A Ndoumbélane, les jours se succèdent, mais ne se ressemblent pas. Les problèmes et les sujets de discussions peuvent varier, d’un moment à l’autre. Il y a quelques jours, le coronavirus était sur toutes les lèvres. Les réseaux sociaux et les médias étaient bourrés d’informations et de rumeurs parlant du Covid-19. La maladie occupait les débats dans les foyers religieux, dans les entreprises et dans tous les secteurs de la vie.
Toutes les discussions étaient «infectées» par le «virus». Mais comme rien n’est éternel à Ndoumbélane, les habitants, calmés par la guérison du premier cas, ont vite changé de sujet pour se consacrer sur le cas d’un père de famille accusé d’avoir violé et engrossé une petite fille de 17 ans. Comme d’habitude, nos citoyens aiment épiloguer sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas et adorent prendre partie en fonction de leur croyance ou de leur désir.
Comme s’ils étaient sur les lieux du «crime» ou supposé comme tel, ils ont, tout de suite, désigné un ou une coupable. Si certains envoient, déjà, le vieux présumé «pervers» au gnouf, d’autres déclarent, d’emblée, que la fille est de mœurs légères et que le vieux est trop sérieux et trop responsable pour satisfaire sa libido sur une jeune fille, qui a fréquenté l’émission »Sen Petit Gallé ».
Pendant ce temps, les spécialistes de la question étaient en train de discuter sur les avancées et les limites de la loi, concernant la criminalisation du viol et jusqu’à présent, ils n’ont pas encore trouvé la meilleure formule, pour que les jugements sur ce genre d’affaire puissent se dérouler dans les règles de l’art.
Maam Sagar (Source A)