Trois semaines après l’assassinat du père Hamel par deux jihadistes dans son église de Normandie, François Hollande se rend mercredi 17 août au Vatican, où il sera reçu par le pape François. Cette audience privée constitue la seconde visite de François Hollande au Vatican après celle du 24 janvier 2014. Cette visite s’inscrit dans la volonté de marquer un « resserrement des liens », assure-t-on à l’Élysée, où l’on fait valoir que « sur les crises écologique ou migratoire comme sur le terrorisme, les positions se rejoignent ».
Les « François » à l’unisson
Les deux François, poursuit-on de même source, devraient souligner ce qui les unit, leurs « positions partagées sur les objectifs de paix, de justice et de dialogue interreligieux », et tourner ainsi la page des crispations observées lors des premières années du quinquennat du président français.
L’Église s’opposait alors à la loi sur le mariage pour tous, votée en 2013 par le Parlement français. Et le Saint-Siège avait refusé d’accréditer en 2015 un ambassadeur proposé par la France, Laurent Stefanini, catholique pratiquant et homosexuel. Après un an de vacance du poste, un autre diplomate, Philippe Zeller a finalement pris ses fonctions en juin.
Dès son arrivée dans la capitale italienne, le chef de l’État français rejoindra l’église Saint-Louis des Français, bâtie par les rois de France et toujours administrée par la France. Il y sera reçu par son recteur, Mgr François Bousquet, et ira se recueillir quelques instants dans une chapelle dédiée aux victimes du terrorisme, non loin des Caravage qui font la célébrité de cette église baroque.
« Tout serait fait » pour protéger les églises
Accompagné tout au long de cette visite à Rome par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, François Hollande rejoindra dans la foulée le Vatican, où il retrouvera le pape en tête-à-tête à 17h. Ensuite, le président français, rejoint par sa délégation, aura un entretien « élargi » avec le cardinal Pietro Parolin, numéro deux du Saint-Siège. Puis il regagnera Paris.
Ce déplacement a été annoncé lundi 15 août alors que les catholiques célébraient l’Assomption, notamment à Lourdes, placée sous très haute sécurité en raison de la menace terroriste.
Le 26 juillet, quelques heures après l’attentat qui a coûté la vie au père Jacques Hamel, François Hollande avait appelé au téléphone le pape François pour lui promettre que « tout serait fait pour protéger les églises et souligner que « lorsqu’un prêtre est attaqué, c’est toute la France qui est meurtrie ».
S’adressant au président français, le pape avait pour sa part usé du terme de « frère », relève-t-on à l’Élysée. Les deux dirigeants s’étaient également entretenus de la situation des chrétiens d’Orient, qui figurera vraisemblablement aussi au menu de leur entretien mercredi.
L’électorat catholique courtisé
Le lendemain de l’attentat, le président français, qui se dit athée, s’était rendu à Notre-Dame de Paris pour assister à une messe solennelle en hommage au père Hamel. De son côté, le pape François avait multiplié aussi les messages de soutien à la France, déjà frappée par l’attentat de Nice le 14 juillet.
Après de huit mois de la présidentielle, l’électorat catholique apparaît de plus en plus courtisé. Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, probables adversaires de la primaire de la droite, ont ainsi été vus à la messe, respectivement au Lavandou et à Lourdes, le 15 août.
Actusen.com avec france24.com