L’attaque est survenue à l’aube. La voiture piégée a explosé dans le quartier commerçant de Karrada où de nombreux habitants vont faire leurs courses avant la fête marquant la fin du mois sacré musulman du ramadan, prévue en début de semaine prochaine.
Des responsables de la sécurité interrogés par l’Agence France-Presse font état, 24h après l’attaque, de 213 victimes. Les dégâts matériels sont énormes, des immeubles entiers ont été soufflés.
Dans un communiqué diffusé par SITE, le centre américain de surveillance de sites jihadistes, l’organisation EI a affirmé que l’un de ses kamikazes avait fait exploser une voiture piégée près d’un rassemblement de chiites, communauté musulmane majoritaire en Irak considérée comme hérétique par l’EI.
Cette attaque survient une semaine après la perte par l’EI de son fief de Fallouja, tombé le 26 juin aux mains des troupes progouvernementales soutenues par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, après une offensive de plusieurs semaines.
Elle montre que ce groupe extrémiste parvient toujours, malgré ses revers, à frapper en commettant des attentats particulièrement sanglants. La seule grande ville d’Irak que le groupe jihadiste contrôle encore est celle de Mossoul, deuxième ville du pays située dans le Nord. Plusieurs offensives ont été lancées ou sont en préparation pour tenter de la reprendre.
La dernière attaque majeure de l’EI à Bagdad remonte au 17 mai : un triple attentat contre trois quartiers distincts avaient fait près de 50 morts et plus de 100 blessés, là encore pour la plupart chiites.
Ces attaques témoignent de l’incapacité du pouvoir à mettre en place des mesures de sécurité efficaces à Bagdad, en dépit de l’aide de la coalition internationale qui entraîne les forces irakiennes dans le cadre de la lutte antijihadistes.
Beaucoup mettent en doute l’efficacité des détecteurs d’explosifs et celle des barrages autour de la capitale. La vérification des papiers d’identité et la fouille des véhicules y est menée de façon superficielle.
En juin dernier, le directeur de la CIA John Brennan avait affirmé que le groupe terroriste, contraint de reculer dans ses bastions d’Irak et de Syrie voisine, gardait toutes ses capacités à commettre des attentats. « Au fur et à mesure que la pression augmente » sur l’EI sur le terrain, « nous pensons qu’il intensifiera » ses efforts pour demeurer la plus puissante organisation terroriste mondiale, avait-il dit.
Fin de campagne en 2017 ?
L’attaque de ce dimanche intervient après l’annonce par le Pentagone, vendredi 1er juillet, de la mort de deux chefs militaires de l’EI tués le 25 juin dans une frappe de la coalition près de Mossoul.
Le raid « a tué Basim Mohammed Sultan al-Bajari, le ministre de la Guerre adjoint de l’EI et Hatim Talib al-Hamduni, un commandant militaire à Mossoul », selon la même source.
Ils faisaient partie des « principaux responsables militaires de l’EI dans le nord de l’Irak » et leur « élimination » permet de « préparer le terrain pour que les forces irakiennes puissent libérer Mossoul avec le soutien de la coalition ».
L’administration américaine avait dit espérer achever la campagne militaire contre l’EI avant la fin de l’été 2017.
Actusen.com avec Rfi.fr