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Amadou Ba décortique “sa” politique budgétaire adossée à l’audace et la prudence : au finish, l’Assemblée gémit “bingo” à son Projet de loi de finances

Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a servi aux députés de la 13ème Législature un discours de très haute facture, sur fond de Grand Oral. Ce, au terme du «marathon budgétaire», démarré le vendredi 13 octobre 2017, par le dépôt du projet de loi de finances pour 2017 auprès du Bureau de l’Assemblée nationale et qui a pris fin ce 11 décembre.

Occasion saisie par Amadou Bâ pour s’extasier de bonheur, face à un exercice qu’il qualifie de hautement technique et de moment fort de respiration démocratique.

Au motif que, selon l’argentier de l’Etat, « le budget, c’est le condensé des politiques de l’Etat, et la session budgétaire, c’est l’expression la plus longue, la plus intense et la plus complète du dialogue républicain entre les deux premiers pouvoirs constitutionnels».

Aux parlementaires, l’argentier de l’Etat a assimilé la politique budgétaire du Sénégal à «un mouvement permanent de balancier entre deux pôles qui, à première vue, peuvent sembler contradictoires mais qui, en réalité, sont complémentaires : l’audace et la prudence ».

Deux notions sur lesquelles le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan s’est longuement arrêté et qu’il a décortiquées, dans toutes leurs lettres de noblesse.

A cet effet, Amadou Ba dira que «l’audace, c’est d’accepter de consacrer, en 2018, 633 milliards à la masse salariale de l’Etat, un montant qui atteint même 866,8 milliards si l’on y intègre l’ensemble des rémunérations versées dans le secteur public, à différentes catégories de bénéficiaires.

L’audace budgétaire, c’est aussi de consacrer 1339,5 milliards de FCFA à l’investissement, soit 36% du montant global du budget 2018. Et ce n’est pas une première car depuis la Loi de Finances Rectificative pour l’année 2012, ce sont des proportions toujours plus importantes qui sont consacrées à l’investissement dans le budget : 35% en moyenne depuis 6 ans.

Je vous parlais d’audace : je pense que vous pouvez également retrouver des traces de cette audace dans la stratégie d’acquisition de ressources du Sénégal depuis 2012.

Le Président Macky SALL a commencé par diminuer les impôts, et dans des proportions tellement massives qu’on aurait pu penser que cette politique fiscale allait déstabiliser les finances publiques», a-t-il indiqué.

Pour convaincre les plus sceptiques quant à cet audace, Amadou Ba de rappeler que : «d’abord, les salariés du public et du privé ont bénéficié de la plus importante baisse de l’impôt sur le revenu de l’histoire du Sénégal indépendant ; ensuite, l’ensemble des sénégalais a profité de la réduction spectaculaire du droit de mutation immobilière, lequel est passé de 15% à 5%.

Outre l’audace, le ministre a disserté sur le fait que, dans la politique budgétaire du Président Macky SALL, «à côté de l’audace du visionnaire, c’est aussi la prudence du bon père de famille. C’est au nom de la prudence macroéconomique que le déficit budgétaire va passer de 6,8% en 2011 à 3,2% en 2018 », dit-il.

Et d’en rajouter cette couche : «c’est au nom de la prudence gestionnaire que nous menons la rationalisation des dépenses de fonctionnement de notre administration car, au fil du temps, le budget de l’Etat avait accumulé un niveau préoccupant de dépenses redondantes, superflues ou disproportionnées par rapport aux besoins véritables des services.

C’est cette rationalisation qui a permis de réduire de façon drastique le train de vie de l’Etat qui est passé de 12% du PIB en 2011 à 7,8% du PIB en 2017».

D’ailleurs, souligne Amadou Ba, «les partenaires techniques et financiers (PTF) ne s’y trompent pas : chacun peut apprécier leur degré élevé de confiance à l’égard du Sénégal, qui se traduit par un niveau de mobilisation des ressources extérieures inédit dans l’histoire du pays».

La preuve, martèle l’argentier de l’Etat, «depuis le 02 avril 2012, ce sont 6892,759 milliards de francs CFA qui ont été alloués par les partenaires extérieurs.

Si l’on sait que pour les douze années précédentes, le cumul des financements extérieurs était de 3799 milliards, on aboutit à cette vérité toute simple : le Président Macky SALL mobilise auprès des amis du Sénégal plus de 1148 milliards par an, sachant que cette moyenne tournait autour de 345 milliards entre 2000 et 2011».

Amadou Bâ, qui a invoqué les raisons pour lesquelles le Sénégal s’endette et bénéficie de la confiance de ses partenaires techniques et financiers, a su accrocher son auditoire. Au point que les députés aient fait passer, comme lettre à la poste, son Projet de loi de finances.

 

                 INTEGRALITE DU DISCOURS DU MINISTRE AMADOU BA

Nous voici donc arrivés au terme de ce qu’il est convenu d’appeler le « marathon budgétaire ».

Il avait débuté le vendredi 13 octobre 2017, par le dépôt du projet de loi de finances pour 2017 auprès du Bureau de cette assemblée.

Depuis ce jour et pendant près de deux mois, les représentants du peuple souverain ont travaillé d’arrache-pied pour décortiquer le contenu du budget, le critiquer, soumettre au feu roulant de leurs questions les représentants du pouvoir exécutif.

Ce fut un exercice hautement technique mais ce fut aussi un moment fort de respiration démocratique. Car le budget, c’est le condensé des politiques de l’Etat, et la session budgétaire, c’est l’expression la plus longue, la plus intense et la plus complète du dialogue républicain entre les deux premiers pouvoirs constitutionnels.

Car dialogue il y’en a eu. Tous les ministres ont défilé devant vous, Honorables Députés. Ce qui veut dire que toutes les actions de l’Etat ont été passées sous votre laser. Et ce dialogue a été sans concessions.

Mon collègue Monsieur le Ministre du Budget, qui a eu l’avantage de participer à toutes les séances sans exception, m’a confié qu’il était parfois difficile de distinguer les Députés de la majorité de ceux de l’opposition, tellement les échanges étaient dépourvus de complaisance.

Il faut s’en réjouir car nous les techniciens des Finances, considérons que vous Honorables Députés, êtes des acteurs budgétaires à part entière, car ce sont vos observations, vos contributions, vos critiques, qui aident chaque année à améliorer la qualité des lois de finances ainsi qu’à renforcer l’efficacité des politiques publiques.

Et si dans le feu des débats on a pu déplorer quelques excès verbaux, nous mettons cela sur le compte de la passion républicaine car s’il y’a une chose de sûr, c’est que toutes les personnes ici présentes, quels que soient leur statut, leur parcours ou leurs convictions politiques, toutes les personnes réunies dans cette salle aiment le Sénégal.

Le Sénégal justement : l’unique préoccupation de la politique budgétaire.

Car derrière la sècheresse des concepts budgétaires, derrière l’aridité du jargon employé, derrière la profusion des chiffres et des tableaux, il y’a le Sénégal, seulement le Sénégal, toujours le Sénégal.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Le vote de la loi de finances par les élus du peuple est l’un des plus puissants symboles de la démocratie car par cet acte :

  • vous approuvez une stratégie économique et sociale,
  • vous soutenez une politique de défense et de sécurité,
  • vous confortez des ambitions diplomatiques et internationales,
  • bref, vous validez des choix cruciaux pour l’avenir de notre pays.

Au fond, un budget n’est rien d’autre qu’une feuille de route, une carte qui permet d’arriver à un point que l’on veut atteindre. Mais la carte seule ne suffit pas, il faut également s’armer d’une boussole.

Notre boussole, c’est le Plan Sénégal Emergent.

Le PSE qui est la résultante d’un diagnostic pointu de nos forces et de nos faiblesses, combiné à une vision audacieuse de notre avenir et de celui de nos enfants, porté par une stratégie cohérente sur les plans économique et social.

Notre cap, c’est l’émergence mais derrière ce mot, il faut voir une société épanouie sur le plan matériel, solidaire en son sein et en harmonie avec le reste du monde.

Et comme rien de tout cela ne marcherait sans un guide, le peuple sénégalais s’est donné un guide éclairé et déterminé en la personne de Son Excellence le Président de la République Macky SALL.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Honorables Députés,

Je sais que rien dans le contenu du budget 2018 n’a échappé à votre vigilance.

Alors, vous avez pu constater par vous mêmes que les axes fondamentaux de notre politique budgétaire sont demeurés inchangés.

Si je devais décrire cette politique, je dirais qu’il s’agit d’un mouvement permanent de balancier entre deux pôles qui, à première vue, peuvent sembler contradictoires mais qui, en réalité, sont complémentaires : l’audace et la prudence.

L’audace, c’est d’accepter de consacrer, en 2018, 633 milliards à la masse salariale de l’Etat, un montant qui atteint même 866,8 milliards si l’on y intègre l’ensemble des rémunérations versées dans le secteur public, à différentes catégories de bénéficiaires.

Ces chiffres sont élevés. Ces chiffres posent même un problème de rationalité économique et sociale, il faut avoir le courage de l’admettre.

En effet, si une part trop importante de l’argent de 14 millions de sénégalais sert à payer 200.000 individus, y compris moi-même, c’est beaucoup de ressources qui sont évincées de la construction d’écoles et d’hôpitaux, de l’entretien des routes, de l’équipement des sapeurs-pompiers, bref, de services publics qui profiteraient à l’ensemble de la collectivité et pas qu’aux fonctionnaires.

Mais le niveau de la masse salariale, aussi important soit-il, est un poste budgétaire que nous assumons car il est le prix à payer pour réduire les inégalités de revenus dans la fonction publique, dont le Gouvernement a héritées en 2012.

Il est aussi le prix à payer pour offrir à l’ensemble des agents des conditions de vie décentes.

C’est juste que ce prix a fini par atteindre un niveau critique et, sans vouloir remettre en cause les acquis sociaux, nous estimons que l’ensemble des partenaires sociaux doivent aujourd’hui faire des sacrifices, au nom de l’intérêt général, puisqu’à ce rythme la satisfaction des revendications catégorielles menace de faire imploser le système.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Mesdames, Messieurs,

L’audace budgétaire, c’est aussi de consacrer 1339,5 milliards de FCFA à l’investissement, soit 36% du montant global du budget 2018. Et ce n’est pas une première car depuis la Loi de Finances Rectificative pour l’année 2012, ce sont des proportions toujours plus importantes qui sont consacrées à l’investissement dans le budget : 35% en moyenne depuis 6 ans.

Investir, ce n’est pas uniquement dépenser de l’argent ; investir, c’est préparer l’avenir.

Et il faut avoir du courage politique pour investir car les ressources que vous consacrez aux projets et programmes de développement mettront du temps à générer les retours attendus, en termes d’amélioration du quotidien des citoyens.

Or tout le monde sait que le temps économique est un temps long alors que le temps politique est un temps court.

La durée d’un mandat électoral ne vous laisse pas toujours le temps d’engranger, demain, les fruits des efforts que vous fournissez aujourd’hui.

Mais quand, comme le Président Macky SALL, vous n’êtes préoccupé que de rendre agréable le futur des Sénégalais, alors on opte pour la patience, on renonce au court terme et on travaille à construire, sur la durée, l’appareil productif qui positionnera le Sénégal dans la compétition mondialisée des Etats – nations.

Lorsqu’on fait le Train Express Régional, l’autoroute ILA TOUBA ou le pôle urbain de DIAMNIADIO, on ne réfléchit pas à la prochaine élection : on prépare le Sénégal de demain et d’après-demain.

Et on prend des risques car comme les retombées économiques et sociales relèvent du long terme, on s’expose à la critique facile, on prête le flanc aux analyses légères, aux jugements à l’emporte-pièce.

Mais on est sûr d’une chose : lorsque le tribunal de l’Histoire rendra son verdict, les Sénégalais sauront gré à ce Président d’avoir, depuis le 1er avril 2012, opté pour une œuvre de transformation radicale plutôt que pour une politique économique des petits profits, vite évanouis au demeurant.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Mesdames, Messieurs,

Je vous parlais d’audace : je pense que vous pouvez également retrouver des traces de cette audace dans la stratégie d’acquisition de ressources du Sénégal depuis 2012.

Le Président Macky SALL a commencé par diminuer les impôts, et dans des proportions tellement massives qu’on aurait pu penser que cette politique fiscale allait déstabiliser les finances publiques.

Je ne vous rappellerais que deux mesures emblématiques :

  • d’abord, les salariés du public et du privé ont bénéficié de la plus importante baisse de l’impôt sur le revenu de l’histoire du Sénégal indépendant ;
  • ensuite, l’ensemble des sénégalais a profité de la réduction spectaculaire du droit de mutation immobilière, lequel est passé de 15% à 5%.

Le pari était risqué mais le parti a été remporté :

  • l’Etat a allégé considérablement les niveaux d’imposition, pour les personnes physiques comme pour les personnes morales (étant entendu que pour ces dernières on a davantage joué sur les règles d’assiette que sur les taux) ;
  • mais malgré cela, jamais le recouvrement des recettes fiscales n’a été aussi performant.

Car en provoquant un choc fiscal vertueux, le Gouvernement a redonné du pouvoir d’achat aux citoyens ainsi que des marges aux entreprises, ce qui a insufflé une dynamique tant au niveau de la consommation que de l’investissement, avec au final des retombées positives sur la fiscalité.

Toutefois, il existe une évidence en économie : on ne peut pas financer tous ses investissements, tout le temps, uniquement avec ses ressources propres. Dans certains cas même, il est plus rationnel de financer un projet par emprunt que sur fonds propres.

Autrement dit, si on déroule une politique vraiment ambitieuse, on est obligé de s’endetter.

Je ne souhaite pas rouvrir le sempiternel débat sur la dette publique du Sénégal, son niveau et sa qualité.

Les experts sérieux savent que l’évaluation de la dette extérieure d’un pays se fait au moyen de cinq critères.

A la page 16 de l’exposé des motifs du projet de loi de finances entre vos mains, la position actuelle de notre pays par rapport à chacun de ces indicateurs est donnée.

C’est clair et net. Tout le reste relève de la politique politicienne.

Je n’ai même pas besoin de rappeler les opinions émises sur la soutenabilité de la dette du Sénégal par le Fonds monétaire international et l’agence de notation MOODY’S, des institutions qu’on peut difficilement soupçonner de complaisance.

Mais je voudrais rappeler cet adage : « on ne prête qu’aux riches ». Le Sénégal fait partie de la petite poignée de pays africains qui ont accès aux marchés financiers internationaux et, croyez-moi, ces derniers sont extrêmement rationnels.

Lorsqu’un pays gaspille ses ressources dans des dépenses improductives, n’est pas efficace dans la gestion de sa fiscalité, ou s’endette de manière inconsidérée, dans ce cas la sanction des marchés est immédiate et implacable.

Or quelle est la situation du Sénégal sur les marchés ?

C’est celle d’un pays qui a la confiance des  investisseurs, qui emprunte à des conditions toujours plus favorables.

Certainement pas un pays où règne la mal gouvernance financière car si tel était le cas, les marchés seraient les premiers à s’en rendre compte et à nous sanctionner. En témoigne, l’eurobond 2011 émis au taux de 8,75% sur une durée de 10 ans contre 6,25% sur une durée de 16 à celui de 2017.

Oui, nous nous endettons mais c’est pour financer des projets bancabe, rigoureusement évalués et dont la réalisation va booster le progrès économique et social de ce pays.

Oui, nous nous endettons mais c’est toujours à des conditions raisonnables, qui tiennent compte de nos capacités réelles de remboursement, en prenant garde d’éviter de transmettre aux générations futures un fardeau insupportable.

Oui, nous prenons des risques mais ce sont toujours des risques savamment calculés, des risques qui expriment le volontarisme et l’audace, car notre pays a trop longtemps souffert de la léthargie et du surplace.

Mais en dépit de tout cela, Monsieur le Président, Honorables Députés, Mesdames, Messieurs, la politique budgétaire du Président Macky SALL, à côté de l’audace du visionnaire, c’est aussi la prudence du bon père de famille.

C’est au nom de la prudence macroéconomique que le déficit budgétaire va passer de 6,8% en 2011 à 3,2% en 2018.

C’est au nom de la prudence gestionnaire que nous menons la rationalisation des dépenses de fonctionnement de notre administration car, au fil du temps, le budget de l’Etat avait accumulé un niveau préoccupant de dépenses redondantes, superflues ou disproportionnées par rapport aux besoins véritables des services. C’est cette rationalisation qui a permis de réduire de façon drastique le train de vie de l’Etat qui est passé de 12% du PIB en 2011 à 7,8% du PIB en 2017.

Les partenaires techniques et financiers (PTF) ne s’y trompent pas d’ailleurs : chacun peut apprécier leur degré élevé de confiance à l’égard du Sénégal, qui se traduit par un niveau de mobilisation des ressources extérieures inédit dans l’histoire du pays.

Depuis le 02 avril 2012, ce sont 6892,759 milliards de francs CFA qui ont été alloués par les partenaires extérieurs.

Si l’on sait que pour les douze années précédentes, le cumul des financements extérieurs était de 3799 milliards, on aboutit à cette vérité toute simple : le Président Macky SALL mobilise auprès des amis du Sénégal plus de 1148 milliards par an, sachant que cette moyenne tournait autour de 345 milliards entre 2000 et 2011.

Pour faire simple : les PTF ont triplé leurs financements en direction du Sénégal et puisque ce sont des gens rationnels et bien informés, c’est parce qu’ils considèrent que notre pays est suffisamment bien géré pour mériter de recevoir l’argent du contribuable européen, du contribuable chinois, du contribuable japonais, du contribuable américain, etc.

Pourtant, paradoxalement, jamais nous n’avons aussi peu dépendu de l’aide publique de développement.

Car, Honorables Députés, vous avez vous-mêmes constaté que sur les 1339,5 milliards de francs du budget d’investissement 2018, 61,4% proviendront de ressources internes, les 38,6% restants de ressources extérieures.

Les spécialistes se rappellent qu’en 2000, les investissements publics du Sénégal étaient financés à hauteur de 22% seulement par des ressources internes, les 78% dépendant par l’aide extérieure.

Mais entendons-nous bien : en rappelant ces chiffres, notre but n’est pas de rabaisser les performances de ceux qui géraient notre économie et nos finances publiques jusqu’en 2000 : ils avaient beaucoup de mérite, chaque contexte ayant ses propres contraintes.

Mais quand un pays accomplit un tel chemin sur la voie de la souveraineté budgétaire, il est important de le souligner, pour que le peuple sénégalais sache que ses efforts portent leurs fruits et qu’il doit les maintenir.

Honorables Députés,

Mesdames, Messieurs,

Vous clôturez la session budgétaire aujourd’hui.

Le projet de budget 2018, je sais que vous en connaissez maintenant le contenu sur le bout des doigts. Vous me permettrez donc de ne pas vous inonder de détails, que vous maîtrisez déjà parfaitement.

Mais, avec votre autorisation, je voudrais juste revenir sur l’orientation sociale de ce budget.

J’ai entendu la critique suivante : nous aurions fait un budget social pour gagner l’élection présidentielle de 2019. Ma réponse est simple :

  • c’est insulter l’intelligence des Sénégalais que de penser qu’ils vont juger l’action du Président Macky SALL sur des largesses sociales de dernière minute, plutôt que sur l’œuvre de transformation qu’il réalise depuis 2012 ;
  • et même si c’était le cas : le budget de l’Etat, n’est-ce pas l’argent des Sénégalais pour les Sénégalais ?

En réalité, pour comprendre cette orientation sociale, il faut reprendre le fil de la politique budgétaire depuis le début, c’est-à-dire depuis 2012, car une loi de finances est un élément d’une stratégie globale. Les finances publiques modernes se gèrent sur un horizon pluriannuel.

En 2011, la situation économique et sociale du Sénégal était critique. Rappelez-vous :

  • 1,8% de croissance économique, inférieure à la croissance démographique qui était de 2,8%;
  • 6,7% de déficit budgétaire ;
  • 3,4% de taux d’inflation.

La priorité des deux premières années était donc au redressement des comptes, à l’assainissement du cadre macroéconomique, à la reconstitution des bases productives sans lesquelles aucun développement n’est en envisageable.

Une fois ce travail accompli, en 2014 est arrivé le PSE.

Le pays ayant retrouvé des bases saines, il pouvait à présent amorcer son décollage. C’était la phase de consolidation.

Preuve que les efforts consentis ont été couronnés de succès : depuis 2015, notre pays n’est jamais redescendu sous la barre des 6,5% de croissance, une première dans son histoire.

Et maintenant que la machine économique a redémarré et tourne en plein régime, s’ouvre la troisième phase : celle de redistribution des fruits de la croissance retrouvée.

On pourrait s’étonner que les mêmes qui nous disaient « la croissance ne se mange pas », critiquent aujourd’hui l’orientation d’un budget qui, justement, permet aux Sénégalais de bénéficier très concrètement des fruits de cette croissance.

Le budget social, ce n’est rien d’autre que le troisième étage de la fusée que le Président Macky SALL a commencé à construire depuis 2012 et qui doit amener le Sénégal vers l’émergence.

Et social pour social, le Gouvernement n’a pas attendu 2018 pour s’attaquer aux difficultés qui minent le quotidien des Sénégalais.

Les bourses de sécurité familiale, la couverture maladie universelle, la gratuité de l’hémodialyse pour les insuffisants rénaux, la carte égalité chances, le programme d’urgence de développement communautaire, l’appui à l’entreprenariat féminin, etc., tout cela c’était avant 2018.

Quand on dit budget 2018, budget social, c’est juste pour annoncer que le combat contre la pauvreté et le déclassement social va prendre une tournure nouvelle, que des moyens inédits vont lui être alloués.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Honorables Députés,

Mesdames, Messieurs,

Nous pourrions continuer ainsi pendant des heures à commenter les chiffres, les projets et les innovations du projet de budget 2018 mais je l’ai déjà dit : l’essentiel n’est pas forcément là. Ces données, vous les connaissez déjà et assez bien.

Je préfère insister sur un point : le temps est à l’action, car les urgences de notre pays ne peuvent plus attendre.

Si vous nous faites le privilège d’adopter le projet de loi de finances qui vous est soumis, notre priorité se déplacera immédiatement vers les procédures d’exécution budgétaire.

J’ai déjà donné instruction à mes services de tenir dans la première quinzaine du mois de janvier, sous la présidence du Ministre du Budget, un atelier qui réunira les techniciens de l’ensemble des ministères et des institutions pour :

  • passer en revue tous les écueils qui ont pu jalonner l’exécution du budget 2017, les analyser en commun et proposer des solutions ;
  • mutualiser leur compréhension des concepts ou des opérations budgétaires qui, dans la pratique, ont révélé des divergences d’approche ;
  • discuter du contenu de la loi de finances 2018 et s’accorder dès le départ sur la meilleure manière de la mettre en œuvre.

Pour tout vous dire, cet atelier est en train de devenir une tradition entre nous et les ministères sectoriels. Cela fait déjà quelques années que nous l’organisons avec eux.

Mais pour le prochain, celui de janvier 2018, j’aurais souhaité que la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale nous fasse l’honneur d’y dépêcher un ou plusieurs représentants.

Vous verrez comment nous travaillons sur le terrain, vous verrez comment nous interagissons avec nos clients que sont les administrateurs de crédits des ministères, et, j’en suis sûr, vous nous apporterez une contribution intéressante. En tout cas, vous êtes gracieusement invités.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Mesdames, Messieurs,

Il ne vous aura pas échappé que ma chance, en tant que Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, c’est de pouvoir m’appuyer sur des services et des collaborateurs extrêmement compétents et totalement engagés.

Permettez que je saisisse cette occasion pour les remercier, les féliciter pour la qualité du travail qu’ils accomplissent dans l’intérêt du Sénégal, et pour les encourager à persévérer dans cette voie.

Mais permettez surtout que j’adresse une mention spéciale à mon chef d’équipe, mon prolongement : je veux parler du Ministre Délégué chargé du Budget, mon frère Birima MANGARA.

Mon cher Birima, ce projet de loi de finances 2018 est le quatrième que nous préparons et défendons ensemble. C’est toujours un honneur et un plaisir de le faire avec toi et je sais que les Honorables Députés ici présents ont appris à apprécier, comme moi, ta rigueur, ta courtoisie et ton sens élevé de l’Etat.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,  

Je m’excuse de devoir heurter votre grande pudeur mais je ne saurais terminer sans adresser quelques mots à votre endroit.

Cela fait plus de quarante ans que votre réputation de grand commis de l’Etat retentit dans les couloirs de notre administration et est allé jusqu’à déborder les frontières du Sénégal.

Aujourd’hui que j’ai l’honneur de travailler avec vous, sur des questions qui engagent l’avenir de la Nation comme le vote du Budget, je voudrais témoigner que vous êtes resté fidèle à cette réputation d’exemplarité.

Au nom du Président et de la République et du Premier Ministre, au nom de l’ensemble de l’équipe qui m’accompagne et en mon nom propre, je vous remercie très sincèrement pour l’excellente manière avec laquelle vous avez conduit, une fois encore, cette session budgétaire.

Honorables Députés,

Mesdames, Messieurs,

Les mêmes remerciements vont vers vous ; pour votre écoute de même que pour votre sens du dialogue et des responsabilités.

L’examen d’un projet de loi de finances est une occasion pour la représentation nationale d’exercer son contrôle sur l’action du Gouvernement et je peux témoigner que vous avez assumé cette mission sans faille, sans complaisance, mais toujours dans un esprit constructif.

Nos finances publiques en sortent améliorées et notre système démocratique en sort grandi.

Que Dieu continue de veiller sur le Sénégal et nous donne toujours la capacité d’agir au mieux des intérêts de nos concitoyens.

Je vous remercie de votre attention.

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