Contribution

Argumentaire sur la Non transparence dans la pré-sélection et dans la nomination des candidats à un poste d’IEF

Plus de deux ans après, l’application du texte d’appel à candidature pour les postes d’IA et d’IEF continue de faire des remous et de créer la grogne dans le corps des IEE. L’évaluation attendue de ce mode de promotion, qui n’existe dans aucun autre corps de cadre de la Fonction publique,  demeure à l’état de promesse. Nous décriions en son temps le principe qui voudrait que « l’autorité soit dans la fonction et non dans le grade » simplement parce que dans un corps comme celui des IEE, il aurait tout bonnement fallu ajouter aux critères de grade et d’ancienneté un contrat de performance dûment motivé.

Par ailleurs, il est évident que si un inspecteur principal de l’enseignement (de classe exceptionnelle parfois) est placé sous les ordres d’un inspecteur d’une classe largement inférieure, il se pose souvent un problème d’autorité,  de stabilité et d’efficacité dans le pilotage de la structure.

Aujourd’hui, l’histoire semble nous donner raison et tout indique qu’on revienne sur le mode de sélection au regard de certains manquements aux senteurs de Non transparence.

En effet, on aurait appris l’existence d’un vice de forme dans la mise en place du comité de sélection de 2016 par l’absence d’un « arrêté interministériel » requis à cet effet.

La liste de présélection de 2016 publiée le 10 Août 2016 présenterait également des irrégularités qui vont dans le sens du non-respect du critère d’ancienneté (parmi les présélectionnés au moins deux n’auraient pas bouclé les 5 ans requis dans le corps des IEE) et des principes de la sanction (un parmi eux, dans un passé récent, a été relevé de ses fonctions à deux reprises).

Au chapitre des manquements annoncés plus haut, des sélectionnés au titre de 2015, qui ont été jusqu’à l’enquête de moralité déclarée favorable, ont reçu du ministère la ferme promesse d’être installés aux postes qui seraient vacants en décembre 2015. Au finish, la tutelle, après avoir déclaré irrecevables  les demandes de prolongation d’activité des IEF  devant aller à la retraite, opta pour l’intérim au grand dam desdits sélectionnés de 2015 en attente.

Paradoxalement, tous les intérimaires de 2015 ont vu leur dossier validé à l’exception de ceux de Saraya, de Kébémer et de Sédhiou alors que les collègues, définitivement sélectionnés au titre de 2015 et qui ont jugé à toute fin utile de redéposer au titre de 2016, ont vu leur dossier purement écarté sans notification aucune comme pour tous les autres dossiers non retenus.

Tout ceci révèle que le choix  du comité souffre d’objectivité et suscite beaucoup d’interrogations. Qui plus est, jusqu’au vendredi 05 Août 2016, semble-t-il, aucun dossier n’avait été scruté. D’où les sérieux doutes qui pèsent sur la capacité du comité à étudier scrupuleusement plus de 100 dossiers de candidature en moins d’une semaine d’autant que, comme le stipule l’article 8 de l’arrêté interministériel relatif à la création, à l’organisation et au fonctionnement du Comité de Sélection des candidats aux fonctions d’IA, de SG de l’IA, d’IEF et de Directeur de CRFPE en ses alinéas 1 et 2 :

  • Chaque membre du comité fait l’analyse individuelle de tous les dossiers qui lui sont soumis dans un délai fixé ;
  • Toutes les candidatures sont examinées et notées par le comité dans le cadre d’une mise en commun.

A noter que l’article 7 du même arrêté précise la recevabilité des candidatures  par l’élaboration d’une liste définitive des candidats éligibles aux postes mis en compétition. .

Nous pensons que ces fortes présomptions de non-respect des étapes de la procédure doit conduire à la suspension du processus afin de permettre au ministre d’y voir plus clair.

  • Les critères de sélection ne sont pas connus des postulants
  • Le SIENS est exclu du processus de sélection

Tout ceci plaide pour un retour à la gestion démocratique qui puisse permettre à chaque postulant de faire son choix en toute indépendance.

 Inspecteur de l’Enseignement

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