Les Reds, champions en titre, voient leurs concurrents Manchester City et Chelsea se lancer dans une véritable course à l’armement. Et Jürgen Klopp n’est peut-être pas aussi tranquille que ce qu’il assure…
C’est un classement où Chelsea est premier devant Manchester City, et où Liverpool apparaît… en 18e position. De quoi s’agit-il ? Du classement des dépenses effectuées par les clubs de Premier League depuis le début du mercato. Chelsea caracole en tête, avec son recrutement cinq étoiles (Havertz, Werner, Chilwell, Ziyech, Thiago Silva…), et plus de 220 millions d’euros dépensés. Manchester City arrive un peu plus loin, avec près de 80 millions d’euros investis sur Nathan Aké et Ferran Torres mais les Skyblues, après avoir rêvé de Lionel Messi, n’en ont pas encore terminé avec leurs emplettes (Koulibaly ? Aouar ?).
Et Liverpool dans tout ça ? Pour le moment, les champions en titre ont juste acheté… un latéral gauche remplaçant, le Grec Kostas Tsimikas, pour environ 13 millions d’euros. C’est maigre, mais à entendre Jürgen Klopp, les Reds n’ont pas trop le choix. « Nous ne pouvons pas changer du jour au lendemain et dire ‘maintenant nous voulons nous comporter comme Chelsea’, a plaidé le manager allemand. Les clubs sont dans des situations différentes et nous vivons dans une période d’incertitude (à cause du Covid-19 et de ses conséquences financières, ndlr). Pour certains clubs, cette incertitude semble moins importante parce qu’ils appartiennent à des pays, à des oligarques, et c’est la vérité. Nous sommes un type de club différent. Nous avons atteint la finale de la Ligue des champions il y a deux ans, l’avons gagnée l’année suivante et avons remporté la Premier League en étant le club que nous sommes. »
Peu de dépenses depuis deux ans…
Ce n’est pas la première fois que Klopp se plaint du manque de moyens de Liverpool. Quand Paul Pogba avait signé à Manchester United, l’ancien coach de Dortmund avait déclaré que ce n’était pas le genre de son club d’investir des montants records dans le recrutement. Quelques mois plus tard, les Reds ont fait de Virgil Van Dijk et d’Alisson Becker le défenseur et le gardien les plus chers de l’histoire (à l’époque), avec un certain bonheur il est vrai.
Mais depuis deux ans, Liverpool est très calme sur le marché des transferts. La saison passée, seul Takumi Minamino est arrivé en janvier, ce qui plaçait déjà les Reds à la 18e place des clubs les plus dépensiers. La stabilité a eu du bon, car les coéquipiers de Jordan Henderson ont vécu des mois fabuleux, entre la victoire en Ligue en des champions et une invincibilité de plus d’un an en Premier League qui a conduit au titre, désespérément attendu par Anfield depuis trente ans. Depuis 2018, l’équipe de Klopp tourne à un rythme vertigineux, que ce soit sur le plan du jeu ou des résultats. Mais elle a connu un petit coup de moins bien depuis février, un essoufflement qui s’est ressenti en C1 (élimination contre l’Atlético) comme en Premier League (défaites contre Watford, Man City, Arsenal…).
Tendu, Jürgen ?
Faut-il s’inquiéter pour Liverpool ? Klopp assure que non, mais la presse anglaise, toujours douée pour chercher la petite bête, a un gros doute. Le Daily Mail a même interrogé un spécialiste du langage corporel pour savoir si le manager allemand était aussi « calme » que ce qu’il veut bien faire croire. Sa réponse est non: Klopp est jugé sur la défensive, agressif dans sa façon de parler. Sa façon d’hausser les épaules, et de se toucher le visage, sont perçus comme des signes de nervosité.
Tout ira sans doute mieux si Liverpool s’impose ce samedi contre le Leeds de Marcelo Bielsa, qui lui proposera d’entrée un premier test intéressant. Et Klopp espère sans doute du renfort au niveau du mercato. Les pistes sont rares mais l’une d’elles est très sérieuse et mène vers l’excellent Thiago Alcantara (Bayern). Ce serait un bon moyen de redonner à Klopp son sourire bright.