Prévenue de vol au préjudice de l’employeur, la femme de ménage Oumou Sané a écopé, hier, d’une peine de 2 ans assortie du sursis. Elle comparaissait à la barre des flagrants délits de Dakar.
Femme de ménage de son état, la dame Oumou Sané a été attraite à la barre des flagrants délits de Dakar, hier, pour répondre des faits de vol au préjudice de l’employeur. Originaire de la Casamance, elle est traînée à la barre de cette juridiction par sa patronne. Celle-ci lui reproche de s’être introduit dans sa chambre en son absence avant d’y dérober ses trois chaines en or, son cheveux naturels et son téléphone de marque IPhone.
Des faits que la prévenue a vigoureusement contestés au prétoire. Invitée à se justifier, elle a informé avoir quitté son village du sud depuis le mois de février dernier pour venir travailler à Dakar. «J’ai commencé à travailler chez la dame depuis le 12 février. Jeudi dernier, alors que j’étais à fond dans les tâches ménagères, le téléphone fixe de la maison a sonné. Quand j’ai décroché, il y’avait la voix d’un homme à l’autre bout du fil. Mon interlocuteur a demandé après ma patronne et je lui ai dit qu’elle est au boulot. Il m’a fait savoir que c’était la Sonatel qui appelait et m’a expliqué que ma patronne doit régler urgemment une facture de 70.000 francs CFA. Ainsi, je lui ai dit que je lui passerai le message», raconte la mise en cause.
Poursuivant sa narration, Oumou Sané explique que le gars l’a rappelée quelques minutes plus tard pour l’informer que sa patronne l’a chargée d’ouvrir le tiroir de la commode qui se trouve dans sa chambre et d’en extraire la somme de 70.000 francs CFA. À l’en croire, elle entendait une voix qui lui semblait être celle de sa patronne. «J’ai été réticente au début. Je lui ai dit que je n’ai pas accès dans la chambre de ma patronne et je n’y accède que pour nettoyer. Mais il a insisté. En un moment donné, j’ai entendu la voix de ma patronne émettre au bout du fil. Je croyais que c’est ma patronne elle-même. Elle m’a demandé d’aller tirer les tiroirs. Je me suis tout de suite appliquée. Chose faisant, elle a demandé d’ouvrir le coffret qui s’y trouvait et de prendre ses trois chaines en or, ses cheveux naturels suspendus à l’autre bout de la pièce et un téléphone de marque IPhone. Elle m’a suggéré de prendre un taxi et de les remettre à son mandataire qui se trouvait au rond-point Liberté 6. Elle n’arrêtait pas de me presser comme avait l’habitude de le faire ma patronne. Elle avait les mêmes tics».
Suite à la prévenue qui soutient n’avoir eu nullement l’intention de voler quoi que ce soit à sa patronne, le représentant du ministère public a requis l’application de la loi pénale. Prenant la parole pour ses plaidoiries, le conseil de la défense estime que cette affaire mérite une enquête poussée. «C’est bien orchestrée parce que les malfaiteurs ont aussi appelé la dame. Si elle était une voleuse, elle n’aurait pas besoin de toute cette machination pour voler à sa patronne. Elle a quitté la Casamance pour venir monnayer sa force. La précision des endroits aussi dissipe toute peine», plaide la robe noire qui a sollicité la relaxe pur et simple ou à titre subsidiaire une application bienveillante de la loi en faveur de sa cliente. Heureusement, la prévenue a bénéficié de la clémence du tribunal car celui-ci, après avoir délibéré conformément à la loi, l’a condamnée à une peine assortie du sursis de 2 ans.
Adja K. THIAM (Actusen.sn)