Le responsable de la société Mashalla, Matar Sèye, a été appelé, hier, à la barre des flagrants délits de Dakar. Poursuivi pour faux et usage de faux dans un document administratif et escroquerie par Coris Bank, il a été condamné à une peine de trois (3) mois assortie du sursis. En effet, il a été relaxé du chef de faux et usage de faux dans un document administratif et reconnu coupable du délit d’escroquerie. En sus de cette peine, il est également condamné à payer la somme de 10.000.000 à la banque.
Même si le représentant du parquet avait requis la relaxe de Matar Seye, le juge du tribunal des flagrants délits est passé outre en condamnant celui-ci à une peine d’emprisonnement de trois (3) mois assortie du sursis. Il a été reconnu coupable du chef d’escroquerie portant sur plus de 53 millions de francs CFA au préjudice de Coris Banque. Toutefois, il a été relaxé du délit de faux et usage de faux dans un document administratif qui lui avait été initialement reproché.
Matar Seye comparaissait hier au tribunal des flagrants délits de Dakar. Il a été traduit en justice par Coris Bank. Selon l’économie des faits, le prévenu qui avait gagné un marché de la Lonase avait sollicité un prêt auprès de l’institution financière. Ayant confiance en leur client qui a toujours été loyal, la banque accepte de le financer et lui verse une avance de 35.000.000 de francs. Mais avant de lui allouer le reste du prêt, la banque a décidé d’étudier le contrat qui lie son client à la Lonase. À sa grande surprise, elle découvre que le document qui atteste leur convention est un faux. C’est ainsi qu’une procédure de dénonciation a été entreprise et une médiation a eu lieu pour régler ce désaccord. Ce, au moment où Matar devait être déféré. N’ayant pas honoré son engagement, la médiation a été déclarée nulle et Matar Seye placé sous mandat de dépôt. Ainsi, pour des faits de faux et usage de faux dans un document administratif et d’escroquerie, Matar Seye faisait face, hier, au juge des flagrants délits de Dakar.
Bien qu’il ait reconnu à la barre avoir utilisé un faux document pour obtenir un financement de la banque, Matar déclare ignorer le caractère faux du contrat. «C’est de bonne foi que j’ai utilisé ce contrat. C’est une connaissance nommée Mansour Mbaye qui me l’a remise. Celui-ci est un ami du Dg de la Lonase», se lave-t-il à grande eau. À l’en croire, avant de renseigner la banque, il a d’abord porté plainte contre Mansour Mbaye. Ayant remis en cours d’audience la somme de 5.000.000 de francs à la banque, le prévenu informe que cette somme d’argent vient s’ajouter aux 25 millions de francs CFA qu’il avait déjà versés à l’institution financière et sa voiture évaluée à 14.000.000 de francs. Pour toutes causes de préjudice, Coris Bank a réclamé la somme de 30.000.000 de francs.
Les déclarations du prévenu sont battues en brèche par le représentant de Coris Bank. Selon ce dernier, c’est de la Lonase qu’ils ont appris que le contrat n’était pas authentique, contrairement aux dires du mis en cause. Néanmoins, il témoigne à la barre de la bonne foi du prévenu. Car, renseigne-t-il, celui-ci avait une fois gagné un marché de la Lonase et c’est Coris Bank qui l’avait financé. Mais, cette dette a été complètement payée sans aucun problème. Prenant la parole pour réquisitoire, le maître des poursuites a abondé dans le même sens que le représentant de la partie civile. De son avis, le prévenu n’est pas l’auteur du faux document. « La banque aurait dû procéder aux vérifications avant de débloquer le montant de 35 millions de francs CFA reçu par Matar Seye », soutient le délégué du procureur qui a demandé la relaxe du prévenu.
L’avocat de la défense, Me Ndéné Ndiaye, a demandé au tribunal de débouter la partie civile. Pour la robe noire, cette demande de réparation n’a pas sa raison d’être du fait que son client a déjà désintéressé la banque. Poursuivant sa plaidoirie, l’avocat a plaidé la relaxe.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)
