûlants rayons de soleil, cet espace qui accueille commerçants et clients est grouillant. Les acteurs compatissent. De simples curieux investissent les lieux. Des cohortes se forment. Les commentaires vont bon train. De leurs côtés, les sapeurs-pompiers poursuivent leurs constatations d’usage.

Tous ses meubles consumés par l’incendie, Mbaye Ndione remet tout entre les mains de Dieu

Au milieu des débris, Mbaye Ndione affiche un air mélancolique. Vendeur de meubles, il n’a sûrement pas fermé l’œil de la nuit à cause de cette perte immense qu’il vient de subir. Il cligne des yeux qui peinent à se rouvrir. Arborant un caftan en fil à fil gris qui scintille au soleil, le ressortissant de Lambaye a vu, sous ses yeux impuissants, tout son commerce basculer comme un château de cartes. «Je vendais des lits et des armoires. J’étais calmement assis dans mon atelier quand j’ai entendu des cris.

Sorti m’enquérir de la situation, on m’a informé qu’une cantine était en train de prendre feu. Subitement, j’ai essayé de prendre quelques meubles afin de les mettre hors danger mais, en vain. Le feu s’est propagé et a tout incendié », narre-t-il. Gravement impacté par cette incendie, Mbaye Dione s’en remet, tout de même, à Dieu. « C’est Dieu qui nous a créés donc on laisse tout entre ses mains.

Après tout, ce n’est que du matériel. Nous-mêmes, nous mourrons. Donc nous remercions Dieu et laissons notre vie entre ses mains. Qu’il en fasse ce qu’il lui plaira. Je me rappelle quand je quittais mon village natal, Lambaye, pour venir à Dakar, je n’avais qu’un sachet par dévers moi. Tout ce qu’on a pu avoir était juste par la Grâce du Tout Puissant et je reste convaincu qu’il nous réserve quelque chose de meilleur », dit-il, la main dans la poche latérale de son caftan.

Un peu plus loin à gauche, un homme de forte corpulence est debout à côté des trottoirs. Les mains sur la taille, il porte un pull gris à rayures bleues. Il fixait avec insistance les tas de métaux puis, quelques secondes après, son regard, plein de misère, s’est perdu quelque part. Rictus désespéré.

Malick Badiane donne, selon sa version, les causes de l’incendie 

Vendeur de meuble, lui aussi, Malick Badiane a perdu tous ses bagages dans cet effroyable incendie. «J’avais deux cantines. L’une était à l’intérieur et j’y vendais des fauteuils. L’autre c’est ici, là où nous sommes », dit-il, baissant la tête pour indiquer le lieu dont les carreaux s’étaient détachés du sol.

Superviseur de la salle de vente, Malick nous édifie sur les causes de l’incendie. «C’est un vendeur qui installait du courant dans sa cantine. Il y a eu quelques soucis avec l’électricité. Ainsi, les étincelles ont atterri au magasin voisin où il y avait des matelas. Tout le monde sait comment ça se passe quand du courant est en contact avec l’éponge. Pourtant, je ne cessais de les prévenir. Mais finalement on ne comprend rien», a-t-il

Le manque d’eau, un autre problème

Poursuivant, Malick révèle que la gravité de l’incendie est due en grande partie au manque d’eau. « Dans le marché, il n’y a pas de robinet ni de pompe dans tout le marché. Nous faisons partie des plus grands oubliés de l’État », déplore-il.

Si Malick Badiane rejette la faute sur l’État du Sénégal, Gorgui, lui, se défoule sur les sapeurs-pompiers : «Ils ont mis beaucoup de temps avant de venir à notre secours. S’ils étaient venus à temps, l’incendie ne serait pas aussi grave! » Commentant l’incendie avec son ami businessman Demba Sy, ce vendeur de téléphone explique que la majeure partie de ses matériels ont pris feu. «On a pu sortir quelques appareils avant que le feu ne se propage dans le magasin.

Toutefois, j’avoue qu’on a perdu beaucoup d’argent avec les téléphones et accessoires qui sont brûlés », dit-il indolemment. Et son ami Demba de renchérir que cet incendie va beaucoup les impacter. «Cela va sûrement prendre beaucoup de temps avant que les choses redeviennent normales. Personnellement, je n’ai pas de magasin. Mais ce sont les propriétaires des boutiques qui me donnaient des téléphones que je revendais. Du coup, mon business va impérativement s’arrêter en attendant que la situation se décante», soutient-il, la barbe soigneusement peignée

Adja K. Thiam (Actusen.sn)

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