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Détournement de fonds à l’association jeunesse action : le responsable financier, Malick Sow, dépouille l’Ong de 28.000.000 de francs

Pour des faits de vol de chèques et de numéraires, d’escroquerie et de Faux et usage de faux, le sieur Malick Sow comparaissait, hier, au Tribunal des flagrants délits de Dakar. Il a été traduit en justice par l’Association Jeunesse Action, une Ong qui l’accuse de lui avoir dérobé la somme de 28.732.000 francs. Il sera fixé sur son sort le 26 avril prochain.

Il existe des personnes qui sont d’une vénalité excessive et Malick Sow fait partie de ce lot. En effet, embauché en tant que responsable financier à l’Ong Association jeunesse action, il n’a non seulement pas participé à l’amélioration de ladite Ong qui œuvre dans le social, mais aussi, il l’a dépouillée de ses fonds. Le préjudice subi par l’Association est estimé à la somme de 28.732.000 francs. Or, il ressort des déclarations tenues à la barre que le sieur Sow n’a travaillé pour cette structure que pour 7 mois, avant de déposer sa lettre de démission alors que la fin de son contrat était prévue au mois de décembre 2020.

Mais avant de partir, il a ruiné l’Ong. C’est à son 5ème mois de travail qu’il a commencé à détourner les fonds. Comment ? En qualité de responsable financier, Malick Sow avait en sa possession des chéquiers de l’Association. Mais il n’en était nullement signataire et n’était pas non plus garant de l’argent. Pour réaliser sa manœuvre frauduleuse, Malick Sow a imité les signatures de deux des signataires qu’il a apposées sur le chéquier de l’Association qu’il détenait.

Le prévenu a reconnu, dès l’entame du procès, les faits et a expliqué, avec une témérité ineffable, la manière dont il a dépouillé l’Ong

Le montant du détournement est réparti entre 70 chèques qu’il a, par la suite, retirés pour son propre compte. Ainsi, c’est pour des faits de vol de chèques et de numéraires, escroquerie et Faux et usage de faux, que l’Association a traduit, hier, en justice son ex-responsable financier, Malick Sow. Face au juge, le prévenu a reconnu, dès l’entame du procès. Il a expliqué, avec une témérité ineffable, la manière dont il a dépouillé l’Ong.

Revenant sur les faits, Malick Sow révèle qu’il a effectué les retraits entre juin et août 2020, à travers 77 opérations. Toutefois, il précise qu’en intégrant l’Association, il n’avait nullement des desseins délictueux. Au contraire, dit-il, il voulait participer à l’amélioration de cette Ong qui intervient dans la promotion des enfants et des femmes. Bien que son employeur ait soupçonné que son forfait est prémédité, compte tenu du manque de rigueur du prévenu au travail. «Je percevais un peu moins de 400.000 francs, chaque mois. Mais, à la suite de ma démission, j’ai créé un petit Cabinet. J’ai rendu service à beaucoup de personnes. J’œuvrais dans le social», déclare-t-il, sans détour.

Stupéfait du toupet du prévenu, le président du tribunal lui lance : «tu n’as jamais été suivi pour des problèmes psychiques ?». À la suite du prévenu qui a répondu par la négative, le juge enchaîne : «j’ai l’impression que tu es en train de minimiser les faits, comme si tu avais juste escroqué 100.000 francs.»

Interrogé, sommairement, sur le motif de sa démission, Malick Sow dira que c’était pour s’inscrire en thèse et faire un travail plus indépendant. Avocat de l’Association jeunesse action, Me Étienne Ndione estime que l’Ong est tombée sur la mauvaise personne, en recrutant un responsable financier, car Malick Sow n’a fait que dissiper et dilapider leurs fonds. «Je ne suis pas admiratif, mais il est victime de son intelligence. Il a dérobé 77 chèques, sans se faire prendre. Des membres de sa famille s’étaient entachés à payer les sommes. Mais pas en intégralité c’est pourquoi ils ne sont pas tombés d’accord avec l’Association», renseigne la robe noire qui réclame la somme de 35.000.000 de francs pour toute cause de préjudice confondu.

De son côté, la représentante du Parquet estime que le prévenu a agi, par pure cupidité. «Les faits sont extrêmement graves. Il était parfaitement conscient des actes qu’il posait», peste la parquetière. Néanmoins, elle a demandé au Tribunal de disqualifier les faits de vol de chèques en abus de confiance, car, dit-elle, les chèques n’ont pas été soustraits, mais étaient plutôt en possession du prévenu. Par conséquent, le Ministère public a requis une peine d’emprisonnement ferme de 6 mois.

À la suite de l’avocat de la défense, Me Souleymane Soumaré, qui a sollicité une application bienveillante de la loi pénale à l’endroit de son client, le Tribunal a mis l’affaire en délibéré au 26 avril.

Adja Khoudia Thiam, Stagiaire-Actusen.sn

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